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À La Une - Liban - Syrie

Sleiman : Les liens libano-syriens ne dépendent ni d'un parti au Liban ni du régime en Syrie

La politique de distanciation envers la Syrie a des limites, avertit Mikati

Le président libanais Michel Sleiman et son ministre de l'Intérieur Marwan Charbel, le 10 septembre 2012, au palais présidentiel de Baabda. Photo Dalati et Nohra.

Dans une interview à l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle), le président de la République Michel Sleiman a abordé les dossiers de l'actualité libanaise dont notamment celui de la sécurité ainsi que la crise syrienne et ses répercussions sur le Liban.

 

Concernant le dossier sécuritaire, M. Sleiman a assuré que l'armée libanaise ainsi que les forces de sécurité prennent toutes les mesures légales nécessaires à l'encontre de ceux qui portent atteinte à la sécurité au Liban. Le chef de l'Etat a exprimé sa confiance en l'armée dans son "choix des meilleurs moyens légaux pour maintenir l'ordre au Liban."

"Toutes les parties doivent avoir confiance en l'armée qui remplit sa mission", a souligné M. Sleiman.

 

L’armée libanaise a mené vendredi des raids dans la banlieue sud de Beyrouth contre le clan chiite des Moqdad qui a affirmé avoir enlevé plusieurs syriens et un Turc dans le but d’obtenir la libération de l’un des siens kidnappé en Syrie. Dix pèlerins chiites libanais sont par ailleurs toujours aux mains de leurs ravisseurs en Syrie.

 

Aujourd'hui, Maher el-Moqdad a mis au défi l’armée libanaise de retrouver le ressortissant turc que la branche armée de ce puissant clan a kidnappé. "Je dis au commandant en chef de l’armée de bien chercher où se trouve le ressortissant turc, et je le mets au défi de le retrouver après ce qui s’est passé, parce que même moi je ne sais pas où il se trouve", a déclaré M. Moqdad au journal al-Akhbar publié lundi.

 

"Nous oeuvrons à mettre un terme, une fois pour toutes, aux troubles sécuritaires à Tripoli", a également déclaré le chef de l'Etat. Les combats meurtriers entre les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (sunnite et anti-Assad) et Jabal Mohsen (alaouite et pro-Assad) avaient repris en août dans la capitale du Liban-Nord, faisant au moins 15 morts et des dizaines de blessés.

 

Pour le président libanais, la volonté nationale et l'accord de Taëf ont protégé le pays de l'escalade. Il a assuré qu'"il serait erroné de négliger le système à l'ombre duquel nous vivons au Liban".

 

 

Sur la crise syrienne

Sur le dossier syrien, Michel Sleiman a déclaré que les liens étroits libano-syriens ne devraient pas dépendre d'un parti politique au Liban ni du parti au pouvoir en Syrie. Révélant que les traités entre les deux pays sont révisés depuis déjà quelque temps, le chef de l'Etat a assuré que "le Liban et la Syrie partagent des liens historiques. Les accords entre les deux pays devraient donc être modifiés d'une façon qui bénéficierait aux deux pays."

 

Le 23 juillet, après avoir dénoncé à plus d’une reprise les agissements des responsables syriens au Liban, Michel Sleiman avait déjà monté le ton d’un cran, protestant contre les violations syriennes du territoire libanais et les violents incidents qui avaient secoué la région de Qaa deux jours plus tôt. Joignant l’acte à la parole, le président, qui avait "exprimé son mécontentement", avait donné instruction à Adnane Mansour, ministre des Affaires étrangères, de convoquer l’ambassadeur syrien au Liban Ali Abdel Karim Ali et de lui remettre une lettre de protestation en bonne et due forme. Il s'agissait là d'une première depuis le début de la crise syrienne.

 

Samedi, le chef de l’Etat a de nouveau tenu un discours ferme envers la Syrie en émettant l’espoir qu’aucune instance officielle syrienne ne soit impliquée dans l’affaire des explosifs que transportait M. Samaha. Il a également ajouté, en évoquant l’affaire Michel Samaha : "Je ne reviendrai jamais sur les félicitations que j’ai adressées aux Forces de sécurité intérieure (FSI). J’espère sincèrement qu’aucune instance officielle syrienne n’est impliquée dans cette affaire d’explosifs".

 

Evoquant enfin le mémorandum du 14 Mars appelant notamment au déploiement de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) à la frontière libano-syrienne, à la suspension des accords entre le Liban et la Syrie ainsi qu'à l'expulsion de l'ambassadeur syrien au Liban, le chef de l'Etat a assuré que toute requête peut être présentée dans un mémorandum au président, ajoutant toutefois qu'aucune condition ne peut lui être imposée.  

