Comment mieux présenter Édouard Makhoul, l’auteur, que par les paroles extraites du préambule de ses amis de longue date, Georges et Henriette Tohmé, amoureux également de la nature ? Ceux qui, selon ses dires, ont parcouru des milliers de kilomètres, pris des milliers de photos, consacré deux jours par semaine en sa compagnie pendant plus de sept ans et consommé des centaines de «manakiche».
Ode à la nature
«Bien que médecin de profession, diront les Tohmé, le “Hakim” est, à ses heures perdues, un collectionneur de fossiles, de pièces de monnaie anciennes, et un photographe qui ne recule devant aucun sacrifice pour acquérir le matériel de photographie le plus moderne. Ses relations, ses voyages, sa profonde culture scientifique acquise au cours des années et son humilité honorent le Liban.» Et d’ajouter: «Cet ouvrage est le travail le plus complet dans le vaste domaine des astragales et de leur morphologie.»
Les astragales font partie de la famille des fabacées et regroupent 2500 espèces réparties dans le monde. Au Liban, il en existe une cinquantaine dont 13 sont propres à la Syrie et au Liban. L’ouvrage constitue une étude descriptive de différentes astragales du Liban. Chaque chapitre commence par le nom latin de l’espèce, suivi du ou des noms des découvreurs puis de l’appellation française et anglaise de la plante. Outre la description de la plante, photo à l’appui (feuilles, fleurs, gousses), sa répartition géographique ainsi que sa floraison sont également mentionnées. À la fin de l’ouvrage la bibliographie ainsi qu’un glossaire constituent un plus à cette étude bien élaborée.
Édouard Makhoul explique le motif de la réalisation de ce livre: «Ce livre s’adresse aux amoureux de la nature ainsi qu’aux chercheurs, mais également aux responsables car, sans politique environnementale bien adaptée, la flore du Liban est en danger.» Makhoul tire la sonnette d’alarme. «Les sources tarissent et les fleurs endémiques, jadis nombreuses au Liban, sont en train de disparaître, dit-il. Il faut à tout prix y remédier en créant des réserves et en sauvant les plantes de différentes menaces.» «Ces dernières sont multiples, précise-t-il. Il y a d’une part l’urbanisation, puis l’agriculture qui utilise des moyens mécaniques modernes agressifs en faisant fi de la flore et, de l’autre, le mauvais emploi des désherbants ainsi que le petit nombre de réserves et leur mauvaise géstion.» Il est encore temps alors de préserver ce don sacré qu’est notre nature.