Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Syrie : le CNS fait un gros cafouillage sur ses plans pour l’après-Bachar

La chargée d'affaires syrienne à Chypre aurait fait défection ; combat à Alep ; Clinton demande à Assad d'amorcer la transition.

La ville de Homs n'a pas été non plus épargnée par les forces du régime mardi 24 juillet. Shaam News Network/AFP

Le Conseil national syrien (CNS) a affirmé mardi qu'une personnalité de l'opposition, et non du pouvoir du président Bachar el-Assad, sera chargée de superviser la transition, estimant que la fin du régime approche.

 

Dans un communiqué, le CNS a souligné que "la présidence du pouvoir transitoire sera attribuée à une personnalité nationale de consensus de l'opposition", qui "n'a pas fait partie du régime". Il a aussi estimé que le peuple syrien était "sur le point de parvenir à la victoire contre la clique sanglante au pouvoir".

 

Ce communiqué est intervenu après des déclarations contradictoires de membres du CNS sur l’après-Bachar.

 

George Sabra a affirmé à l'AFP à Beyrouth que l'opposition était prête à accepter qu'une "personnalité du régime" dirige le pays pendant une période de transition. Ces propos avaient poussé une porte-parole du CNS, Bassma Kodmani, à souligner que l'opposition refuse tout gouvernement d'union nationale présidé par un membre du régime.

 

"Il n'a jamais été question d'un gouvernement d'union nationale présidé par un membre du régime", a déclaré à Paris Mme Kodmani, responsable des relations extérieures de cette instance qui rassemble la majorité des courants de l'opposition syrienne.

 

"D'un gouvernement de transition, il est question bien sûr, mais de l'opposition, pas présidé par un membre du pouvoir", a insisté Mme Kodmani.

 

George Sabra avait affirmé que l'opposition était "d'accord pour le départ d'Assad et le transfert de ses pouvoirs à une des personnalités du régime pour diriger une période de transition à l'instar de ce qui s'est passé au Yémen".

 

Le vice-président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi avait été élu en février pour une période transitoire de deux ans après le départ du président Ali Abdallah Saleh, conformément à un accord supervisé par les pays du Golfe.

 

Interrogé sur la "personnalité" du régime qui serait acceptée par l'opposition, M. Sabra avait répondu: "la Syrie dispose de personnalités patriotiques même au sein du régime et certains officiers de l'armée syrienne peuvent jouer un rôle" dans la transition.

 

Sur le terrain, les combats se sont intensifiés mardi à Alep, deuxième ville de Syrie, où les quartiers rebelles étaient mitraillés par des hélicoptères, tandis que l'armée lançait un assaut contre des zones rebelles de Damas.

 

Au moins 108 personnes ont été tuées mardi, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).  Parmi les victimes figurent 71 civils, dont six enfants tués dans le bombardement de Hirak, dans la région de Deraa (sud), selon l'OSDH qui se base sur un réseau de militants et de témoins en Syrie.

 

"Où êtes-vous musulmans? Que le monde entier voit ce massacre en plein ramadan!", s'exclame, furieux, un homme montrant des corps inertes d'enfants tués à Hirak, dans une vidéo diffusée par l'OSDH.

 

A Alep, des combats opposaient les rebelles aux troupes régulières, appuyées par des hélicoptères, dans les quartiers de Soukkari, Sakhour et Hanano, selon l'ONG. Elle a fait état d'un "exode massif" des habitants de plusieurs quartiers d'Alep, capitale économique du pays.

 

Un responsable du conseil militaire rebelle syrien avait affirmé lundi à l'AFP que les insurgés avaient "libéré" plusieurs quartiers d'Alep, notamment Salaheddine, l'armée continuant de bombarder ces secteurs de l'extérieur.

 

Selon le quotidien al-Watan, proche du régime, un tiers des centres commerciaux à Alep, poumon économique du pays, ont fermé leurs portes en raison "des évènements regrettables" qui se produisent dans certains secteurs.

