Où en est-on au plan de l’organisation de la chasse au Liban ? L’intervention d’une représentante du ministère de l’Environnement hier au cours d’un atelier de travail organisé par la Société de protection de la nature au Liban (SPNL) sur « le statut des oiseaux » n’a apporté qu’une réponse approximative. Racha Kange a parlé des décrets d’application de la loi adoptée en 2004 qui sont presque finalisés, des décisions ministérielles administratives (sur l’octroi des permis, la liste des espèces qu’on peut chasser...) qui devront être publiées dès qu’elles seront finalisées. Par ailleurs, elle a précisé que « la décision d’ouvrir la chasse n’a pas encore été prise ». Une saison qui s’étendrait, selon elle, du 1er octobre à fin janvier, le cas échéant.
À la question de savoir si les clubs de chasse, qui seront chargés de délivrer les permis et former les chasseurs, sont prêts pour une éventuelle ouverture de la chasse, Racha Kange a assuré que « la chasse ne sera ouverte que si tout le système est prêt, parce que le processus est très complexe ». Elle a précisé que bien que les décisions soient presque prêtes, il existe encore des difficultés techniques. Certains intervenants ont cependant douté de la capacité des clubs à se préparer à l’octroi des permis en un laps de temps si court, ce qui n’empêche pas le consensus autour de la nécessaire organisation de cette activité, exercée aujourd’hui sans aucun contrôle. D’autres ont protesté contre le flou qui persiste autour de la liste d’oiseaux qu’il sera permis de chasser (une dizaine d’espèces). Le débat a également tourné autour des modalités de mise en application de la loi, qui devra principalement concerner, selon la représentante du ministère, les Forces de sécurité intérieure, les gardes forestiers et les gardiens des réserves.
400 espèces
L’atelier de travail de la SPNL était principalement axé sur un bilan de la situation des oiseaux au Liban, à l’intention d’acteurs de la société civile.
Assaad Serhal, président de la SPNL, a dénoncé « la chasse sauvage qui se pratique actuellement », soulignant le danger qui guette les oiseaux migrateurs (le Liban est un important corridor pour ces derniers). Il a également évoqué le danger des éoliennes (si elles sont installées sans précautions) et des lignes de haute tension. Il a enfin parlé des projets de « hima », des aires protégées par les communautés, instaurées à l’initiative de la SPNL.
Écouter Ghassan Jaradi, ornithologue notoire et professeur, donne une idée très précise des richesses qu’il est important de préserver. Au Liban évoluent non moins de 400 espèces d’oiseaux – 4 % des espèces mondiales – appartenant à 64 familles d’espèces – des 86 familles qu’on trouve au Moyen-Orient. De ces espèces, 53 sont résidentes, 258 passent par le Liban au cours de leur migration, 136 restent tout l’hiver, 71 s’y reproduisent en été... Du côté des mauvaises nouvelles, l’expert a cité onze espèces en voie d’extinction, qu’il faut absolument protéger par des amendes et des peines plus lourdes dans la loi.
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05 h 47, le 13 septembre 2012