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Liban - L’éclairage

Un report des élections législatives paraît exclu

Il a été à plusieurs reprises question, ces dernières semaines, de la possibilité d’un ajournement des élections législatives prévues au printemps prochain. Mais il semble qu’un tel report est à exclure, sauf bien sûr dans le cas où il y aurait dans le pays une situation exceptionnelle, comme par exemple l’éclatement de la guerre.


Les milieux du ministère de l’Intérieur affirment à ce propos que le ministre Marwan Charbel pourrait procéder prochainement à la convocation du corps électoral pour le deuxième dimanche du mois de juin. Il devrait le faire de sitôt afin de faire en sorte que les délais soient respectés pour ce qui est des éventuelles candidatures de fonctionnaires. Ces derniers doivent en effet présenter leur démission dans les délais prévus afin d’être éligibles.


De son côté, le ministre de l’Économie, Nicolas Nahas, fait partie de ceux qui pensent que le scrutin ne pourra pas être ajourné. Il s’agit, explique-t-il, d’une échéance constitutionnelle qui a ses délais et qu’il est impossible de transgresser, sauf à vouloir altérer l’image de la démocratie libanaise. Le Liban était le seul État dans la région arabe à respecter les échéances démocratiques. Il n’est donc pas permis qu’à l’heure où la région s’oriente vers davantage de démocratie, le Liban fasse, lui, le chemin inverse.


M. Nahas fait état aussi d’un vaste consensus extérieur en faveur de la tenue des législatives en temps prévu. Il ne sera possible à aucune partie locale de transgresser cette volonté, souligne M. Nahas, qui compare la situation à celle qui prévalait en 2005, dans la foulée de l’assassinat de Rafic Hariri. Les capitales occidentales avaient insisté à l’époque pour la tenue du scrutin aux dates fixées initialement. Et comme en 2005, les chancelleries ne paraissent pas se préoccuper outre mesure de la forme de la loi électorale. Cela ne fait pas de différence pour elles, l’important étant que le scrutin ait lieu. Partant de là, on considère que si les élections se déroulent en vertu de la loi en vigueur, celle de 1960, cela vaudrait mieux que pas d’élections du tout, ce dernier scénario étant jugé le pire.
Certains milieux politiques pensent néanmoins que le scrutin se déroulerait sur la base de la loi de 1960, mais après l’introduction dans cette loi de quelques amendements faute d’un accord sur une nouvelle législation.

Le tableau sunnite
Partant du principe que les législatives vont avoir lieu en temps prévu, on spéculait hier dans les milieux politiques sur l’évolution des alliances. Mais au vu de ce qui s’est passé dimanche à Tripoli et à Saïda et de l’image de plus en plus radicale, politiquement parlant, donnée par la communauté sunnite, il y a peu de risques qu’il y ait des renversements, des bazars ou des alliances inattendues d’ici à juin.


À Tripoli, où le courant du Futur s’est livré à une véritable démonstration de force dans la ville du chef du gouvernement, Nagib Mikati, tout comme à Saïda, où le cheikh salafiste Ahmad al-Assir a rassemblé une grosse foule de manifestants derrière lui, la frontière du discours politique sunnite a été repoussée vers des extrêmes jamais atteints auparavant, en particulier pour ce qui est des rapports avec le Hezbollah. Il s’ensuit que la nature de la bataille qui s’annonce face à ce dernier ne permettrait aucune position en demi-teinte.


Certains observateurs politiques vont même jusqu’à croire en la possibilité d’une grande alliance entre les forces sunnites anti-Hezbollah (Futur et salafistes), de manière à barrer la voie à toute possibilité de coalition englobant le centre.
Si les choses évoluent dans ce sens, M. Mikati aurait un vrai problème à Tripoli. Car outre le Hezbollah, c’est bien la popularité du Premier ministre dans sa ville natale qui était visée dimanche par le rassemblement organisé par le Futur pour y commémorer le quarantième de la mort du général Wissam el-Hassan.

 

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