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À La Une - Syrie

Alep s'attend au pire

Affrontement imminent dans la 2e ville syrienne ; près de 150 soldats loyalistes capturés par l’ASL.

Une vidéo diffusée hier sur YouTube montrait des militaires loyalistes capturés par l’Armée syrienne libre. Photo YouTube/AFP

La communauté internationale s’est dit très inquiète hier d’un nouveau « massacre » à Alep, deuxième ville de Syrie qui se prépare à un assaut d’envergure des forces du régime de Bachar el-Assad. « En accumulant les moyens militaires lourds autour d’Alep, Bachar s’apprête à commettre de nouvelles tueries contre son peuple », a ainsi dénoncé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Bernard Valero. Les États-Unis, qui avaient déclaré jeudi redouter un massacre, se sont eux dit hier « très inquiets » de la situation, condamnant « l’agression haïssable et répréhensible des forces (du président Bachar el-) Assad contre ce centre de population civile ».

 

Ils ont néanmoins écarté de nouveau une intervention militaire. Londres a de son côté mis en garde contre « un désastre humanitaire » tandis que Rome appelle « tout le monde » à faire « monter la pression au maximum sur Assad pour éviter un nouveau massacre » à Alep. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit pour sa part « vivement préoccupé par l’intensification des violences à Alep » et a exhorté « le gouvernement syrien à arrêter l’offensive », après avoir rencontré le médiateur international Kofi Annan, qui tente toujours de mettre en place une solution politique à la crise syrienne, selon une source proche de l’équipe de médiation hier. L’ex-chef des observateurs de l’ONU en Syrie, le général norvégien Robert Mood, a lui affirmé hier que la chute du président syrien n’était qu’une question de temps, tout en estimant qu’elle ne suffirait pas nécessairement à mettre fin à la guerre civile dans le pays.


Côté turc, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a estimé que la communauté internationale doit agir face à l’arrivée de renforts de l’armée syrienne près d’Alep et la menace brandie par Damas de faire usage de son arsenal chimique, déclarant en outre être incapable de « rester observateur ou spectateur ».


Toujours au niveau diplomatique, la Pologne a évacué ses diplomates de Damas et suspendu le fonctionnement de son ambassade, y compris la section représentant les intérêts des États-Unis en Syrie depuis la fermeture de leur ambassade en février, a indiqué hier le ministère polonais des Affaires étrangères dans un communiqué.

 


Sur le terrain, les forces du régime qui se rassemblent depuis jeudi aux abords de la ville « sont quasiment au complet » en vue d’une contre-offensive imminente, a affirmé une source des services de sécurité. Et alors que les troupes loyalistes se sont massées autour d’Alep, les rebelles se sont installés dans de petites ruelles, « ce qui rendra difficile la bataille », a indiqué la même source.

Plusieurs quartiers dont Salaheddine ont en outre été mitraillés hier par les hélicoptères, alors que des centaines de rebelles se préparaient à l’offensive de l’armée, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). « Les civils ont quitté le quartier », a précisé un combattant à Salaheddine.
Les rebelles ont également fait état de la capture d’une centaine de soldats et de miliciens prorégime durant les combats à Alep, dans une vidéo diffusée hier sur Internet, tandis qu’ailleurs dans le pays, 50 militaires de l’armée régulière, dont 14 officiers, ont été capturés par les insurgés après des affrontements à Maaret el-Noomane, dans la province d’Idleb, toujours selon l’OSDH.


À travers le pays, la répression et les combats ont fait plus de 100 morts hier, selon l’OSDH et la chaîne al-Arabiya, citant des militants sur place, qui ont aussi indiqué que les forces du régime exécutaient sommairement des blessés à l’hôpital de Deraa.


En dépit des violences, plusieurs manifestations se sont déroulées à Alep, selon des vidéos mises en ligne par des militants, ainsi que dans la province d’Alep, à Deraa et Hama. Dans le contexte des violences qui débordent dans les pays voisins, un enfant syrien de trois ans a été tué par des tirs des troupes du régime alors qu’il tentait de passer avec sa famille en Jordanie, selon Amman.


Et Jeroen Oerlemans, le photographe néerlandais enlevé le 19 juillet et libéré jeudi avec un collègue britannique, John Cantlie, a affirmé avoir été retenu dans un camp « jihadiste » tenu par des combattants étrangers, où « il n’y avait aucun Syrien ».


Également, Fayez Amr, un général syrien ayant fait défection et cherchant à provoquer la chute du régime Assad depuis un camp de réfugiés en Turquie, a appelé à la formation d’un gouvernement provisoire d’union pour surmonter les divisions de l’opposition.


Par ailleurs, les autorités turques, avec leurs alliés saoudiens et qataris, ont installé une base secrète à Adana, ville proche de la Syrie, pour fournir aux rebelles syriens une assistance militaire et un appui logistique dans les communications, ont révélé des sources des pays du Golfe.
Sur le plan humanitaire, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va déplacer de Syrie vers Beyrouth une partie de son équipe expatriée, a-t-on appris hier auprès de l’organisation humanitaire.

 

 

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