Pour l’Ukraine, "Bob l’éponge" est trop gay

"Bob l'éponge" est dans le collimateur de la Commission nationale ukrainienne chargée de la protection de la moralité publique. Pourquoi? En raison de sa proximité avec "Patrick l’étoile de mer". Une amitié dont la commission estime, dans un rapport, qu'elle fait la promotion de l'homosexualité.

D’après le journal local Ukrainskaya Pravda cité par le magazine français Tétu, les auteurs du rapport se sont appuyés sur une étude menée à l’initiative d’un groupe catholique ukrainien appelé "La famille sous la protection de la Sainte Vierge" qui a fait appel à une psychologue pour démontrer l’effet de "Bob l’éponge", célèbre personnage de dessin animé, sur les enfants. Conclusion de l'étude : après visionnage d'un épisode de "Bob l'éponge", les petits téléspectateurs sont perturbés.

Ou plus précisément, comme le rapporte Tétu, citant le rapport : "après avoir regardé un épisode de +Bob l’éponge+, les enfants âgés de trois à cinq ans +font des grimaces et des blagues devant des adultes qu’ils ne connaissent pas, éclatent de rire et répètent des phrases qui n’ont pas de sens de manière effrontée+".

La Commission est un organe étatique ayant pour mission de vérifier si les médias se conforment aux lois ukrainiennes sur la moralité, qui interdisent notamment la haine religieuse, la promotion de la pornographie, de l’alcoolisme et du tabagisme.

"Bob l'éponge" n'est pas le seul à s'attirer les foudres de la commission ukrainienne.

Le rapport décrit aussi comment les "Télétubbies" (autre dessin animé) mettent les enfants en transe et font qu’ils deviennent "des imbéciles qui restent devant leur écran la bouche ouverte, prêts à avaler n’importe quelle information qu’on leur donne".

Mais le rapport critique aussi le fait que "Tinky Winky" porte un sac, semblable à celui des femmes. "Dans la vraie vie, les garçons ont très rarement envie de porter des vêtements de filles!", rappelle la commission.

Dans la ligne de mire de la commission, l'on trouve également "Shrek", qui promeut le "sadisme", et "South Park" pour sa "propagande sur la réincarnation".

La censure ukrainienne a déjà essayé sans succès d’interdire "The Simpsons", mais elle a réussi à bannir "Bruno", un film de Sacha Baron Cohen relatant l’histoire d’un reporter autrichien homosexuel.