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À La Une - Crise

Syrie : l’armée vise délibérément des boulangeries à Alep, accuse HRW

Plus de 8.000 soldats tués dans les combats ; les rebelles affirment avoir abattu un MiG.

De longues files d'attente se forment quotidiennement devant les boulangeries à Alep, en Syrie. PHIL MOORE/AFP

Des avions de chasse syriens et l'artillerie des forces gouvernementales ont pris pour cible une dizaine de boulangeries dans la ville d'Alep, dans le nord du pays, au cours des trois dernières semaines, tuant des dizaines de personnes qui achetaient du pain, indique jeudi Human Rights Watch.

 

Selon l'organisation humanitaire, certaines de ces attaques étaient délibérées tandis que d'autres se sont déroulées sans tenir compte de la situation des civils qui sont obligés de faire la queue pour se nourrir.

 

"Les attaques étaient au mieux menées sans réfléchir aux conséquences mais leur récurrence laisse supposer que les forces gouvernementales visaient des civils", affirme HRW, ajoutant que dans les deux cas il s'agit de "crimes de guerre".

Lors d'une attaque perpétrée le 16 août, 60 personnes ont été tuées et 70 autres ont été blessées.

 

La pénurie alimentaire à Alep a contraint de nombreuses boulangeries à fermer leurs portes, provoquant de longues files d'attente devant celles qui demeurent ouvertes.

 

(Lire aussi : À Alep, des civils écrasés sous les décombres de leurs immeubles)

 

 

Combats à Damas

Sur le terrain, la violence gagne chaque jour davantage la capitale syrienne. Des combats entre armée et rebelles avaient lieu jeudi dans le sud et l'est de Damas.

 

Des tirs de l'armée ont été entendus dans le quartier de Qaboun, dans l'est de la capitale syrienne, selon le Conseil général de la révolution syrienne (CGRS), un réseau de militants sur place. Des affrontements impliquant des mitrailleuses et des chars ont eu également lieu dans le quartier de Tadamoun (sud), selon les Comités locaux de coordination (LCC), un autre réseau de militants anti-régime.

 

L' Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état par ailleurs de la découverte de six corps non identifiés dans les quartiers de Jobar (est) et Qadam (sud), alors que d'autres victimes sont à craindre après de violents bombardements dans la nuit à Zamalka, en banlieue est.

 

Dans la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays, des rebelles ont bombardé avec des obus de mortier le quartier général de la sécurité militaire dans la ville de Boukamal, alors que des combats faisaient rage dans la ville de Deir Ezzor même, près d'un autre QG de la sécurité militaire, selon l'OSDH.

 

Par ailleurs, les rebelles syriens ont indiqué avoir abattu jeudi un avion MiG de l'armée régulière près d'un aéroport militaire, qu'ils affirment contrôler, dans la région d'Idleb (nord-ouest).

 

Les violences ont fait mercredi 128 morts dans le pays, dont 77 civils, 19 rebelles et 32 soldats.

Selon l'hôpital militaire de Techrine à Damas, plus de 8.000 soldats et membres des forces de sécurité syriens ont été tués depuis le début de la crise en Syrie en mars 2011.

 

"Zones tampons"

Aucune solution au conflit n'est en vue en raison des profondes divisions au sein de la communauté internationale entre pays occidentaux qui réclament un départ du pouvoir de Bachar el-Assad, et la Russie, la Chine et l'Iran, alliés de Damas, qui prônent un dialogue entre pouvoir et opposition.

 

L'Elysée a fait état mercredi soir d'un entretien téléphonique entre le président égyptien Mohamed Morsi et son homologue français François Hollande, lors duquel le chef de l’Etat égyptien a estimé, qu'"aucune solution politique n'était désormais possible sans le départ de Bachar el-Assad" du pouvoir. Mohamed Morsi a en outre dénoncé jeudi le "régime tyrannique" syrien, à l’ouverture du 16e sommet des pays non-alignés réunis à Téhéran.

 

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit par ailleurs se réunir jeudi pour évoquer la crise humanitaire qui sévit en Syrie.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui présidera la réunion -la France assurant la présidence en août du Conseil de sécurité-, a assuré mercredi que la question des zones tampons serait évoquée à l'ONU, même si "c'est très compliqué".

 

En première ligne face au flot des réfugiés syriens, la Turquie presse l’ONU de mettre en place ces "zones tampons" sur le territoire syrien pour tenter de le contenir. "Nous attendons des Nations unies qu’elles agissent pour la protection des réfugiés en Syrie en les hébergeant, si possible, dans des camps là-bas en Syrie. Il faudrait que les modalités, les méthodes propices à un tel accueil puissent être développées afin que cette question ne soit plus un problème exporté en dehors des frontières de la Syrie" aux pays limitrophes comme le Turquie, le Liban et la Jordanie, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, juste avant de s’envoler pour New York.

 

Le président Assad a toutefois rejeté mercredi l'idée d'une zone tampon dans une interview à la chaîne privée pro-régime Ad-Dounia, lors de laquelle il a aussi répété qu'il n'avait aucune intention de céder face aux rebelles, qu'il assimile à des terroristes.

 

Reportage

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Des avions de chasse syriens et l'artillerie des forces gouvernementales ont pris pour cible une dizaine de boulangeries dans la ville d'Alep, dans le nord du pays, au cours des trois dernières semaines, tuant des dizaines de personnes qui achetaient du pain, indique jeudi Human Rights Watch.
 
Selon l'organisation humanitaire, certaines de ces attaques étaient délibérées tandis que...
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