 

Par ailleurs, huit détenus ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans la répression d'une mutinerie dans la prison centrale d'Alep, selon le Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition au régime de Bachar el-Assad.

 

A Damas, les forces régulières ont pris d'assaut mardi les quartiers de Qadam et Aassali, deux des dernières poches de résistance rebelle dans le sud de la capitale syrienne, a rapporté l'OSDH.

 

La veille, l'armée avait repris le contrôle de la plus grande partie de la capitale, mais des accrochages subsistaient dans les quartiers de Qadam et de Hajar el-Aswad, notamment "dans les rues où sont encore retranchés les rebelles", avait indiqué plus tôt l'OSDH.

 

Selon un communiqué de la Commission générale de la révolution syrienne, les forces régulières "ont mis le feu à des dizaines d'habitations dans le quartier d'al-Qadam".

 

Il y a trois jours, l'armée avait repris le contrôle des quartiers de Mazzé (ouest), de Barzé (nord-est) et de Midane (sud), qui sont depuis le théâtre d'arrestations quotidiennes selon l'OSDH, après une semaine d'affrontements inédits dans la capitale, la ville la mieux protégée du pays.

 

Ailleurs dans le pays, la localité rebelle de Rastane dans la région de Homs (centre) était pilonnée ainsi que des localités de la montagne kurde dans la région de Lattaquié (nord-ouest).

 

Selon l'OSDH, ces localités étaient pilonnées au rythme de "cinq à sept obus par minute", soit "le bombardement le plus violent depuis le début des opérations militaires dans cette région que l'armée tente de reprendre".

 

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé que Bachar el-Assad avait encore le temps d'amorcer une transition du pouvoir dans son pays, au moment ou un groupe de navires de guerre russes, présumés en route vers le port syrien de Tartous, est entré dans la mer Méditerranée après avoir passé le détroit de Gibraltar.

 

Enfin, la chargée d'affaires syrienne à Chypre, Lamia Hariri, aurait fait défection, ont annoncé mardi soir les télévisions arabes d'information en continu, Al-Jazeera et Al-Arabiya. Al-Jazeera a affirmé sans donner de détails que la diplomate a "annoncé sa défection à Chypre" tandis qu'Al-Arabiya a affirmé qu'elle était déjà arrivée au Qatar.

 

Si cette défection se confirme, elle serait la deuxième du genre après celle de l'ambassadeur de Syrie en Irak, Nawaf Farès, qui a trouvé refuge au Qatar.
Le Conseil national syrien (CNS) a affirmé mardi qu'une personnalité de l'opposition, et non du pouvoir du président Bachar el-Assad, sera chargée de superviser la transition, estimant que la fin du régime approche.
 
Dans un communiqué, le CNS a souligné que "la présidence du pouvoir transitoire sera attribuée à une personnalité nationale de consensus de l'opposition", qui...

commentaires (4)

Ils sont tordants...ils s'enguelent comme des chiens pour savoir qui sera calife à la place du calife...mais le calife est toujours là...je suis rassuré..ce sont bien des "arabes"

GEDEON Christian

17 h 16, le 24 juillet 2012

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ils sont tordants...ils s'enguelent comme des chiens pour savoir qui sera calife à la place du calife...mais le calife est toujours là...je suis rassuré..ce sont bien des "arabes"

    GEDEON Christian

    17 h 16, le 24 juillet 2012

  • A la guerre comme à la guerre tout est permis malheureusement Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 51, le 24 juillet 2012

  • Tout baigne dans un flou total dans l'attente des ordres du chef d 'orchestre russe ou chinois . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 42, le 24 juillet 2012

  • La priorité est certes de faire cesser le massacre, mais Bachar Hitler ne peut pas partir en échange d'impunité.

    Robert Malek

    07 h 31, le 24 juillet 2012

Retour en haut