Controverse à Washington sur la possibilité que Netanyahu s'adresse au Congrès

La possibilité que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'adresse au Congrès américain suscite la controverse dans la classe politique, des élus démocrates ayant déclaré, tant en privé qu'en public, que si le dirigeant israélien était invité à s'exprimer devant le Congrès, ils n'y assisteraient pas, selon de récents articles parus dans les médias américains et israéliens.

Une source anonyme du parti démocrate a déclaré au média israélien KAN qu'un « discours de Netanyahu au Congrès serait une grave erreur (...) qui accentuerait la polarisation et soulignerait le désaccord entre démocrates et républicains sur la conduite de M. Netanyahu et d'Israël ».

Mardi, le speaker de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré à la presse qu'il maintenait sa décision d'inviter le chef du gouvernement israélien bien que le procureur de la Cour pénale internationale ait récemment demandé l'émission d'un mandat d'arrêt contre lui pour crimes de guerre.

Selon un rapport de la chaîne ABC, M. Johnson a déclaré qu'il attendait de savoir si le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, signerait la lettre d'invitation avant de l'envoyer. M. Johnson a affirmé que si M. Schumer n'acceptait pas de signer la lettre, Benjamin Netanyahu serait alors uniquement invité à s'exprimer devant la Chambre des représentants ».

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Une potentielle première depuis 2015

Le site d'information amércain Axios a publié un rapport selon lequel certains démocrates de haut rang de la Chambre des représentants estiment que M. Schumer ne devrait pas signer l'invitation. En mars, M. Schumer, le plus haut responsable juif élu aux États-Unis, a prononcé un discours décisif au Sénat, dans lequel il a qualifié le gouvernement de M. Netanyahu d'« obstacle » à la paix, provoquant des remous dans le débat public. « La coalition de Benjamin Netanyahu ne répond plus aux besoins d'Israël depuis le 7 octobre », avait-il déclaré. « Le monde a changé - radicalement - depuis lors, et le peuple israélien est actuellement étouffé par une vision gouvernementale qui est coincée dans le passé ».

La dernière fois que M. Netanyahu s'est adressé au Congrès remonte à 2015. Neuf ans plus tard, la simple suggestion d'une visite, avant même qu'une invitation n'ait été formellement lancée, provoque un tollé. « J'ai boycotté sa dernière visite. Je n'assisterai certainement pas à celle-ci », a déclaré la représentante démocrate Jan Schakowsky, une démocrate juive qui a qualifié M. Netanyahu de « menace », selon un rapport du journal The Hill.

Le représentant démocrate du Connecticut et membre principal de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Jim Himes, a souligné que M. Netanyahu « devrait se concentrer sur la libération des otages, et non sur le charme des législateurs », selon le site Axios.

Le démocrate de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants sur le Moyen-Orient, Dean Phillips, a déclaré à Axios qu'il pensait qu'il s'agissait d'un « moment étrange » pour inviter M. Netanyahu et que « c'est un geste qui sème la discorde ». M. Phillips estime que M. Netanyahu « divise ce pays (...) de la même manière qu'il a divisé Israël, et je pense que c'est terriblement dangereux. Je ne peux qu'imaginer le conflit personnel et politique auquel est confronté le leader Schumer », a-t-il dit.