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À La Une - Liban

Nasrallah se lave les mains de l’affaire des otages

Le Hezbollah transformera en « enfer » la vie de « centaines de milliers » d’Israéliens en cas d’attaque de la part de l’État hébreu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, donnant son discours, à l'occasion de la Journée d'al-Qods (Jérusalem), dans la banlieue sud de Beyrouth, le 17 août 2012. REUTERS/Sharif Karim 

« Dès le début, nous avons considéré que le Hezbollah n’avait rien à voir avec l’affaire des otages, et que cette question est de la responsabilité de l’État, d’autant qu’à ce jour, nous ne connaissons pas l’identité véritable des ravisseurs. » C’est ce qu’a affirmé hier le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans un discours diffusé sur écran géant lors d’une cérémonie à l’occasion de la Journée d’al-Qods.


Le numéro un du parti a indiqué que le mouvement qu’il dirige n’avait « pas pu contrôler les réactions » des chiites qui ont enlevé des dizaines de Syriens en représailles au rapt d’un des leurs par un groupe de rebelles syriens.
« Ce qui s’est passé a échappé au contrôle du Hezbollah et du mouvement Amal. L’idée selon laquelle le Hezbollah et Amal contrôlent la situation, qu’ils peuvent bloquer des routes ou retirer des gens de la rue doit être reconsidérée », a-t-il ajouté.


« Lorsque la route de l’aéroport a été coupée, nous avons œuvré avec le mouvement Amal à empêcher cela. Cependant, l’affaire des otages s’est transformée en tragédie humaine donnant lieu à une risée médiatique », a-t-il dit, dénonçant l’exploitation politique dont elle a également fait l’objet.


Hassan Nasrallah, qui a dénoncé avec virulence la manière dont les médias ont couvert l’affaire des 11 pèlerins, et; par la suite, le rapt de Hassan Moqdad, a estimé que c’est l’annonce de la mort des pèlerins chiites qui a provoqué des réactions les deux derniers jours. Selon lui, les prestations des médias ont été « terribles et catastrophiques, mus par la compétition en vue d’arracher un scoop, occultant le fait que les 11 pèlerins ont des familles qui ont des sentiments », a-t-il dit, stigmatisant l’annonce précipitée et non confirmée de la mort de l’ensemble des otages.


Reprenant le début de l’affaire du rapt des pèlerins chiites, et leur libération avortée suite à la médiation de l’ancien chef du gouvernement, Saad Hariri, le dignitaire chiite a affirmé que depuis, « nous n’avons plus prononcé un seul mot sur ce dossier que nous avons confié à l’État afin que le moindre propos émanant de nous ne soit pas exploité, et ce pour éviter de porter atteinte aux intérêts des otages ».


Et de poursuivre : « Jusqu’à présent, nous ne savons toujours pas qui sont les auteurs du rapt, nous ne savons pas non plus comment ils réfléchissent, d’où le choix du silence que nous nous sommes imposé. »
Évoquant les informations qui ont circulé sur l’identité politique de Hassan Moqdad, kidnappé en Syrie par un groupe qui s’est revendiqué de l’ASL, il a qualifié de « ridicule » l’information selon laquelle il serait un franc-tireur du Hezbollah.

Israël
Hassan Nasrallah a par ailleurs prévenu que le parti chiite transformerait en « enfer » la vie de « centaines de milliers » d’Israéliens en cas d’attaque de la part de l’État hébreu. « Il y a des objectifs en Palestine occupée (Israël) qui peuvent être visés avec un petit nombre de missiles. Nous possédons ces missiles (...) et n’hésiterons pas à les utiliser pour protéger notre peuple et notre pays », a affirmé M. Nasrallah.
« Cela transformera la vie de centaines de milliers de sionistes en un véritable enfer », a-t-il martelé, affirmant que le Hezbollah savait où frapper afin de faire « des dizaines de milliers de morts et non 300 ou 500 morts ».
« Le prix d’une guerre (menée par Israël) contre le Liban sera très, très élevé (...). Nous pourrons changer la face d’Israël », a-t-il menacé, prévenant que ce prix serait « incomparable avec celui de 2006 ».
Le chef du Hezbollah a précisé qu’une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran provoquerait une riposte « énorme ».

 

 

Analyse

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