Alors que les puissances occidentales se demandent qui pourrait remplacer M. Assad à la tête de l’État et déplorent les divisions de l’opposition, les rebelles commencent à apporter des réponses concrètes dans les petites villes. C’est le cas à Darat Azzah, 50 000 habitants, où les citoyens tentent de préserver un semblant de normalité en dépit de l’érosion de l’État. Dans l’une des anciennes classes de l’école, le capitaine Malek Abdoul Hadi interroge un homme d’âge moyen, arrêté à un poste de contrôle rebelle pour avoir vendu de la farine sur le marché noir. « C’est le dernier avertissement, et si l’on vous trouve en train de vendre de la farine en dehors de la ville, vous irez en prison », dit le capitaine Abdoul Hadi à l’homme vêtu de haillons. Ancien fonctionnaire de l’administration Assad, le capitaine dirige maintenant une force de sécurité « révolutionnaire » composée de 40 agents, tous d’anciens policiers.
Le rôle du capitaine Abdoul Hadi semble parfois plus s’apparenter à celui d’un maire qu’à celui d’un agent de police : il se charge de contrôler l’approvisionnement en pain et presse les boulangeries d’adapter leur production aux besoins des habitants. Dans une pièce voisine, Ibrahim Helo, ancien gardien de prison à Alep, aide les habitants à remplir des formulaires détaillant les dégâts causés à leurs biens, dans l’espoir qu’un jour une compensation leur sera versée. Mais pour le capitaine Abdoul Hadi, la tâche la plus importante reste de préserver l’ordre. « Nous travaillons pour préserver la sécurité comme si l’État existait toujours », explique-t-il assis à son bureau, vêtu d’un treillis et de chaussures de sport.
Dehors, des enfants jouent dans les rues où les rebelles patrouillent, un AK-47 à l’épaule. « Nous ne contrôlons que l’identité des gens que nous ne connaissons pas », indique un homme armé, Abou Ahmad, un talkie-walkie à la main, saluant un bus chargé de familles fuyant Alep. À Darat Azzah, les rebelles sont accueillis comme des libérateurs. Ils jouissent d’un plus grand soutien que dans les centres urbains plus riches, où les habitants ont davantage profité du régime Assad.
Mais alors que les rebelles tentent d’organiser les villes, ils sont toujours confrontés au défi de s’organiser eux-mêmes. Un grand nombre de brigades a vu le jour, chacune tenue par des jeunes hommes, pauvres mais armés. « L’insistance de certaines petites brigades à ne pas s’unifier ou à rejoindre des groupes déjà existants n’est pas une trahison, mais elle divise les rangs des rebelles. Ils devraient rejoindre les brigades existantes qui sont déjà organisées, cela accélérera la victoire », estime le colonel Khaled Koutaimi.
© Reuters
Mais organiser quoi !!!! les troupes legales sont a 3 km de Azzaz et attendent de rentrer une fois la loi retablie. Arretez votre delire !!!
05 h 30, le 19 août 2012