 

 

Les limites de la politique de distanciation

La question des relations libano-syriennes était également au centre d'une conférence de presse donnée aujourd'hui par le Premier ministre libanais Nagib Mikati qui a déclaré que la politique de distanciation adoptée par le gouvernement libanais vis-à-vis de la crise syrienne ne tiendra plus si le régime syrien tente de semer le trouble au Liban.

 

"La politique de distanciation est appliquée par rapport à la situation interne en Syrie, mais s'il s’agit de porter atteinte à la stabilité du Liban à partir la Syrie, nous ne serons plus neutres et prendrons les mesures nécessaires", a averti M. Mikati lors d’une conférence de presse au Sérail. "Nous devons réorganiser les relations entre la Syrie et le Liban calmement et de façon réfléchie", a-t-il encore dit.

 

Le gouvernement libanais adopte une politique de distanciation face à la révolte syrienne matée dans le sang par le régime de Bachar el-Assad depuis mars 2011. Cette politique, adoptée en raison des divisions internes au Liban et de la proximité des deux pays, n'est pas sans créer des tensions au Liban entre le camp du 8 Mars qui soutient le régime baassiste et la coalition du 14 Mars favorable au départ de M. Assad.

 

C'est la deuxième fois, en quelques jours, que le Premier ministre libanais hausse le ton face au régime syrien. Le 3 septembre, M. Mikati avait chargé l’ambassadeur du Liban à Damas, de passage à Beyrouth, de "remettre une lettre en urgence au ministère syrien des Affaires étrangères l’informant que des positions syriennes continuent de bombarder des localités libanaises frontalières". "Ces violations pourraient avoir des répercussions négatives (...) sur la stabilité et le calme à la frontière" en dépit "des mesures de sécurité prises par l’armée libanaise", poursuivait M. Mikati dans cette lettre, affirmant que son gouvernement est "soucieux de protéger les Libanais résidant près de la frontière".

 

Concernant l’affaire Samaha, ancien ministre libanais de l'Information proche du régime de Assad qui a été arrêté et accusé d'avoir fomenté des attentats au Liban avec l’aide de hauts responsables sécuritaires syriens, M. Mikati a indiqué lors de sa conférence de presse aujourd'hui que "seule la justice prendra la décision qui s’impose". Il a par ailleurs salué les efforts déployés par les renseignements des FSI qui ont permis d’épargner au Liban de graves incidents.

 

Interrogé sur le mémorandum du 14 Mars et notamment sur l'appel à un déploiement de la FINUL à la frontière libano-syrienne, le Premier ministre a souligné que "l’armée libanaise contrôle la frontière et empêche toute tentative de contrebande d’armes à partir ou vers le Liban". 

M. Mikati a par ailleurs déclaré que la Turquie déployait tous les efforts possibles pour obtenir la libération des Libanais enlevés en Syrie et que l’armée libanaise bénéficiait du soutien nécessaire pour libérer les ressortissants syriens et turc enlevés en riposte au Liban. "La libération des Libanais se fera peut-être par étapes et personne n’est plus fort que l’Etat", a-t-il affirmé à l'adresse des ravisseurs au Liban.

Une référence notamment, aux enlèvements perpétrés par le clan Moqdad.

 

 

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Dans une interview à l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle), le président de la République Michel Sleiman a abordé les dossiers de l'actualité libanaise dont notamment celui de la sécurité ainsi que la crise syrienne et ses répercussions sur le Liban.
 
Concernant le dossier sécuritaire, M. Sleiman a assuré que l'armée libanaise ainsi que les forces de sécurité prennent...
commentaires (3)

Ces "pèlerins libanais" serviront de monnaie d'échange avec les Quatre "fakîîhàRiens" Recherchés par le Tribunal Spécial Libanais.... mais camouflés near Dâhhïyéééhhh !

Antoine-Serge KARAMAOUN

06 h 12, le 11 septembre 2012

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Commentaires (3)

  • Ces "pèlerins libanais" serviront de monnaie d'échange avec les Quatre "fakîîhàRiens" Recherchés par le Tribunal Spécial Libanais.... mais camouflés near Dâhhïyéééhhh !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    06 h 12, le 11 septembre 2012

  • Il est bien cache quelque part en Syrie. Les 10 Libanais ne seront pas delivres de si tot.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 52, le 10 septembre 2012

  • Bon revirement pour M. Mikati , courage . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 54, le 10 septembre 2012

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