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Liban - Le commentaire

Multiplicité des options du 8 Mars pour le report des élections, à moins d’un dénouement de la crise syrienne

Si l’on présume que le 8 Mars est quasi certain de la victoire de l’opposition aux prochaines élections législatives, sa volonté de reporter les élections de 2013 rejaillit d’une manière certaine dans les prises de position de l’actuelle majorité, présageant de ses stratégies d’action éventuelles.


Afin d’obtenir le report des élections, le 8 Mars pourrait d’abord refuser la formation d’un gouvernement neutre que réclament les forces du 14 Mars et dont le principal rôle serait de superviser les élections. Au lieu d’un cabinet neutre, la majorité appellerait à la formation d’un cabinet d’union nationale, non par préférence pour cette forme de gouvernement, mais parce que le 8 Mars est conscient que le cabinet d’union nationale sera refusé par le 14 Mars. Ce dernier se trouvera alors face à une alternative : soit accepter que les élections se déroulent à la date convenue, auquel cas le 14 Mars devra se résigner à ce que ces élections soient supervisées par l’actuel gouvernement ; soit convenir du report des élections.


Une seconde stratégie à laquelle le 8 Mars est susceptible de recourir : utiliser l’actuelle polémique sur la nouvelle loi électorale comme prétexte pour le report des élections, en s’attachant au projet de loi approuvé en Conseil des ministres (proportionnelle basée sur 13 circonscriptions), sachant que ce projet est catégoriquement rejeté par le 14 Mars. Par conséquent, face à l’impossibilité pour les parties de s’entendre sur une nouvelle loi électorale, la loi de 1960 sera appliquée par défaut. Alors que le 14 Mars préfèrera la tenue des élections coûte que coûte, le 8 Mars, lui, pourra prétexter du maintien de la loi de 1960 pour réclamer le report du scrutin, en menaçant le cas échéant de le boycotter.
Mais le 8 Mars peut également imposer le report des élections en provoquant des actes de violence dans plus d’une région. Déjà, le général Michel Aoun, chef du bloc du Changement et de la Réforme, s’était interrogé sur la possibilité de tenir les élections à la date convenue, au regard de la situation sécuritaire au Akkar.
Une autre option dont bénéficie l’actuelle majorité : élargir les menaces d’assassinat contre des figures du 14 Mars, mais peut-être bien aussi contre des figures du 8 Mars, afin de créer une atmosphère d’instabilité générale propice à l’ajournement de la consultation populaire.


Il reste enfin un facteur externe, dont l’influence sur le cours des événements est la plus importante : la crise syrienne, dont le prolongement présente la plus grande menace pour la tenue des élections à la date convenue. A contrario, le seul facteur susceptible de garantir la tenue des élections est le règlement de la crise syrienne. C’est alors que la chute de l’actuel gouvernement sera envisageable, du fait de l’atténuation des pressions du régime syrien sur le Premier ministre Nagib Mikati et sur le député Walid Joumblatt. La formation d’un gouvernement neutre, favorisée par le 14 Mars, constituera alors l’aboutissement naturel des événements.


S’agissant du rôle du président de la République face à ces considérations, des milieux politiques estiment inutile de continuer d’appeler au dialogue tant que le Hezbollah n’a pas avalisé la stratégie de défense préconisée par Baabda et tant qu’il ne s’est pas déclaré prêt à remettre les quatre accusés dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri, ainsi que toute personne accusée de la tentative d’assassinat du député Boutros Harb. Il va sans dire que le Hezbollah refuse catégoriquement cette option, ce qui signifie, en somme, que ni la table de dialogue ne sera relancée ni le gouvernement ne sera changé...à moins d’un nouveau 7 Mai, ou d’une grève générale qui porterait un coup économique, et non politique, au gouvernement.

 

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commentaires (1)

Le Hezbollah, car c'est de lui qu'il s'agit seulement les autres etants de simples acteurs de secondes categories, ne peut reporter les elections qu'en provoquant des troubles sur le terrains. Toutes les autres options ne sont pas possible puisque la loi et la constitution sont claires. Just for the record, ils sont plus que sur de perdre les elections quelque soit la loi! Mais ils jouent leur jeu jusqu'au bout esperant sauver certains meubles.Ils n'ont qu'une seule solution pour ce refaire, et encore, remettre les armes a l'armee, les criminels et leur commenditaires a la police et ils sauvent le Liban et son peuple. Rien d'autre n'y fait! Mais vendu jusqu'a le retine de leurs yeux qu'ils sont je doute qu'ils puissent faire quoi que ce soit.

Pierre Hadjigeorgiou

07 h 37, le 04 décembre 2012

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Commentaires (1)

  • Le Hezbollah, car c'est de lui qu'il s'agit seulement les autres etants de simples acteurs de secondes categories, ne peut reporter les elections qu'en provoquant des troubles sur le terrains. Toutes les autres options ne sont pas possible puisque la loi et la constitution sont claires. Just for the record, ils sont plus que sur de perdre les elections quelque soit la loi! Mais ils jouent leur jeu jusqu'au bout esperant sauver certains meubles.Ils n'ont qu'une seule solution pour ce refaire, et encore, remettre les armes a l'armee, les criminels et leur commenditaires a la police et ils sauvent le Liban et son peuple. Rien d'autre n'y fait! Mais vendu jusqu'a le retine de leurs yeux qu'ils sont je doute qu'ils puissent faire quoi que ce soit.

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 37, le 04 décembre 2012

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