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Cinema-

Rencontre

Le trompettiste Ibrahim Maalouf, né au Liban et menant une carrière internationale, fait partie du jury du Festival du film libanais. Il a accepté de se prêter au jeu des questions-réponses sur cette expérience inédite pour lui.

Ibrahim Maalouf sera là pour la cérémonie d’ouverture dans un ciné-live.

Q. Est-ce la première fois que vous faites partie de ce genre de jury ? Et quel est votre sentiment à cet égard ?
R. C’est la première fois que je fais partie d’un jury de festival de cinéma. J’ai été dans plusieurs autres jurys, mais jamais dans le milieu du 7e art. Je suis ravi d’être accepté dans ce petit monde. Ma musique est entièrement inspirée de l’image et mon prochain album est composé pour un vieux film muet du début du XXe siècle.

Quels sont vos goûts cinématographiques en général et en ce qui concerne le cinéma libanais en particulier ?
Je n’ai pas de goût précis dans le domaine du cinéma, comme d’ailleurs dans le domaine de la musique. J’aime la tradition et lorsqu’on la démonte. J’aime également la prise de risque. Mais je suis totalement fan aussi du cinéma « juste pour le plaisir » ou « juste pour le message ». Je n’ai pas de préférence. C’est tout ce cinéma libanais, qui va de Maroun Baghdadi à Ziad Doueiri en passant par Nadine Labaki, qui me plaît. Et tellement d’autres évidemment...

Avez vous déjà composé des musiques de films ? Cela vous inspire-t-il ?
Comme je vous l’ai déjà dit, je suis en permanence inspiré par l’image. C’est ce qui rythme ma vie musicale. Toutes mes musiques, notamment Beirut, racontent des histoires. Ce sont ces histoires-là qui m’inspirent plus que tout. C’est mon cinéma à moi. J’ai écris pas mal de musiques de courts-métrages. J’ai eu beaucoup de propositions de réalisateurs, mais à chaque fois, les producteurs du film décident de choisir quelqu’un qui a déjà fait ses preuves dans ce domaine. Ce n’est malheureusement pas si facile d’intégrer un nouveau réseau. Ce festival est peut-être une amorce pour moi.

Quel est le rapport de votre musique avec les arts en général et avec l’image en particulier ?
Ma passion est la musique. Le rythme, l’harmonie, la mélodie. Mais aussi la dissonance parfois. Et toutes ces couleurs, toutes ces émotions sont exacerbées dans le cinéma. L’image les concrétise visuellement. Alors évidemment, lorsqu’une image me parle, elle m’inspire des sentiments, des émotions. Et ma passion est de réussir à porter ces mêmes émotions, juste avec des notes. La peinture et la photo jouent le même rôle, mais avec une image figée. La littérature avec les mots. La danse avec le corps... Je fais partie d’une grande famille qui cherche à matérialiser l’inconscient en matière visuelle et sonore. Nous sommes tous cousins dans ce monde artistique.

Vous allez jouer sur un ciné-live représentant des images de destruction datant de la guerre de 2006. Pensez-vous que la musique puisse être une thérapie contre la violence ou représenter une forme d’aide à la reconstruction ?
Je n’ai pas la prétention de pouvoir aider les autres avec ma musique, mais ce qui est sûr, c’est que cela m’aide à guérir. J’ai aussi souffert, comme tout le monde, mais ma vie artistique est très belle aujourd’hui et je fais en sorte que ce bonheur soit communicatif. C’est un bonheur qui est né d’une somme de difficultés que j’ai décidé de résoudre grâce aux bonnes énergies qu’offre la musique. Si j’espère que ma musique touche les personnes qui l’écoutent, je n’oserais pas croire que cela puisse devenir thérapeutique pour les autres autant que ça l’est pour moi. Par contre, ce qui est certain, c’est que si on décidait de manière générale dans le monde d’utiliser la musique comme vecteur de communication, il y aurait certainement beaucoup moins de « malentendus ».

 Propos recueillis par
 Zeina Saleh KAYALI
Q. Est-ce la première fois que vous faites partie de ce genre de jury ? Et quel est votre sentiment à cet égard ? R. C’est la première fois que je fais partie d’un jury de festival de cinéma. J’ai été dans plusieurs autres jurys, mais jamais dans le milieu du 7e art. Je suis ravi d’être accepté dans ce petit monde. Ma musique est entièrement inspirée de l’image et...

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