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La cryptographie au service des jeunes

La cryptographie, technique de codage des messages, intéresse particulièrement les jeunes, principaux utilisateurs des nouvelles technologies. C’est la raison pour laquelle Berytech a organisé, durant quatre jours, une formation en cryptographie s’adressant à un public jeune, soucieux de sécuriser ses communications.

La formation dans les locaux de Berytech. Écriture secrète, la cryptographie n’est plus réservée aux diplomates et aux militaires.

« À Berytech, nous organisons régulièrement des ateliers pour les jeunes. Notre objectif est de leur permettre de développer leurs capacités technologiques et de stimuler leur esprit d’innovation », affirme Krystel Khalil, responsable des événements à Berythec. La formation sur la cryptographie a eu lieu du 1er au 4 octobre dans les locaux de Berytech, à Mar Roukoz. « Elle répond à une demande grandissante parmi les jeunes, attirés par les techniques de l’information », ajoute-t-elle. Nadim, employé dans le secteur bancaire, a choisi de suivre cet atelier pour apprendre à « mieux sauvegarder les données des clients et la confidentialité des transactions ». Rony, jeune entrepreneur, confie : « J’ai souffert d’une perte considérable d’argent suite à l’usurpation de mon identité sur le Net. Et j’ai décidé de me protéger à l’avenir, en me formant à la cryptographie. »
Le séminaire est divisé en deux parties. La partie théorique comprend une présentation de tous les algorithmes, programmes d’encodage disponibles sur le marché, comme les algorithmes de chiffrement Advanced Encryption Standard ou AES, appliqués par les gouvernements européens. « Au cours de la partie pratique, on a utilisé ces algorithmes pour se protéger d’une éventuelle attaque, ce qu’on appelle en jargon électronique Penetration Test, qui permet de mesurer l’efficacité du système de sécurité utilisé face aux attaquants », explique Élie Awad, animateur du séminaire, directeur et propriétaire d’Easeit France, société spécialisée dans la sécurité des communications.
M. Awad explique qu’au Liban aussi bien qu’à l’étranger, la cybercriminalité représente un défi quotidien à relever. « Étant donné que les jeunes sont de grands consommateurs de technologies de l’information, ils sont les plus vulnérables et les plus touchés par la cybercriminalité », affirme-t-il. Les cybercrimes les plus fréquents sont les virus et les logiciels malveillants qui attaquent les ordinateurs et volent des informations confidentielles. Sont également concernés par la cryptographie les chercheurs scientifiques, les constructeurs de matériels de sécurité, les éditeurs de logiciels, les sociétés de conseil, le secteur bancaire et « toutes les sociétés soucieuses de sauvegarder la confidentialité de leurs transactions ». « On remarque que le citoyen ordinaire s’intéresse lui aussi et de plus en plus à la cryptographie, qu’il soit détenteur de cartes de crédit ou qu’il continue tout simplement des transactions bancaires via Internet », ajoute M. Awad.

Le Liban n’est pas épargné
La cybercriminalité est un fléau mondial qui n’épargne pas le Liban où la falsification des cartes de crédit, l’usurpation d’identité ou de numéros de comptes bancaires sont monnaie courante. « Il n’y a pas longtemps, indique M. Awad, des sites gouvernementaux ont été la cible de graffitis criminels ». Des attaques de virus contre des institutions ou des particuliers ont également lieu régulièrement. « Le dernier virus en date au Liban, nommé Gauss, s’en est pris, le 9 août passé, au secteur bancaire volant les “cookies” ou fichiers électroniques, les accréditations et les numéros de compte des usagers », rappelle M. Awad.
De tout temps, on a essayé de sécuriser les messages diffusés. Aujourd’hui, avec les progrès techniques, il fallait trouver de nouveaux moyens pour le faire. La cryptographie est la solution. « Elle fournit des algorithmes pour protéger le message, sa confidentialité, son intégrité et son authentification », explique Élie Awad.
« Il faut former les gens à protéger leurs données confidentielles. C’est une prévention en amont pour ne pas tomber dans les filets des attaques de malfaiteurs qui cherchent à usurper l’identité et les détails confidentiels des utilisateurs », avertit M. Awad. Cette prévention devient possible avec « la démocratisation des prix du matériel nécessaire pour apposer sa signature électronique », qui ne coûterait pas plus de deux cents dollars.
Une bonne nouvelle : « Le gouvernement libanais ratifiera bientôt la loi sur la signature électronique, se réjouit le directeur d’Easeit France. Celle-ci sera alors considérée comme une preuve irréfutable. Elle aura la même valeur légale que la signature manuscrite. »

Rima HARFOUCHE
« À Berytech, nous organisons régulièrement des ateliers pour les jeunes. Notre objectif est de leur permettre de développer leurs capacités technologiques et de stimuler leur esprit d’innovation », affirme Krystel Khalil, responsable des événements à Berythec. La formation sur la cryptographie a eu lieu du 1er au 4 octobre dans les locaux de Berytech, à Mar Roukoz....

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