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À La Une - Affaire Samaha

Mikati : Nous ne permettrons pas que le Liban redevienne un terrain d’exportation de crises extérieures

Le Premier ministre laisse allusivement planer la menace de sanctions contre Damas, mais le ministre des Affaires étrangères écarte toute décision en ce sens avant que la justice ne dise « son dernier mot ».

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati.

Le chef du gouvernement, Nagib Mikati, a évoqué hier, de façon allusive, la possibilité de sanctions du Liban contre la Syrie s’il se confirme que cette dernière est impliquée dans l’affaire en cours d’investigation sur des préparatifs d’attentats au Liban et dans laquelle l’ancien ministre Michel Samaha a été arrêté.


« La justice ira jusqu’au bout dans ses investigations sur l’affaire de la tentative de déclencher des troubles au Liban, d’y semer la discorde et de planter des explosifs dans plusieurs régions, a déclaré le Premier ministre. Elle s’appliquera à faire la lumière sur tous les dessous de cette affaire, à déterminer les responsabilités et à rendre les verdicts adéquats », souligne le chef du gouvernement dans un communiqué à la fois musclé et prudent, évitant de nommer les individus poursuivis dans cette affaire ainsi que la Syrie.


« J’ai demandé aux services concernés de mener des investigations nécessaires et immédiates afin de définir les responsabilités dans les modalités d’entrée de ces explosifs sur le territoire libanais et de renforcer strictement le contrôle de tous les points frontaliers », ajoute-t-il.


« Nous avions adopté la politique consistant à tenir le Liban à l’écart (des événements de Syrie) en conformité avec notre conviction en faveur de la non-ingérence dans les affaires d’autrui. C’est pour cela que nous ne permettrons pas à quiconque de s’ingérer dans nos affaires ou de transformer à nouveau le Liban en théâtre de règlements de comptes et d’exportation des crises étrangères », poursuit M. Mikati.


Et de conclure : « À la lumière des données et des résultats (de l’enquête), nous prendrons la décision politique adéquate pour préserver la souveraineté du Liban et son indépendance et pour empêcher quiconque de mettre la sécurité des Libanais en danger. »


Bien plus en retrait, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, avait annoncé samedi qu’« aucune mesure diplomatique » n’était envisagée « jusqu’ici » (contre la Syrie) à propos de l’affaire Samaha.


Répondant à la question d’un journaliste, M. Mansour a précisé qu’il n’y aura pas de décisions diplomatiques « avant que la justice ne dise son dernier mot » dans cette affaire, autrement dit avant qu’un jugement ne soit rendu.


Commentant ces propos, le député Marwan Hamadé a souligné que l’accusation est en elle-même plus qu’éloquente. « Si l’accusation n’était pas fondée sur des aveux, nous aurions alors dû attendre le verdict final de la justice, comme le souhaite M. Mansour », a déclaré Marwan Hamadé.
Pour le député du Chouf, cette affaire pourrait conduire à découvrir des fils « en rapport avec tous les assassinats » survenus au Liban.


Plusieurs personnalités du 14 Mars, à l’instar du secrétaire général, Farès Souhaid, et du député Samy Gemayel, ont réclamé la rupture des relations entre le Liban et le régime syrien.


Le député Ahmad Fatfat a critiqué pour sa part l’inaction du gouvernement. « Nous sommes face à une responsabilité nationale, et non à des mesquineries, à présent qu’on a découvert le grand complot consistant à provoquer une explosion dans le pays sous ordre du régime syrien. »
« Mais où est donc la position du gouvernement libanais, qui n’a pas jugé nécessaire de se réunir pour s’attaquer à une affaire de ce calibre ? » s’est-il interrogé.


Son collègue Khaled Daher, qui, selon les fuites de l’enquête, aurait été l’une des cibles des attentats projetés, a réclamé, en plus de la rupture des relations avec Damas et de l’expulsion de l’ambassadeur syrien à Beyrouth, le dépôt d’une plainte libanaise à l’ONU et le transfert du dossier de l’affaire au Tribunal spécial pour le Liban.
M. Daher a également exhorté le Premier ministre et le chef du PSP, Walid Joumblatt, à quitter ce gouvernement « qui protège les criminels ».


Enfin, M. Nawfal Daou, chef du Rassemblement indépendant (du Kesrouan) et membre du secrétariat général du 14 Mars, a appelé la justice à saisir l’occasion de l’enquête sur l’affaire Samaha pour rouvrir le dossier de l’attentat contre l’église Saydet el-Najat, à Zouk Mkayel, en 1994, qui avait conduit à l’époque à l’arrestation du chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

 

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