Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est ainsi dit plus inquiet par ce « qui pourrait arriver aux stocks d’armes chimiques, aux roquettes et missiles » qu’au sort du régime de Bachar el-Assad, lors d’une interview à la chaîne de télévision américaine Fox. « Peut-on imaginer que le Hezbollah dispose d’armes chimiques, c’est comme si el-Qaëda avait des armes chimiques », a affirmé M. Netanyahu. « C’est une chose inacceptable pour nous, pour les États-Unis, et nous devrons agir pour l’empêcher s’il en est besoin », a-t-il prévenu. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a pour sa part prévenu « qu’Israël ne pourrait accepter le transfert d’armes sophistiquées de Syrie au Liban ». « Nous surveillons attentivement la possibilité que le Hezbollah tente de profiter de l’occasion pour transférer des armes sophistiquées », a-t-il indiqué dimanche.
Le professeur Eyal Zisser, spécialiste de la Syrie à l’université de Tel-Aviv, lit dans les déclarations de M. Netanyahu « une très grande nervosité, qui n’est pas forcément justifiée ». Il dit ne pas croire que Bachar el-Assad, sur le point d’être renversé, transférerait des armes chimiques au Hezbollah. « Dans cette situation désespérée sa seule préoccupation sera de fuir », prévoit-il. Shlomo Brom, chercheur à l’Institut d’études pour la sécurité nationale, déplore que M. Netanyahu « réagisse de façon émotionnelle et hystérique ».
Autre motif de tension, le plateau du Golan, dont une partie est occupée par Israël depuis 1967. Israël a déposé plainte à l’ONU après que, la semaine dernière, « des soldats syriens eurent franchi la zone de séparation mise en place par l’accord signé en 1974 sur la séparation des forces d’Israël et de la Syrie ». « Cette initiative constitue un message très clair que nous adressons par l’intermédiaire de l’ONU à ceux qui contrôlent encore la Syrie », a déclaré dimanche un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. La zone démilitarisée sur le plateau du Golan, d’une largeur de 3 à 6 km, est sous la responsabilité de la Force des Nations unies chargée d’observer le désengagement sur le plateau du Golan (Fnuod), qui comprend un millier de Casques bleus. Selon le quotidien israélien Haaretz, quelque 500 soldats et 50 véhicules syriens ont franchi cette zone.
Franchi de quel côté ? IN or OUT ?
06 h 45, le 25 juillet 2012