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À La Une - Diplomatie

Beyrouth et Damas s’accusent mutuellement de violations à la frontière

L’insupportable louvoiement de Adnane Mansour...

Le ministre des AE en compagnie de l’ambassadeur du Tchad. Photo Dalati et Nohra

Beyrouth et Damas se sont accusés mutuellement hier de violations de leur frontière commune, un événement inédit dans les relations entre deux pays, notamment après les trente ans d’occupation du Liban. Sauf qu’à Beyrouth, le chef de la diplomatie louvoie purement, simplement, et scandaleusement (lire l’article de Philippe Abi-Akl).


Adnane Mansour a ainsi annoncé avoir remis à Damas « un mémorandum par la voie diplomatique portant sur des violations aux frontières et demandant qu’elles ne se répètent pas ». Il a précisé que cette note ne comporte pas de « protestation », mais fait uniquement « mention » des violations syriennes qu’il a jugées « non préméditées ». Et dans une intervention à la Voix du Liban, il a affirmé qu’il n’essayait pas de « contourner » la demande du président Sleiman, qu’il la « respecte au premier degré ». Il a également jugé « honteuses » les demandes visant à expulser l’ambassadeur de Syrie « étant donné qu’il n’a pas franchi les limites de la diplomatie ».


En attendant, M. Mansour a reçu le jour même un mémorandum de la Syrie portant sur « les violations à la frontière libanaise contre la Syrie depuis cinq mois ». Le message de la Syrie demande à son voisin « de renforcer la surveillance à la frontière afin d’empêcher de telles violations, qui vont des coups de feu à la contrebande d’armes, en passant par les infiltrations vers le territoire syrien ».


Rappelons que le président Michel Sleiman avait protesté lundi, pour la première fois dans l’histoire récente entre les deux pays voisins, contre les violations syriennes du territoire national, notamment à la frontière nord. Il avait demandé au ministre Mansour de remettre à l’ambassadeur de Syrie au Liban une lettre de protestation à l’adresse des autorités syriennes à ce sujet. Selon des sources diplomatiques, le ministre, proche du Hezbollah, s’était contenté de remettre la note par courrier diplomatique sans convoquer l’ambassadeur, Ali Abdel Karim Ali, comme le veut l’usage.
Interrogé hier par la chaîne de télévision aouniste OTV, l’ambassadeur Ali a jugé que la lettre du Liban « s’inscrit dans le cadre de la coordination entre les deux pays. Ce que nous reprochons, c’est que cette coordination n’est pas suffisante, surtout que c’est la Syrie qui est lésée et que c’est elle qui subit davantage de violations de sa frontière par la partie libanaise ».


Dans une déclaration publiée mardi par le quotidien as-Safir, l’ambassadeur syrien a critiqué les déclarations du chef de l’État, estimant que c’était « plutôt à la Syrie de protester car elle est visée par des tirs depuis le côté libanais de la frontière, qui font des martyrs du côté syrien ».


Il a estimé que « les violations depuis le côté libanais de la frontière portent atteinte aux relations fraternelles » entre les deux pays.


Les accrochages, parfois meurtriers, et les tirs d’obus quasi quotidiens à partir de la Syrie sur le territoire libanais se sont multipliés au cours des dernières semaines à la frontière nord et est du Liban.
Le régime syrien accuse des « terroristes » de s’infiltrer sur son territoire à partir du Liban et accuse des parties libanaises d’introduire en contrebande des armes destinées aux rebelles.

Beyrouth et Damas se sont accusés mutuellement hier de violations de leur frontière commune, un événement inédit dans les relations entre deux pays, notamment après les trente ans d’occupation du Liban. Sauf qu’à Beyrouth, le chef de la diplomatie louvoie purement, simplement, et scandaleusement (lire l’article de Philippe Abi-Akl).
Adnane Mansour a ainsi annoncé avoir...

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