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Moyen Orient et Monde - Reportage

Le roi de la nuit à Damas s’appelle Jean-Luc Duthion...

Avec son bar qui accueille les derniers noctambules de la capitale syrienne alors que la guerre fait rage aux alentours, Jean-Luc Duthion, un Français de 28 ans, est devenu le roi de la nuit de Damas. En dépit du mouvement de contestation, il décide d’ouvrir, en février 2012, avec son frère Jean-Pierre et deux associés syriens, le Pure Lounge dans le quartier chrétien de la vieille ville. « Avec le recul, je crois que ce qui nous a vraiment décidés, c’est notre absence totale de sens politique. Nous pensions tous que la révolte ne durerait que quelques mois et que les Syriens qui aiment la fête se lasseraient rapidement. Nous nous sommes bien trompés », raconte ce Parisien, venu s’installer à Damas fin 2007.


Son frère s’est d’ailleurs fait connaître dans les médias en s’improvisant correspondant de plusieurs télévisions et en tweettant son quotidien. Cinéaste spécialisé dans les effets spéciaux, notamment pour la publicité, Jean-Luc a choisi la Syrie car « c’était un pays assez fermé mais avec un taux de croissance bien plus important qu’en France, et puis ma mère, experte dans le secteur pétrolier, m’y avait emmené une fois ». Son travail dans la publicité marche plutôt bien jusqu’au début de la révolte en mars 2011. « Du jour au lendemain, toutes les commandes se sont arrêtées et je me suis retrouvé sans travail. C’est à ce moment-là que nous avons décidé d’ouvrir un lounge. » L’endroit est tout blanc, avec des miroirs et des coussins rouges. Il a coûté 120 000 dollars. « Cela fait propre, jeune, frais, et les femmes n’ont pas peur de venir car ce n’est pas un trou obscur. »
Il n’est pas le seul à s’être lancé dans l’aventure de la nuit alors que la révolte gronde. Dans une rue adjacente, le Tao Bar, une boîte de 700 places qui aura coûté 5 millions de dollars, est ouvert avant de fermer trois mois plus tard tout comme le Zodiac. Une poignée de clubs sont encore ouverts à Damas, comme le Bar Tini qui organise des soirées salsa, le White, le Back Door ou le 808, mais les consommateurs viennent surtout en fin de semaine.
Les boîtes avec entraîneuses ont fermé leurs portes car il n’y a plus d’étrangers en ville. Seuls quelques restaurants tiennent le coup ainsi que les cafés avec narguilé.


« Nous pensions faire un retour d’investissement en un an. Quelle erreur ! Au début, cela marchait formidablement bien, tous les jeunes friqués venaient chez nous, mais les mois passant, la révolte se poursuivant, ils sont partis à Beyrouth ou se sont exilés plus loin encore », assure Jean-Luc. Alors aujourd’hui, ses clients appartiennent à la classe moyenne. « Ce sont des jeunes de 20 à 35 ans qui ont envie de se détendre, de penser à autre chose qu’à la guerre, même si, en sortant, ils retrouvent le son du canon », explique le jeune propriétaire.
Chaque soir, le « lounge » accueille environ 25 consommateurs, et le week-end entre 45 et 60. En plus, assez souvent, des clients y organisent des fiançailles ou enterrent leur vie de célibataire. « Je crois qu’ils viennent chez moi car les serveurs ont le sourire, les prix sont modérés puisqu’une bière coûte 310 LS (4 dollars) et un alcool 350 LS, parce que la musique est bonne, et qu’ils veulent se détendre et danser. »


Jean-Luc assure ne pas perdre d’argent après avoir payé ses huit employés. Combien de temps continuera-t-il à animer les nuits de Damas ? « Jusqu’à ce que cela ne soit plus vivable. » « Avant, je me promenais dans tout le pays, maintenant, c’est impossible d’aller dans la banlieue. Si un jour la guerre arrive à Damas et que je ne peux plus circuler, je ferai mes valises. Dommage, j’adore cette ville. »

(Source : AFP)

Avec son bar qui accueille les derniers noctambules de la capitale syrienne alors que la guerre fait rage aux alentours, Jean-Luc Duthion, un Français de 28 ans, est devenu le roi de la nuit de Damas. En dépit du mouvement de contestation, il décide d’ouvrir, en février 2012, avec son frère Jean-Pierre et deux associés syriens, le Pure Lounge dans le quartier chrétien de la...

commentaires (2)

Lupanar, par hasard ?

SAKR LEBNAN

08 h 58, le 15 novembre 2012

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Commentaires (2)

  • Lupanar, par hasard ?

    SAKR LEBNAN

    08 h 58, le 15 novembre 2012

  • Epatant ce type,non?

    GEDEON Christian

    11 h 51, le 14 novembre 2012

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