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Lifestyle - Rencontre

Maya de Freige défend la cause du cinéma libanais

À la veille d’une « nuit des Mabrouk 2012 » organisée sur le thème « Cinéma : le Liban d’hier et d’aujourd’hui » et qui aura lieu le 17 décembre au Casino du Liban, Maya de Freige, présidente de la Fondation Liban Cinéma, confie son intérêt pour le cinéma libanais, une vision pragmatique et un plan de travail qui permettraient à cette industrie de s’épanouir dans les meilleures conditions possibles.

Maya de Freige, présidente de la Fondation Liban Cinéma, au Festival de Cannes 2012.

Étudiante en sciences politiques, journaliste et conseillère auprès de l’ancien ministre de la Culture Ghassan Salamé de 2001 à 2006, membre de la Fondation Liban Cinéma avant d’en assurer la présidence il y a moins d’un an, Maya de Freige débarque à l’interview – il en est sans doute ainsi à chaque fois – les réponses, mais aussi les questions préparées à l’avance et clairement rédigées sur de nombreux feuillets. Forte de ses expériences passées et munie d’un esprit clair et structuré, elle fera tout ce qu’il faut, et elle semble savoir ce qu’il faut, pour «défendre la cause du cinéma libanais» et soutenir l’industrie cinématographique, «acteur essentiel dans la vie sociale, politique, financière et économique de notre pays». Aujourd’hui, la présidente, ravie de l’acquis de la fondation depuis sa création en 2003, souhaite cependant «avoir encore plus d’ambition» et servir une industrie naissante et timide. «Car, regrette-t-elle, le cinéma libanais reste un cinéma d’auteur, indépendant, et le réalisateur un chef d’orchestre qui doit porter toutes les casquettes à la fois.» Et de rajouter: «Nous travaillons à la mise en place d’un fonds de soutien au développement et à la production des films.»

Un programme chargé
Parmi les nombreux défis que s’est fixés la FLC, celui de devenir un organisme fédérateur, un opérateur mandaté pour jouer le rôle de future commission du film, afin de faire le lien entre les différentes institutions publiques et privées. «Notre principal objectif, poursuit Maya de Freige, est de convaincre les secteurs public et privé que le cinéma n’est pas seulement du domaine du loisir, du jeu magique de l’image et du son, du bien artistique et culturel, mais également un facteur dynamique de liens sociaux, porteur de projets, créateurs d’emplois, générateur de valeurs ajoutées, ambassadeur par excellence des produits culturels de notre pays. L’enjeu est identitaire. Il faut à la fois exporter le Liban, faire connaître les talents libanais méconnus qui sont à l’étranger et promouvoir le Liban comme destination de tournage et potentiel centre régional de production et de postproduction. «Pour mener à bien cette mission ardue, elle espère, de toute évidence, obtenir des politiques une participation réelle pour élaborer un cadre juridique incitatif encourageant le secteur privé à suivre...» Jusqu’à présent, souligne-t-elle, produire un film est un parcours de combattant. Notre cinéma est un cinéma de solitaires. Chaque film est une aventure en soi.»
Dans son programme chargé et diversifié, la Fondation Liban Cinéma se charge de sensibiliser les investisseurs et les banques sur le potentiel de ces industries créatives. Elle œuvre également sur trois plans essentiels: la formation continue des cinéastes, à travers des ateliers d’écriture, de production et de pitchings. L’information, avec la mise en place d’un site qui comprendrait toutes les informations nécessaires pour les tournages et la production. «Nous espérons y ajouter le cadre juridique, les formalités administratives, les droits d’auteur et autres renseignements pour en faire un outil de travail parfait.» Enfin, la promotion du Liban comme destination de tournage, qui se fait à travers des participations aux festivals régionaux et internationaux, celui de Cannes, du Caire ou de Dubaï, ou le Festival du film indépendant de Bruxelles – la fondation y a été l’invitée spéciale dans la dernière édition.

Un rendez-vous annuel
La nuit des Mabrouk, dans sa seconde édition, a choisi une nouvelle fois le Casino du Liban pour y mettre en scène le cinéma libanais d’hier et d’aujourd’hui. Nostalgique, mais pas seulement, le dîner de gala sera à la fois un hommage au passé et au présent. Moment d’émotion et de rencontres avec les grands acteurs d’hier et d’aujourd’hui, ce dîner de gala sera également l’occasion de récolter des fonds nécessaire à la fondation pour poursuivre son action. Présentée par Rodrigue Sleiman, la soirée sera ponctuée d’animations, de chansons, mais aussi d’hommages à Aimée Boulos, Georges Choucair et Maroun Bagdadi, en présence de son ami l’acteur français Hippolyte Girardot. Un hommage qui va se poursuivre durant l’année 2013 et marquer la 20e commémoration de sa disparition avec de nombreux évènements et la sortie d’un coffret DVD de tous ses films. «Une dimension sociale s’ajoutera à la soirée, poursuit Maya de Freige, à travers la présentation d’un court-métrage d’animation, Raconter en silence, réalisé par des élèves sourds-muets de The Father Andeweg Institute for the Deaf.» Enfin, une «meilleure scène coup de cœur» choisie parmi 5 scènes de films libanais sortis en salles ou diffusés dans des festivals pendant cette année sera votée par le public.
Et comme pour compléter une longue liste d’objectifs mêlés d’espoirs, la présidente de la fondation conclut par ce dernier vœu: la sauvegarde des archives de Télé-Liban. «En 2008, nous avons initié le “Plan images archives pour la sauvegarde et archivage des archives 16mm de la télévision nationale libanaise”, grâce au financement du ministère français des Affaires étrangères et européennes, et au partenariat de Télé-Liban et de la société The Gate. Nous avons ainsi réussi à inventorier, cataloguer, inspecter, réparer, nettoyer, restaurer et numériser près de 91 heures d’archives. Restent plus de 36 000 heures à sauver ! Il nous faut un complément de financement...» À bon entendeur !

Pour plus d’informations sur la Fondation Liban Cinéma ou la nuit des Mabrouk :
info@fondationlibancinema.org ou tél. 01/612500, ext.4124.
Étudiante en sciences politiques, journaliste et conseillère auprès de l’ancien ministre de la Culture Ghassan Salamé de 2001 à 2006, membre de la Fondation Liban Cinéma avant d’en assurer la présidence il y a moins d’un an, Maya de Freige débarque à l’interview – il en est sans doute ainsi à chaque fois – les réponses, mais aussi les questions préparées à l’avance et...

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