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Manaf Tlass, futur homme fort de la Syrie ?

Appel à l’union des Syriens, préparation d'une feuille de route pour une sortie de crise... Depuis quelques jours, le général qui a fait défection multiplie les déclarations.

Le général Tlass, plus haut gradé à avoir fait défection, pourrait jouer un rôle central en Syrie. Photo tirée d'une intervention de Tlass sur al-Arabiya/AFP

Le général dissident syrien Manaf Tlass, dont les déclarations aux médias se font de plus en plus fréquentes depuis sa défection début juillet, semble se préparer à jouer un rôle central dans la période de transition en Syrie, ce avec la caution des puissances occidentales et des pays arabes.

 

Selon le Wall Street Journal (WSJ), l’Administration américaine ainsi que certains responsables occidentaux et arabes discutent des moyens de placer ce haut gradé syrien au centre du processus de transition en Syrie, théâtre d’un soulèvement depuis mars 2011 réprimé dans le sang.

 

L’option Tlass, un ami d’enfance du président syrien Bachar el-Assad, devient de plus en plus crédible, alors que l’opposition syrienne peine à unifier ses rangs, ajoute le journal, citant des responsables américains.

 

Les efforts pour trouver une figure capable d’assurer la transition et susceptible de satisfaire les Russes, alliés indéfectibles du régime de Damas, certains pays arabes et l’opposition, se sont accélérés à mesure que les rebelles gagnent du terrain dans plusieurs grandes villes syriennes, souligne le quotidien américain.

 

Selon les responsables cités par le WSJ, le général Tlass est l’une des nouvelles figures de l’opposition qui pourrait éventuellement aider à rétablir l’ordre à Damas et sécuriser l’énorme stock d’armes chimiques du régime.

 

Il jouit en effet du respect de la hiérarchie militaire en Syrie et de l'opposition syrienne, dont certains membres ont même affirmé qu'il pourrait jouer un rôle dans la transition après le départ ou la chute du président Assad.

 

Au cours de pourparlers à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l’un des principaux dirigeants de l’opposition en Syrie, Michel Kilo, avait en effet estimé, le 10 juillet dernier, que Manaf Tlass pourrait être amené à jouer un rôle de premier plan dans son pays.

 

Toutefois, le Conseil national syrien (CNS) a affirmé mardi qu'une personnalité de l'opposition, et non du pouvoir du président Assad, sera chargée de superviser la transition. Des déclarations faites après un certain cafouillage au niveau de la communication du CNS, un autre porte-parole, George Sabra, ayant déclaré un peu plus tôt, que l'opposition était prête à accepter qu'une "personnalité du régime" dirige le pays pendant une période de transition.

 

 

Feuille de route


Le général Tlass, qui au début de sa défection avait fait profil bas, multiplie désormais les déclarations aux médias.

 

Jeudi, il a indiqué qu'il préparait une feuille de route pour une sortie de crise en Syrie impliquant d'"honnêtes" gens au sein du régime mais sans Bachar el-Assad, dans un entretien publié par le quotidien Asharq Al-Awsat.

"J'essaie, autant que je peux, d'aider à unifier les (gens) honnêtes en Syrie et à l'étranger pour élaborer une feuille de route en vue d'une sortie de crise", a déclaré le général Tlass.

 

Soulignant son ancrage dans l’opposition, il a ajouté qu'il était prêt à coopérer avec le Conseil national syrien (CNS), principale formation de l'opposition, et l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils armés, sans exclure les personnes "honnêtes" du régime.

 

Deux jours plus tôt, il avait appelé les Syriens à "s'unir (...) pour construire une nouvelle Syrie", dans sa première déclaration publique depuis sa défection le 6 juillet.

 

 

 

 

Manaf Tlass est entré en dissidence en réaction à la brutale répression menée par le régime et après la destruction de Rastane, le berceau familial près de Homs. Le 17 juillet, il avait annoncé qu'il se trouvait à Paris après plusieurs jours de spéculations sur son sort. Le lendemain il avait appelé à une "transition" dans son pays, accusant le pouvoir d'être responsable de la crise et exprimant sa "colère" vis-à-vis de l'armée.

 

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait aussi révélé les contacts du général Tlass avec l'opposition syrienne sur l'après-Bachar.

 

Général dans la Garde républicaine et fils du très redouté ancien ministre de la Défense du président défunt Hafez el-Assad, Moustapha Tlass, il avait été écarté il y a plus d'un an de ses responsabilités, car jugé peu fiable. Il avait tenté sans succès des missions de conciliation entre le pouvoir et le rebelles à Rastane et à Deraa (sud).

 

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Le général dissident syrien Manaf Tlass, dont les déclarations aux médias se font de plus en plus fréquentes depuis sa défection début juillet, semble se préparer à jouer un rôle central dans la période de transition en Syrie, ce avec la caution des puissances occidentales et des pays arabes.
 
Selon le Wall Street Journal (WSJ), l’Administration américaine ainsi que certains...

commentaires (3)

... fils du très redouté ancien ministre de la Défense Mustapha Tlass. Redouté par qui au juste? Certainement pas par Israël, mais sans aucun doute par la population syrienne, puisqu'il a été responsable du massacre de Hama en 1982 et par les libanais qui ne sont pas près d'oublier le joug qu'ils ont subi et les rapines dont ils ont fait les frais pendant trente ans. Et voila qu'on nous parle de son rejeton, aujourd'hui dissident mais jusque là nourri au biberon baasiste et rompu aux méthodes brutales du Pouvoir. Jusqu'à preuve du contraire, c'est introduire le loup dans la bergerie. Regardez un peu du côté de la Russie de Poutine !

Paul-René Safa

17 h 25, le 26 juillet 2012

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Commentaires (3)

  • ... fils du très redouté ancien ministre de la Défense Mustapha Tlass. Redouté par qui au juste? Certainement pas par Israël, mais sans aucun doute par la population syrienne, puisqu'il a été responsable du massacre de Hama en 1982 et par les libanais qui ne sont pas près d'oublier le joug qu'ils ont subi et les rapines dont ils ont fait les frais pendant trente ans. Et voila qu'on nous parle de son rejeton, aujourd'hui dissident mais jusque là nourri au biberon baasiste et rompu aux méthodes brutales du Pouvoir. Jusqu'à preuve du contraire, c'est introduire le loup dans la bergerie. Regardez un peu du côté de la Russie de Poutine !

    Paul-René Safa

    17 h 25, le 26 juillet 2012

  • Lui, le fils du boucher de HAMA, l'ami de Thierry Meysssan, d'Alain Soral, de Dieudonné et autres... à la tête de l'Etat syrien ? On aura tout vu. Ce serait d'une indécence totale!

    G.F.

    16 h 55, le 26 juillet 2012

  • Il faudra un consensus international avec la Russie surtout pour voir Manaf Tlass un homme valable pour jouer un rôle central dans la période de transition en Syrie. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 51, le 26 juillet 2012

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