Le Hezbollah n’interviendra pas, estiment Ghanem et Chatah

Robert Ghanem, député de la Békaa-Ouest et président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, a estimé hier que le Hezbollah n’interviendra pas pour soulager le Hamas dans le conflit en cours dans la bande de Gaza.
S’exprimant au lendemain des propos tenus par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à ce sujet, M. Ghanem a dit : « Je ne crois pas que le Hezbollah est en passe de se livrer à une quelconque riposte contre Israël. »
« Une telle décision porterait, en effet, le coup de grâce au Liban et il n’est pas question pour le Hezb d’entreprendre une action de ce type dans les circonstances difficiles, notamment du fait de ce qui se passe en Syrie, où le régime se trouve dans l’impasse », a-t-il ajouté.
Le député a, par ailleurs, souligné la nécessité pour le parti de Dieu de prendre une initiative de rapprochement au Liban, notamment de livrer le suspect dans l’affaire de la tentative d’attentat contre le député Boutros Harb.
De son côté, l’ancien ministre Mohammad Chatah, conseiller politique du chef du courant du Futur Saad Hariri, a assuré que le Hezbollah a fait savoir qu’il « n’entrerait pas dans cette guerre (contre Israël) pour défendre Gaza ».
Toutefois, M. Chatah a souligné que « l’autonomie de décision militaire dont jouit le Hezbollah et sa possession de la force militaire en font une cible permanente des guerres de prévention ou de représailles ».
Par ailleurs, commentant le discours prononcé par Hassan Nasrallah lundi dernier, le PNL y a vu hier, à l’issue de la réunion hebdomadaire de son conseil supérieur, « une confirmation de sa politique faite d’arrogance, de distribution des labels de traître et de lancement de menaces ».
« C’est le vrai visage de ce parti avec lequel toute tentative d’esthétisation serait vaine », ajoute un communiqué du PNL, appelant à « ne plus se taire devant son arrogance ».

Le BN ironique
Quant au Bloc national, il s’étonne, également dans un communiqué, que le secrétaire général du Hezbollah « accuse ses adversaires politiques d’être des agents d’Israël, puis affirme, dans le même discours, que c’est Israël qui les assassine ». « Cela ne peut convaincre personne », ajoute le BN.
Répliquant aux propos de Hassan Nasrallah selon lesquels des chrétiens du 14 Mars tentent de provoquer la discorde entre sunnites et chiites, le BN estime que ces accusations sont « un art dans la démagogie ». Il rappelle à cet égard que jusqu’ici « les seules personnes inculpées par un tribunal international dans l’affaire Hariri sont des membres du Hezbollah » et que « les traces du 7 mai (2008), que le secrétaire général du Hezbollah avait qualifié de jour glorieux, n’ont pas encore disparu des rues de Beyrouth ».
« La discorde ne peut être suscitée que par ceux qui portent des armes et les utilisent pour renverser les équations politiques et non pas par ceux qui offrent leur vie pour défendre leurs principes, souligne le texte qui ironise par ailleurs sur le mutisme du Hezbollah et du CPL au sujet de la multiplication des scandales de corruption sous le gouvernement actuel. » « Où est donc le général Michel Aoun ? Où sont donc les plus honorables des gens ? » s’interroge le BN en allusion à une phrase qui revient souvent dans les discours de Hassan Nasrallah lorsqu’il s’adresse au public du Hezbollah.