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À La Une - syrie

L'unification de l'opposition, une "déclaration de guerre" pour Damas

Obama se dit pas prêt à reconnaître la Coalition comme gouvernement en exil ; Hollande évoque un éventuel armement des rebelles.

Des combattans de l'opposition syrienne près du poste-frontière de Rass Al-Aïn vers la Turquie, le 14 novembre 2012. BULENT KILIC/

Après l'annonce de son unification, à l'issue d'une réunion marathon la semaine dernière à Doha (Qatar), l'opposition syrienne enregistre des gains diplomatiques. Au lendemain de sa formation, la France a ainsi reconnu la Coalition de l'opposition syrienne comme "seule représentante du peuple syrien et donc comme le futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique". Et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a annoncé que le président de la nouvelle Coalition, cheikh Ahmad Moaz Al-Khatib, effectuera dans les prochains jours une visite en France, à l'invitation de Paris.

 

Les Etats-Unis, eux, ont affirmé que la Coalition de l'opposition était "une représentante légitime du peuple syrien", Barack Obama déclarant toutefois ne pas la reconnaître comme gouvernement en exil.

"Je suis encouragé par le fait que l'opposition syrienne a créé un groupe dont la cohésion pourrait être plus grande que par le passé. Nous leur parlerons", a déclaré M. Obama lors d'une conférence de presse. Toutefois, "nous ne sommes pas prêts à les reconnaître comme une sorte de gouvernement en exil, mais nous pensons que c'est un groupe représentatif", a-t-il ajouté.

 

 

(Lire aussi: La nouvelle coalition syrienne, futur gouvernement?)

 

Réagissant pour la première fois depuis la formation de la Coalition, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mekdad a vu dans la réunion de Doha une "déclaration de guerre". M. Mekdad a en outre accusé l'opposition de ne pas vouloir "résoudre pacifiquement la crise" en refusant "tout dialogue avec le gouvernement". "Nous sommes prêts à discuter avec l'opposition syrienne qui a sa direction en Syrie et pas avec celle qui a été fabriquée ou dirigée ailleurs", a-t-il poursuivi, alors que Damas et ses alliés ont multiplié les appels aux négociations, rejetés par l'opposition qui exige avant toute chose le départ de M. Assad.

 

Le responsable syrien a par ailleurs dénoncé une position "immorale" de la France. Critiquant une "position arrogante" dictée, selon lui, par "le passé colonialiste de la France", il a estimé que "cette ingérence flagrante dans les affaires intérieures syriennes viole la charte des Nations unies".

 

M. Mekdad a en outre accusé Paris, pour qui la question de l'armement des rebelles sera "nécessairement reposée" selon François Hollande, d'être "responsable de la mort de milliers de Syriens" en apportant "un soutien financier et technique aux terroristes", auxquels Damas assimile les insurgés. Il a encore jugé "inacceptable" un éventuel armement des rebelles par Paris.


Mardi, le chef fraîchement élu de l'opposition, Ahmad Moaz al-Khatib, a réclamé à l'étranger des "armes appropriées" pour lutter contre le régime, alors que le conflit a fait plus de 37.000 morts selon une ONG. Si plusieurs Etats du Golfe, notamment le Qatar, appellent à armer la rébellion, des pays Occidentaux, Etats-Unis en tête, refusent cette option, redoutant qu'elles ne tombent aux mains d'extrémistes.


Allié de Damas, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, qui a affirmé ne soutenir "personne" dans le conflit syrien "contrairement à ce que pensent généralement les gens", a critiqué les positions "partiales" des pays soutenant l'opposition.

Le chef de la diplomatie russe était à Riyad pour des entretiens avec ses homologues du Golfe et le 30 novembre, Tokyo accueillera une réunion des "Amis du peuple syrien" qui évoquera notamment un renforcement des sanctions contre Damas.

 

 

Encore des morts...

Sur le terrain, l'aviation et l'artillerie ont de nouveau frappé Damas, sa ceinture sud et le nord-ouest de la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Et 18 soldats ont péri dans des combats aux abords du poste-frontière de Rass Al-Aïn vers la Turquie, qui s'est dit prête à répondre à toute violation de son espace aérien par l'armée de l'air syrienne.

 

Dans le Golan frontalier d'Israël, où des échanges de tirs entre les deux armées ont eu lieu pour la première fois depuis 1974, M. Mekdad a affirmé que Damas avait agi contre les rebelles dans cette zone après avoir obtenu l'accord de la Force de l'ONU chargée de l'observation du désengagement (UNDOF).

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a pour sa part déclaré mercredi que l'armée israélienne veillerait à ce que les violences en Syrie ne se propagent pas sur le territoire israélien.

 

Face à ces violences qui ont à nouveau fait 104 morts selon l'OSDH, Washington a porté à 195 millions de dollars son aide humanitaire à l'entrée de l'hiver, tandis qu'Amman, qui héberge quelque 230.000 réfugiés syriens, prévoit de construire un troisième camp.

Parallèlement, un tribunal turc a condamné mercredi un ressortissant syrien à 12 ans et demi de prison pour espionnage et tentative d'organiser des troubles dans des camps de réfugiés syriens en Turquie, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

 

Enfin, le Conseil national syrien (CNS) a rapporté que les forces de sécurité syriennes détiennent depuis une semaine un responsable du Croissant-Rouge arabe syrien (CRAS), sans préciser les raisons de son interpellation.

 

 

 

Reportage

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commentaires (4)

ENFIN ! Et Bon COURAGE !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

03 h 37, le 15 novembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • ENFIN ! Et Bon COURAGE !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 37, le 15 novembre 2012

  • C'est une déclaration d'une nouvelle aube de démocratie qui va poindre sur les rives du Barada...

    SAKR LEBNAN

    02 h 40, le 15 novembre 2012

  • C'est très intéressant comme déclaration optimiste et constructive en ce début de 21ème siécle ... est ce que depuis 19 mois de guerre civile et 40 000 morts syriens ,c'était juste un passe temps pour le dictateur criminogène..? et maintenant... ,va t'il continuer sa guerre pour son existence d'un coté et sa guerre d'extermination de l'autre , jusqu'au dernier syrien ?

    M.V.

    11 h 13, le 14 novembre 2012

  • Encourager la guerre civile est devenue une coutume chez Paris et Washington mais Moscou comment réagira -t elle ?A suivre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 10, le 14 novembre 2012

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