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Économie - Liban - Échanges

Hausse des exportations libanaises vers la Syrie

Les exportations libanaises vers la Syrie ont connu une hausse de 18 % au cours des cinq premiers mois de cette année en comparaison avec l’an dernier. Selon les spécialistes, le phénomène s’explique par une pénurie de denrées et de produits de première nécessité en Syrie, du fait des sanctions internationales.

Les exportations libanaises vers la Syrie se sont élevées à 126 millions de dollars sur les cinq premiers mois de l’année.

Selon les derniers chiffres officiels, les exportations libanaises vers la Syrie se sont élevées à 126 millions de dollars sur les cinq premiers mois de l’année 2012, ce qui constitue une augmentation de 18 % en comparaison avec la même période de l’année dernière. Selon Nassib Ghobril, économiste en chef à la Byblos Bank, cette augmentation s’explique par une importante pénurie de produits de première nécessité en Syrie en raison de la crise.


Pour l’économiste Kamal Hamdan, l’augmentation des exportations libanaises vers la Syrie n’a rien de surprenant. « On s’attendait à ce type de phénomène, la Syrie étant sous embargo, explique-t-il. Il s’agit d’un grand marché qui importait auparavant via l’Europe, à présent le pays est obligé de se tourner vers d’autres pays comme le Liban pour sa consommation. » Pour le spécialiste, la hausse des importations concerne surtout des produits industriels (pièces détachées, moteurs, moyens de transport...). « En Syrie, l’industrie représente plus de 25 % du PIB, souligne-t-il. Maintenant que le pays ne peut plus compter sur les circuits européens, il s’en remet au Liban. »


De plus, selon une étude menée par le cabinet d’analyse économique mondial IHS Insight, le trafic de carburants du Liban vers la Syrie a bondi en 2012, inversant ainsi la tendance historique. « Certains commerçants libanais ont dû tripler leurs importations non pas du fait de la demande locale mais bien syrienne », selon un expert économique ayant préféré garder l’anonymat. Pour lui, « le marché informel s’est fortement développé depuis le début de la crise syrienne, et ce marché pourrait bien représenter une somme plus importante que les 126 millions de dollars d’exportations déclarées ». Le marché parallèle serait dominé par les échanges de produits énergétiques, le marché ayant augmenté du fait des sanctions internationales.

L’agriculture ne bénéficie pas du phénomène
Si les chiffres montrent bien une augmentation de 18 % des exportations libanaises vers la Syrie, cette hausse ne s’est pas fait ressentir du côté des agriculteurs libanais. « Sur les six premiers mois de l’année, nous avons enregistré 52 000 tonnes d’exportations vers la Syrie », indique Antoine Hoayek, président de l’Association des agriculteurs. Selon lui, les échanges sont plus ou moins équivalents à ceux enregistrés un an plus tôt. « Nous n’avons pas bénéficié d’une hausse de la demande syrienne, ajoute-t-il. Nous sommes bien loin des chiffres de 2010, année durant laquelle nous avons exporté quelque 160 000 tonnes de fruits et légumes vers la Syrie. » Le président de l’Association des agriculteurs se montre par ailleurs pessimiste quant au second semestre de l’année. « Nous nous attendons à ce que nos exportations agricoles chutent du fait de la dégradation de la situation en Syrie, indique-t-il. Par ailleurs, la situation des bananiers est particulièrement importante, la Syrie étant le seul importateur de bananes. »
Tout comme M. Hoayek, le rapport du cabinet IHS n’est pas optimiste concernant la seconde partie de l’année. Ce cabinet a en effet indiqué s’attendre à ce que les échanges entre le Liban et la Syrie diminuent de manière significative dans les mois à venir du fait de l’escalade de la violence et de la fermeture des frontières principales avec la Syrie. Les conséquences sur l’économie libanaise ne tarderont pas à se faire sentir, a indiqué IHS, les produits agricoles libanais s’acheminant par voie terrestre. Le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, avait bien annoncé une alternative maritime pour les exportations agricoles au début du mois, mais pour Antoine Hoayek, le « problème n’est pas l’acheminement des produits mais le marché syrien, lui aussi en crise ».

 

 

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