La balance des paiements du Liban a enregistré un déficit d'environ 643 millions de dollars en 2023. Photo Marc Fayad
La balance des paiements du Liban, c'est-à-dire la différence entre les flux d’argent entrant dans le pays au cours d'une période donnée et ceux qui en sortent, a enregistré un déficit d'environ 643 millions de dollars en 2023, contre un déficit de 2,64 milliards de dollars en 2022, selon une note d’analyse effectuée par BlomInvest. Ce déficit s'est donc réduit de 75,6 % pendant cette période.
« Le Liban évolue dans la bonne direction, mais nous sommes encore loin d'avoir une balance des paiements équilibrée », explique Ali Bolbol, responsable du département de recherche économique chez BlomInvest. « Une balance des paiements équilibrée signifie que les performances commerciales du Liban sont bonnes et que le pays exporte davantage, ce qui permet d'augmenter la production nationale et de créer plus d'emplois. Mais ce n'est pas encore le cas », poursuit-il.
La baisse de ce déficit s’explique principalement par la diminution du déficit du compte courant (importations et exportations de biens et de services d'un pays et les transferts internationaux tels que l'aide étrangère), qui est passé de 7,2 milliards de dollars en 2022 à 5,6 milliards de dollars en 2023, soit une baisse de 22 %. Cela est en partie dû à l’augmentation de la balance des transferts courants de 5,66 milliards à 5,97 milliards de dollars (principalement des transferts de fonds des expatriés), et à une baisse du déficit de la balance commerciale de 13,62 milliards de dollars en 2022 à 12,71 milliards de dollars en 2023.
Si le déficit de la balance commerciale libanaise, soit la différence entre les importations et les exportations du pays, a diminué de 6,6 % en 2023, cette baisse résulte essentiellement d'une chute des importations (-8 % comparée à 2022 pour un total de 17,5 milliards de dollars) qui masque une baisse des exportations encore plus franche (-14,5 %, 3 milliards de dollars sur 2023), selon les chiffres des douanes.
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Parallèlement, la baisse du déficit de la balance des paiements est également due à une augmentation des transactions non classifiées de 75 millions de dollars en 2022, à 1,62 milliard de dollars en 2023. Selon Ali Bolbol, « il s'agit de l'argent liquide qui entre dans le pays par des voies non officielles ou illégales. Ce serait encore pire si ce chiffre était négatif, car cela signifierait que plus d'argent a quitté le pays illégalement qu'il n'y est entré, mais les deux scénarios ne sont pas idéaux car ils sont illicites ».
Enfin, si la réduction du déficit du compte courant est un bon signe, BlomInvest souligne qu'elle n'est toujours pas suffisante « car le ratio du déficit du compte courant par rapport au PIB est seulement passé de 34,73 % à 31,16 % ». Un niveau « significativement élevé pour un pays aussi endetté que le Liban », relève la banque. « Un bon ratio devrait idéalement se situer entre 10 et 15 % pour assurer la soutenabilité de l'économie », commente Ali Bolbol.
BlomInvest conclut que le Liban « a besoin d’un déficit du compte courant beaucoup plus faible pour être en mesure d'assurer le service de sa dette et son remboursement ».