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À La Une - L'homme de la semaine

Cameroun : Roger Jean-Claude Mbédé, en prison… pour un SMS

Une pétition réclamant la libération de l'homosexuel a recueilli plus de 100.000 signatures.

"Je suis très amoureux de toi". Une photo tirée du site de l'organisation camerounaise All Out.

Plus de 108.000 personnes ont signé une pétition demandant l'abandon de poursuites contre Roger Jean-Claude Mbédé, un Camerounais condamné à trois ans de prison pour homosexualité.

Le procès en appel de M. Mbédé, 33 ans, a été reporté lundi dernier au 19 novembre, selon un de ses avocats, Me Michel Togué.

 

"Roger a été arrêté pour avoir envoyé ce SMS à un autre homme : + Je suis très amoureux de toi+", souligne All Out, une organisation internationale pour la défense des homosexuels. En mars 2011, M. Mbédé avait été arrêté au domicile d'un particulier à qui il avait envoyé ce SMS. Il a ensuite été écroué à la prison Kondengui de Yaoundé avant d'être condamné le 28 avril 2011 à trois années de prison. La loi prévoit une peine maximale de 5 ans pour pratiques homosexuelles.

 

"Nous voyons de plus en plus de jeunes, comme Roger, dont les vies sont détruites après une accusation d'homosexualité. Roger, qui a décidé de ne pas cacher son identité, doit faire face à d'extrêmes violences et des menaces de mort", a déclaré Alice N'Kom, avocate connue pour son soutien aux droits des homosexuels, citée dans le communiqué. "Ces lois terribles doivent être abrogées le plus vite possible", a-t-elle souligné.

 

"Si quelqu'un comme Roger peut être jeté en prison pour avoir envoyé un SMS à un autre homme, comment les gays et les lesbiennes du Cameroun peuvent-ils espérer défendre leurs droits fondamentaux sans craindre les attaques ou la prison?", s'est interrogé le directeur exécutif de All Out, Andre Banks.

 

D'autres procès comme celui en appel de deux jeunes condamnés à cinq ans de prison et emprisonnés depuis novembre 2011, ainsi que celui de deux femmes accusées d'être homosexuelles, sont très médiatisés dans le pays où des associations militent pour le durcissement des lois contre l'homosexualité.

 

Le 21 août, le Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RJC) avait organisé une manifestation à Yaoundé baptisée "journée de lutte contre l'homosexualité". "Nous appelons les parents à dénoncer les homosexuels, même leurs propres enfants", avait affirmé Sismondi Barlev Bidjocka, président de RJC.

"Nous le faisons déjà (dénoncer les homosexuels). Nous les dénonçons à la police de façon systématique. Nous avons créé un réseau avec la police des moeurs pour envoyer les homosexuels devant la barre (en justice) qu'ils soient mineurs ou pas", a ajouté M. Bidjocka.

"Ils s'embrassaient déjà en public. Mais ils ont cessé depuis que nous avons lancé une campagne contre eux", a-t-il poursuivi.

 

Les membres du RJC ont distribué des prospectus contre l'homosexualité aux automobilistes et passants.

"Non à l'homosexualité au Cameroun... L'homosexualité est un crime contre l'humanité... La jeunesse dit +Non! Non! Et Non! à cette criminalité comportementale+", pouvait-on lire notamment sur les 12.000 tracts imprimés selon M. Bidjocka

Sur les tracts, le RJC rappelle que "l'article 347 bis du code pénal camerounais: +toute personne ayant des rapports avec une personne de même sexe est passible de 6 mois à 5 ans de prison et de 200.000 FCFA (300 euros) d'amende+".

 

Plus de 108.000 personnes ont signé une pétition demandant l'abandon de poursuites contre Roger Jean-Claude Mbédé, un Camerounais condamné à trois ans de prison pour homosexualité.
Le procès en appel de M. Mbédé, 33 ans, a été reporté lundi dernier au 19 novembre, selon un de ses avocats, Me Michel Togué.
 
"Roger a été arrêté pour avoir envoyé ce SMS à un autre homme : + Je...
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