Défection de Hijab : un coup dur pour le régime de Damas, estime la presse arabe

La presse arabe estime mardi dans son ensemble que la défection du Premier ministre syrien Riad Hijab constitue un coup dur au régime du président Bachar el-Assad.

Pour le quotidien à capitaux saoudiens al-Charq al-Awsat, le président syrien perd le contrôle de la situation, même si la défection de M. Hijab porte davantage "un coup moral au régime que le coup de grâce".

"Nous avons assisté dernièrement à plusieurs défections, dont celles de responsables ayant plus connaissance des rouages du régime", affirme le politologue Nadim Chéhadé au journal. "La défection du Premier ministre constitue un coup de pouce aux responsables qui craignent encore de laisser tomber le régime", estime-t-il.

"Ce départ devrait aussi pousser les puissances alliées de la Syrie, notamment la Russie, à revoir leurs calculs à l’ombre des multiples défections de responsables politiques et militaires de premier rang du régime", selon lui.

Al-Hayat compare la défection de M. Hijab à un "séisme qui a secoué le cœur du régime de Damas". "Il s’agit du coup le plus dur reçu par Bachar el-Assad depuis l’attentat en juillet ayant coûté la vie à plusieurs responsables de la sécurité dans la capitale syrienne".

Dans la défection du Premier ministre syrien, le journal koweïtien al-Siassa voit, lui aussi, un signe de l’effritement de l’intérieur du régime baassiste et de l’imminence de sa chute.

"Cette défection intervient deux mois seulement après la désignation de M. Hijab, un sunnite, au poste de Premier ministre", rappelle le journal, qui ajoute : "La multiplication des défections, notamment celles de responsables de haut rang, est un indicateur de la fragilité du régime qui menace de s’effondrer à tout instant".

Le quotidien libanais as-Safir fait état pour sa part d’"un coup moral dur porté au régime de Bachar el-Assad qui lutte pour sa survie sur plusieurs fronts sur le terrain, notamment à Alep". "Maintenant que les solutions diplomatiques sont épuisées et que l’hémorragie des défections bat son plein, les violences sur le terrain devraient redoubler", avertit le journal.

La presse officielle syrienne, elle, passe complètement sous silence la démission du Premier ministre, se contentant d'évoquer son limogeage par le président Assad et lançant une attaque au vitriol contre les chaînes satellitaires arabes qui "créent leurs informations de toutes pièces afin de porter atteinte à la Syrie".