Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Le quasi-mutisme du 8 Mars face à Sleiman et Mikati présage d’un changement certain en Syrie

Les prises de position du président de la République, relayé ensuite par le Premier ministre, sur la fermeté des institutions et l’application stricte de la politique de distanciation, sont autant de signes qui reflètent une tendance vers l’immunisation de la scène libanaise, simultanément au changement en cours dans la région, notamment en Syrie.
Selon certaines factions de l’opposition, ce nouveau ton adopté par les responsables ou les agents étatiques trahit en contrepartie un affaiblissement du discours des forces politiques et le recul de celles-ci au fur et à mesure que se clarifie le cours du changement en Syrie. Pour certains observateurs d’ailleurs, la demande formulée par le président russe à l’Occident, celle d’une sortie pacifique et sans violence des leaders de Damas, si elle devait s’effectuer, confirme la conviction que le régime syrien en est à ses derniers jours et que le débat est centré désormais sur les issues à la crise, un débat mené par une commission quadripartite regroupant pour l’instant des représentants d’Égypte, d’Arabie saoudite, de Turquie et d’Iran.


Ces développements régionaux se traduisent en accalmies sur la scène interne. L’État semble en effet réaffirmer son autorité, qui avait été ébranlée par le « phénomène » des tribus flanquées de branches militaires, jusqu’à ce que le Conseil des ministres décide de reprendre le dessus, par le biais de l’armée et des services sécuritaires. Le gouvernement a ainsi décrété l’interdiction de bloquer les routes, sous peine de sanctions, et émis des mandats d’arrêt contre les personnes impliquées dans les rapts de Syriens et de Turcs en banlieue sud. Fort de cette couverture officielle, avalisée par le secrétaire général du Hezbollah ayant dénoncé « certaines entités qui échappent au contrôle de l’État », le commandement de l’armée a mis au point un plan de rétablissement de l’autorité de l’État qui sape le chantage par les groupes armés et les bloqueurs de routes. Ce plan s’est traduit par le raid de l’armée en banlieue sud, mené sans résistance aucune de la part de la famille Moqdad, détenant les otages syriens et turc.


Commentant cette situation d’affermissement de l’État, les milieux du 14 Mars s’étonnent du silence observé par les leaders du 8 Mars, notamment le Hezbollah, face à ces mesures sécuritaires. Aucun commentaire sur la libération des otages syriens hier, ni sur les perquisitions de l’armée, comme si les acteurs du 8 Mars commençaient à se convaincre que les événements régionaux prennent le tournant du changement. Pour le 14 Mars, ce mutisme indiquerait déjà le net amenuisement des risques de discorde dans le pays.


Toutefois, une source ministérielle refuse de lier les discours des responsables libanais aux développements en Syrie. La position libanaise émanerait exclusivement de l’intérêt national, selon cette source, qui déconseille de parier sur la situation interne à partir de la crise syrienne. C’est donc une « tendance nationaliste » que viendraient consacrer les récents discours du chef de l’État et du Premier ministre, contre lesquels aucune critique n’a été adressée, leurs détracteurs habituels préférant pour l’instant l’attitude de l’attente, en cette étape de changement désormais certain. Le 8 Mars réviserait ainsi ses calculs, selon l’opposition, surtout après le nouveau positionnement du leader de Front de lutte nationale Walid Joumblatt du côté du 14 Mars. Ce positionnement serait en soi un nouvel indicateur de l’éventualité du changement en Syrie.


Pareille lecture devrait conduire les leaders du 8 Mars à se réunir prochainement, pour une évaluation des nouvelles donnes, avant la tenue de la prochaine conférence de dialogue national le 20 septembre à Baabda. La tenue de celle-ci est certaine, à en croire des sources officielles, estimant que « les développements sont tels que nul ne peut contourner le débat sur la stratégie de défense et les armes ». L’affaire Samaha-Mamlouk aurait-elle produit le souffle du changement, le début d’une véritable coopération entre autorités politiques ? La réponse à la prochaine table de dialogue...

 

Pour mémoire

Mikati : Si la Syrie tente de faire exploser le Liban, nous prendrons les mesures nécessaires

 

Mikati, à son tour, lève le petit doigt face à Damas

 

Sleiman prévoit l’abrogation de certains accords « ambigus » avec la Syrie

 

Frontières : Sleiman brise le silence et décide la convocation de l’ambassadeur de Syrie

Les prises de position du président de la République, relayé ensuite par le Premier ministre, sur la fermeté des institutions et l’application stricte de la politique de distanciation, sont autant de signes qui reflètent une tendance vers l’immunisation de la scène libanaise, simultanément au changement en cours dans la région, notamment en Syrie. Selon certaines factions de...
commentaires (4)

Ahh bon??? C'est de Grande déduction, y a pas à ch..er!!!!!!!!

Ali Farhat

10 h 22, le 12 septembre 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ahh bon??? C'est de Grande déduction, y a pas à ch..er!!!!!!!!

    Ali Farhat

    10 h 22, le 12 septembre 2012

  • Sans commentaires aucuns puisque tout ce qui est dit fut ma position et ce en quoi j'ai cru depuis des lustres! Il nous faut maintenant voir beaucoup de negociations, de reunions et de palabres mais elles auront lieu parce qu'il le faut, et au final des elections avec une grande victoire des forces du 14 Mars. Alors il y aura les vrais changements et reformes, alors nous verront les tribunaux Libanais s'activer independement, efficacement et enormement car l'affaire Samaha a ouvert une boite a Pandore inedite au Liban, alors nous verrons enfin des saisons touristiques grasses, alors nous verrons des traites de paix et de cooperation signes avec nos voisins, alors nous pourrons enfin exploiter le gaz et le petrole dans notre mer ainsi que toutes nos autres ressources naturelles. Alors nous pourrons commencer a tirer un trait sur le passe avec un regard confiant vers l'avenir. Nous aurons eu la chance de vivre tout cela en allant du pas mal, au terriblement mauvais, a la catastrophe et enfin a la resurrection. 2oulo n'challlah!

    Pierre Hadjigeorgiou

    04 h 01, le 12 septembre 2012

  • Le changement est inéluctable. Seuls des aveugles ne voient pas ce qui arrive...

    SAKR LEBNAN

    01 h 50, le 12 septembre 2012

  • E véro...là,ils sont en train de se creuser le ciboulot pour voir comment sortir de cette impasse que serait pour eux une modification définitive de la donne syrienne...Pour le Hezb,il sera assez facile de s'appuyer sur les faits de résistance à Israël et surtout sur la libération du Sud en 2000...pour le CPL,il est aisé de rappeler qu'avant le volkoffien retournement de son leader ,il était un élement fondamental de la résistance à la Syrie occupante....mais pour les autres,çà va être très compliqué...le menu fretin qui s'est transformé en bras armé de l'occupant va avoir bien du souci.Et va surtout servir de fusible.Logique,somme toute.

    GEDEON Christian

    19 h 41, le 11 septembre 2012

Retour en haut