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Le Hezbollah et les Mokdad : trois interprétations pour une crise

Perte de contrôle, stratégie délibérée, mélange des deux?

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah lors de son discours à l'occasion de la journée mondiale d'al-Qods, le 17 août 2011.

La déclaration du secrétaire général du Hezbollah le 17 août dernier concernant la dégradation de la situation sécuritaire au Liban et la série d'enlèvements peut être interprétée de trois façons différentes selon des experts cités par le quotidien panarabe al-Hayat, dans son édition de lundi.

 

Hassan Nasrallah a souligné vendredi, lors d'un discours retransmis par vidéo à l'occasion de la Journée de Jérusalem que le Hezbollah n'a rien à voir avec l'enlèvement de Syriens par le puissant clan chiite libanais des Mokdad.

"Ce qui s'est passé ces deux derniers jours est hors de contrôle du Hezbollah et du mouvement Amal", a-t-il affirmé, commentant la série de rapts de ressortissants syriens au Liban.

 

 

La première interprétation avancée par le quotidien panarabe al-Hayat part du fait que le clan Mokdad n'aurait pas pu enlever des dizaines de ressortissants syriens au Liban (pour obtenir la libération d'un des siens kidnappé en Syrie), sans la couverture politique du Hezbollah.

"Le Hezbollah a permis ce genre de réaction et n'a pas cherché à la contenir afin de dénoncer l'arrestation de l'ancien ministre libanais Michel Samaha et les poursuites engagées contre le général syrien Ali Mamlouk", estime une source citée par le journal. L'arrestation de Samaha et les poursuites  contre le responsable syrien sont un défi "au pouvoir du Hezbollah et de son allié syrien".

 

Michel Samaha a été arrêté jeudi 9 août à son domicile dans le Metn par les services de renseignements des Forces de sécurité intérieure. Cette arrestation musclée avait été critiquée par certaines personnalités libanaises proches du régime syrien.

Selon une source judiciaire, M. Samaha et le chef de la sécurité syrienne, le général Ali Mamlouk, sont soupçonnés d'avoir préparé des attentats ciblant des personnalités politiques et religieuses au Liban en vue de provoquer des tueries interconfessionnelles.

 

La deuxième interprétation va dans le sens des déclarations faites par le secrétaire général du Hezbollah vendredi : le parti chiite n'a rien à voir dans l'affaire Mokdad.

Pour les sources citées par al-Hayat, cette perte de contrôle du Hezbollah serait due à la mauvaise performance politique et médiatique du gouvernement concernant l'affaire des otages libanais en Syrie. Outre Hassan Mokdad, kidnappé lundi dernier, onze pèlerins chiites libanais sont retenus en otages en Syrie depuis le 22 mai dernier.

 

"Le Hezbollah ne peut pas retenir ses partisans, surtout lorsqu'ils manifestent pour une cause humanitaire que l'Etat est incapable de gérer", affirme une des sources citées par le quotidien.

"Il est désormais clair que le Hezbollah veut préserver la stabilité du Liban afin d'éviter un conflit interne qui pourrait l'affaiblir. Et ce d'autant plus, que les menaces israéliennes contre l'Iran se multiplient", poursuit l'informateur.

 

La troisième interprétation avancée par al-Hayat est un mélange des deux précédentes. Ainsi, les analystes estiment que le Hezbollah a permis, dans un premier temps, aux Mokdad de lancer leur opérations de kidnappings de masse. Mais le parti a, ensuite, perdu le contrôle de la situation et n'a plus été capable de contenir ses répercussions sur le terrain.

 

"La crise syrienne pèse de plus en plus sur la situation au Liban qui est de plus en plus difficile à contenir", commente une source.

 

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