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À La Une - Liban - Secteur touristique

Fermeture du Buddha Bar à Beyrouth : le début de la fin ?

L’industrie de la nightlife, comme l’ensemble du tourisme libanais, suffoque depuis des mois dans un contexte politique, économique et sécuritaire désastreux.

Bien plus qu’un établissement de nuit, le Buddha Bar représentait un symbole de la nightlife libanaise depuis son ouverture en 2004.

À l’instar du Saint-Georges ou du Saint-Simon dans les années 1960, le Buddha Bar fait désormais partie de la mémoire du pays. L’établissement mythique de la nightlife libanaise a fermé ses portes la semaine dernière, ravivant la crainte et la colère des professionnels du secteur touristique. Car bien plus qu’un établissement de nuit, le Buddha Bar représentait un symbole depuis son ouverture en 2004.


Antoine Rezkallah, le propriétaire de l’établissement, accuse directement le gouvernement d’être responsable du désarroi économique qui s’empare du pays. « Si les autorités continuent d’ignorer la situation, nombreux seront les établissements à devoir mettre la clef sous la porte d’ici à peine un ou deux mois », déclare-t-il. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le propriétaire est très pessimiste concernant l’avenir économique du pays, évoquant la « fin de la nightlife libanaise ». « Cela fait près de deux ans que la situation économique, politique et sécuritaire ne cesse de se dégrader, explique-t-il. Il n’y a pas d’État. Au lieu d’encourager les cerveaux libanais à rester, le gouvernement les pousse à quitter leur pays. Pour le moment, la priorité du gouvernement et des politiciens est de créer des problèmes au lieu de trouver des solutions et d’ériger le tourisme comme priorité nationale », poursuit-il. Si la situation politique et sécuritaire a bien poussé le businessman à mettre la clef sous la porte, ce dernier évoque la loi antitabac comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », réclamant, comme la plupart de ses pairs, un aménagement de cette loi.

Le tourisme, « martyr de la situation politique »
Même son de cloche pour Jean Beyrouthi, secrétaire général de la Fédération des syndicats touristiques, pour qui le secteur touristique est le véritable « martyr de la situation politique ». « Depuis 2011, les coups portés au secteur ne cessent de se multiplier, déplore-t-il. Les événements sécuritaires, les touristes arabes interdits de se rendre au Liban et puis la loi antitabac comme cerise sur le gâteau », souligne-t-il. Si la situation demeure inchangée et que le gouvernement ignore les cris d’alarme des instances économiques, Jean Beyrouthi s’attend également à d’autres fermetures.


Selon une source proche du ministère du Tourisme, qui a requis l’anonymat, si le secteur est bel et bien fragile, la fermeture du Buddha Bar ne sonne pas le glas de la nightlife libanaise. « Rappelons-nous 2006, les guerres, la reconstruction, en deux mois le pays était à nouveau sur pied, relève la source précitée. La fermeture du Buddha Bar ne va faire que renforcer notre détermination à sauver le tourisme. » Toujours selon ces mêmes sources, le gouvernement plancherait sur des solutions afin de promouvoir le Liban comme destination touristique, notamment au niveau des mesures financières (facilités de paiement et de remboursement) afin d’aider le secteur et les professionnels.


Rappelons que le secteur touristique au Liban emploie près de 25 % de la population active. Le Buddha Bar, lui, comptait quelque 150 employés. « Le Liban pourrait être le plus beau pays au monde, conclut Antoine Rezkallah, malheureusement au lieu de se concentrer sur sa réalité économique, les politiciens ne cessent de ressasser les mêmes divisions internes. Alors qu’au final, personne n’en sortira vainqueur. »

 

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