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À La Une - Liban

Notre famille ne cherche pas à mettre la stabilité du Liban en danger, affirme Maher el-Mokdad

L'état de santé de l'otage turc s'est dégradé, un médecin est venu à deux reprises à son chevet.

Le ressortissant turc, Aydin Tufan Tekin, enlevé par le clan Mokdad, lors d'un entretien avec des jounalistes turcs dans une région inconnue à Beyrouth, le 16 août 2012. Son état de santé s'est dégradé ces derniers jours, selon un porte parole du clan.

Maher el-Mokdad, le porte-parole du puissant clan chiite du même nom, a annoncé lundi, lors d'un entretien avec Lorientlejour.com, que le comité mis en place par la famille pour suivre l'affaire de l'enlèvement de Hassan Salim el-Mokdad par des rebelles syriens va se réunir mercredi et annoncer une série de nouvelles mesures le lendemain.

 

"Vous devez savoir que nous sommes une famille qui ne cherche pas à mettre la stabilité et la sécurité du pays en danger. Un de nos fils a été enlevé et nous avons eu recours à ce genre de mesures (les kidnappings de ressortissants syriens, ndlr), car l'Etat libanais est totalement absent", a déclaré Maher el-Mokdad lors de cet entretien téléphonique.

 

Les Mokdad, famille dotée d'un "bras armé", ont revendiqué la semaine dernière le rapt de dizaines de Syriens et d'un ressortissant turc. Des kidnappings visant à obtenir la libération de Hassan el-Mokdad que les rebelles accusent d'être un membre du Hezbollah. Une accusation rejetée par les Mokdad et le parti chiite libanais.

 

Aujourd'hui, le clan Mokdad a reconnu que l'état de santé de l'otage turc s'est dégradé ces derniers jours.

 

"Je n'ai pas d'informations exactes sur son état de santé, nous avons juste été informés par le bras armé de la famille que son état nécessitait l'avis d'un médecin, qui est venu le voir hier (dimanche, ndlr) et aujourd'hui", a précisé Maher el-Mokdad.

 

"L'otage turc que nous détenons ne sera pas libéré si Hassan (el-Mokdad) n'est pas relâché", avait réaffirmé, ce matin, Maher el-Mokdad. Il avait précisé que l'otage turc ne sera pas libéré même si les onze pèlerins chiites libanais, enlevés le 22 mai dernier dans la région d'Alep, sont relâchés. Jeudi dernier, Maher el-Mokdad avait déclaré à Lorientlejour.com que le clan n'aurait pas de problème à tuer l'otage turc si Hassan était tué. Il s'était également emporté contre le ministre Adnane Mansour, l'accusant de prêter plus d'attention à l'otage turc qu'à Hassan, un Libanais.

 

 

Médiation

Vendredi, le clan Mokdad avait annoncé une suspension de ses "activités sur le terrain". Parallèlement, il avait annoncé avoir fait appel au Comité de la Croix Rouge internationale (CICR) pour effectuer une médiation avec les rebelles ayant kidnappé Hassan el-Mokdad.

 

Interrogé sur cette médiation, Maher el-Mokdad explique que "le père et le frère de Hassan (el-Mokdad), Bassam et Hatem, se sont réunis il y a quelques jours avec le CICR qui leur a promis d'oeuvrer pour organiser une rencontre avec l'otage libanais en Syrie. Mais cette rencontre n'a toujours pas eu lieu".

 

Plus tôt dans la journée, Maher el-Mokdad avait annoncé que la famille allait "reprendre ses activités" après la fête du Fitr si Hassan Salim el-Mokdad n'était pas libéré entre-temps.

 

"La famille a décidé de soulager le peuple durant les fêtes, mais nous allons reprendre nos activités après le Fitr", avait déclaré le porte-parole du clan. Selon lui, le ministre libanais des Affaires étrangères Adnane Mansour a indiqué qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans l'affaire de Hassan el-Mokdad et a demandé à la famille d'attendre la fin des fêtes.

 

Le porte-parole des Mokdad a par ailleurs assuré ce matin que "tous les Syriens qui ne sont pas membres de l'ASL ont été libérés".

Le puissant clan chiite a d'ailleurs libéré lundi un Syrien qu'il avait enlevé dans le secteur de Bechara el-Khoury à Beyrouth, a rapporté la chaîne de télévision LBC.

Le clan a relâché Mohammad Adel Sleiman car il ne fait pas partie de l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles).

 

Sleiman, un activiste syrien, a appelé l'ASL à relâcher Hassan Salim el-Mokdad qui a été enlevé le 13 août dernier à Damas par l'ASL. "Mettez fin à ces dissenssions, écoutez les appels du père de Hassan el-Mokdad", a lancé l'activiste syrien peu après sa libération lors d'un entretien avec la LBC.

 

"L'Etat libanais devra régler cette situation s'il veut préserver la stabilité du Liban", a-t-il poursuivi.

 

Les nouvelles déclarations des Mokdad interviennent alors que ce week-end, les responsables politiques et religieux ont lancé des appels à la cohésion.

 

A l'occasion de la fête du Fitr, le vice-président du Conseil chiite supérieur Abdel Amir Kabalan a exhorté les Libanais, dimanche 19 août 2012, à "se tenir à l'écart des dangers liés aux tensions régionales ou nationales, puisque la discorde nuirait à toutes les parties sans exception".

 

A l'occasion de la fête du Fitr, le vice-président du Conseil chiite supérieur Abdel Amir Kabalan a exhorté les Libanais, dimanche 19 août 2012, à "se tenir à l'écart des dangers liés aux tensions régionales ou nationales, puisque la discorde nuirait à toutes les parties sans exception".

 

Le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan a déclaré dimanche, dans son prêche prononcé à l'occasion de la fête du Fitr, que la loyauté des citoyens devrait revenir uniquement au Liban qui a besoin de cohésion entre toutes ses composantes.

 

"Le Liban a besoin de solidarité, d’amour, d’affection, et de sincérité dans les relations des uns avec les autres", a poursuivi cheikh Kabalan.

 

"La responsabilité nationale de réduire la distance entre les différentes composantes politiques incombe principalement au président de la République Michel Sleiman et au gouvernement ", a-t-il ajouté, soulignant l'importance d'éradiquer la logique de la division entre les chrétiens, les sunnites, les druzes et les chiites.

Et de conclure qu'ainsi, un Etat puissant serait édifié qui pourrait satisfaire les aspirations des Libanais à la paix et à la stabilité.

 

Le président Michel Sleiman a souhaité, en présentant ses vœux aux Libanais en général et aux musulmans d'entre eux en particulier, prospérité et stabilité pour le Liban.

 

Le Premier ministre Nagib Mikati a, quant à lui, dit, lors d’une conversation avec le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Kabalan, espérer que "l'unité des musulmans soit renforcée au Liban dans l'intérêt du pays et de la nation".

 

Le patriarche maronite, Béchara al-Raï a, par ailleurs, déclaré, lors de la messe dominicale à Dimane, sa résidence d’été, que "la chrétienté rejette totalement la violence, la guerre et les meurtres". "L'église dénonce tout ce qui se passe dans la région en termes de violence et de guerre", a-t-il dit.

 

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Maher el-Mokdad, le porte-parole du puissant clan chiite du même nom, a annoncé lundi, lors d'un entretien avec Lorientlejour.com, que le comité mis en place par la famille pour suivre l'affaire de l'enlèvement de Hassan Salim el-Mokdad par des rebelles syriens va se réunir mercredi et annoncer une série de nouvelles mesures le lendemain.
 
"Vous devez savoir que nous sommes une famille...
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