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Cinema- - Entre parenthèses

Les nouveaux monstres

Il suffisait que son ombre apparaisse dans l’embrasure du portail qui grinçait pour qu’un frisson gagne les spectateurs.
Il suffisait de voir apparaître le coche qui parcourait les forêts de Transylvanie (on n’a jamais su exactement où ce pays se situait, mais plus tard on a compris que c’était aux confins de la Tchécoslovaquie – quelque part par là), une diligence bien diligente qui filait à vive allure, emportant une victime, pour que l’effroi s’empare de la salle.
Il suffisait également que le seigneur des ténèbres soulève le rabat de son cercueil, se lève doucement et se penche sur la nuque de cette victime-là, ramenée par un cocher fidèle et loyal, pour qu’on se ferme immédiatement les yeux tant l’image était insupportable.
Cependant, on se consolait et se rassérénait qu’il y avait un remède à tout cela. Une poignée de gousses d’ail dans les parages de Dracula (car c’est de lui dont il s’agit) suffisait à nous rassurer. Deux branches mises en croix ou un rai de soleil qui transperçait sa vue étaient autant d’armes capables de propulser le vampire et le réduire en cendres.
Quelle naïveté ! Les monstres ont changé de visage. Bien que les humains à travers les époques se sont évertués à le représenter de différentes manières, personne ne se doutait qu’il avait un seul masque. Celui d’un homme. Ainsi plus besoin de capeline noire et rouge ou de canines acérées ou encore d’yeux rouges pour semer la terreur, tuer, assassiner, pulvériser des chairs humaines. Le monstre a bel et bien un visage d’homme, une peau d’homme et, plus que tout, un cœur d’homme. Et malgré cet organe qui bat comme tous les autres êtres de son espèce, il continue à tuer les autres êtres vivants et à décider sauvagement et monstrueusement de leur destinée.
Seul point commun avec Dracula, c’est que ce nouveau monstre des âges modernes agit dans l’ombre. Un jour, tout comme Dracula, le soleil...de la vérité finira par lui brûler les yeux et les ailes.
Il suffisait que son ombre apparaisse dans l’embrasure du portail qui grinçait pour qu’un frisson gagne les spectateurs. Il suffisait de voir apparaître le coche qui parcourait les forêts de Transylvanie (on n’a jamais su exactement où ce pays se situait, mais plus tard on a compris que c’était aux confins de la Tchécoslovaquie – quelque part par là), une diligence...

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