Transatlantic, une oasis en plein hub de Naccache

Michel Saidah et Camille Chahwan travaillent et investissent ensemble depuis trente ans. « Nous étions amis à l’école, nous nous sommes mariés au même moment, nos enfants ont le même âge, on fait tout ensemble », rigole Camille Chahwan. Leur partenariat professionnel a débuté en 1994 avec Habana à Jounieh, jusqu’à leur dernier concept de restaurant, le Transatlantic. « Au fil de nos enseignes, nous avons découvert le monde, notamment avec Pacifico. Maintenant, il est temps de prendre la route de l’Atlantique, développe Michel Saidah. Nous avons évolué avec les années, et aujourd’hui, nous ouvrons des lieux qui nous plaisent d’abord à nous et à nos amis, avec de bons plats, de la musique moins forte et un concept plus élégant. » C’est alors que Transatlantic est sorti de terre, dans le cluster de Marc Abi Haila à Naccache, offrant un espace suffisamment proche de Beyrouth, mais dans une autre région, pour attirer aussi une nouvelle clientèle.

Le lieu, qui comprend différents espaces, propose plusieurs ambiances. À l’intérieur, sur 230 m2, le « lounge », quelques tables basses à l’écart, puis le « lobby », avec des tables hautes et une impression d’entrer dans un hôtel des années folles, et un bar intérieur. La terrasse sur près de 300 m2 est le clou du spectacle. Entourée d’arbres, elle permet de se sentir coupé du monde. En tout, l’endroit peut accommoder 250 personnes, dont 150 en terrasse. « Nous prenons des réservations mais gardons des places au bar, une dizaine, pour ceux qui viennent spontanément », font savoir les maîtres des lieux.

Un voyage vers l’Amérique

Le menu a été développé par Camille Chahwan, en partenariat avec une cheffe venue des États-Unis, Sally Hurst, passionnée de nourriture sud-américaine : « Les besoins ont changé, donc le menu aussi. Nous avons une sélection de plats sains, avec peu de choses frites, et surtout, tout est à partager, » explique-t-il. Le duo assume les choix originaux qu’ils ont faits, tels que les croquettes au quinoa avec un chutney de mangue, du calamar frit, mais aussi des plats de viande assaisonnés aux épices typiquement sud-américaines. « Nous offrons des goûts différents, que les gens n’ont pas forcément l’habitude de manger, et cela surprend toujours ! » Les ingrédients sont locaux : « Nous ne dérogeons à cette règle que si les produits ne sont pas de bonne qualité. Mais nous travaillons avec des entreprises que nous connaissons bien. Nos herbes, par exemple, viennent en majorité du jardin de Michel Saidah. »

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Pour ce projet, les deux amis ont investi environ un million de dollars et loué l’espace sur neuf ans. Le bail a été négocié à un « bon prix ». L’aménagement a demandé sept mois de travaux, avec des objets de décoration venus du monde entier, comme des lampes d’Argentine ou des toiles en fibre de noix de coco d’Inde, achetées en France. «Nous nous attendons à un retour sur investissement d’ici à trois ans», précise Michel Saidah, qui s’occupe plus de la partie bar, mais aussi de la décoration et du développement du concept.

À eux deux, ils possèdent 75 % des parts du restaurant et ont inclus, pour la première fois, Sébastien Soubra, ancien manager du Pacifico qui s’occupe à Transatlantic de l’organisation du restaurant et de la comptabilité. « Cela fait vingt ans qu’il travaille avec nous, alors c’était naturel qu’il devienne partenaire de cette aventure », explique Camille Chahwan.

Trois investisseurs silencieux ont aidé pour les fonds, à taux d’intérêt élevés. « Cela nous a permis de ne pas passer par les banques », développe Michel Saidah. Après trente ans d’ouvertures, les deux hommes souhaitent profiter de leur nouveau voyage, sans se soucier de la destination.