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À La Une - L’Ecclesia de Beyrouth - La rubrique de Michel HAJJI GEORGIOU

Entre l’anthropophagie et l’entropie

« Je monterai la garde autour de mon pays
et je le défendrai contre les gens de guerre
qui passent et repassent.
Aucun tyran ne l’opprimera plus,
car maintenant j’y veille de mes propres yeux. »
Zacharie 9 :8

... et puis il y a un seuil où les mots s’épuisent et s’effondrent, inertes, inutiles.
Ce seuil-là a été franchi samedi, en Syrie, avec le massacre de Daraya.
À quoi peut bien encore servir le Verbe lorsque l’humanité a cessé d’exister ?
À quoi servent désormais les images, lorsque nos rétines ont accepté de se conformer au confort épouvantable de la déshumanisation ?
À quoi sert encore le médiateur, lorsqu’il est devenu l’agent passif qui transmet, d’une manière presque jouissive, le spectacle de la mort, dans l’indifférence générale du monde ?
De quelle humanité sommes-nous encore les porte-étendards, alors même que la terre de Syrie est abandonnée à une sorte de cruauté qui défie toute ontologie, toute culture, tout entendement humain, tout espoir de rationalisation ?
Comment conjurer ces images inqualifiables de tortures, d’exécutions sommaires, de décapitations, de massacres, d’infanticides en série, de viols... comment les empêcher de pourfendre ce qui reste encore d’humanité dans nos cœurs et de discernement dans nos esprits ?
L’humanité, ou ce qui fait la spécificité de l’homme, est en train de s’évader, de s’éteindre, lentement, sous l’Œil du Camp (Zacharie 9 :8), dans un déluge innommable de violence mené par le régime syrien avec la complicité de l’Iran, de la Russie, de la Chine et, objectivement, de la quasi-totalité du monde entier, réduit à l’échelle de coquille vide sans conscience, à l’état d’une sorte d’humanoïde boulimique de barbarie/d’indifférence. Telle est la valeur anthropologique du cataclysme qui se déroule actuellement en terre syrienne. Tel est le prix de l’entrée dans l’ère posthumaine, celle de la fin de l’homme.


Car tout a un prix. Et une fin, entropie oblige.


Amen.

« Je monterai la garde autour de mon payset je le défendrai contre les gens de guerrequi passent et repassent.Aucun tyran ne l’opprimera plus,car maintenant j’y veille de mes propres yeux. » Zacharie 9 :8... et puis il y a un seuil où les mots s’épuisent et s’effondrent, inertes, inutiles. Ce seuil-là a été franchi samedi, en Syrie, avec le massacre de Daraya. À quoi peut bien...
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