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Culture - Théâtre

À chacun sa cage...

Pour le XIVe Festival international universitaire de théâtre, au sein de la LAU à Hamra, du 10 au 14 juillet, un monde restreint de jeunes avec plus de quinze productions dramaturgiques estudiantines aux horizons différents, mais tous des pays arabes.

Dialogue tendu et révélateur des tourmentes entre les membres d’une même famille.   Photo Hassan Assal

En première, pour une ouverture sans grand éclat, à la salle Gulbenkian, The cage de Mario Fratti, une oppressante œuvre pirandellienne, en langue anglaise.

 

Pour cette année, marquée par l’instabilité et la récession régionales, ce festival, pourtant prometteur à ses débuts, offre aujourd’hui l’image, un peu peau de chagrin, d’un théâtre qui stagne entre deux concerts sirupeux (même si on a annoncé, à grand fracas, un concert de «laptops» dans les arbres, hélas bien décevant) dans les jardins d’une université prise d’assaut pour l’inauguration de l’événement par seulement une bande de mordus des planches. Du Liban à l’Égypte en passant par la Tunisie et le Maroc, l’échange est bien réduit pour un festival qualifié d’international.
Pour la première œuvre présentée par les étudiants en art et sciences du département de communication de la LAU, The cage de Mario Fratti, l’univers théâtral proposé est une sombre réflexion sur la vie.


Sur une scène au décor tarabiscoté, entre lit défait, tables et chaises d’intérieur modestes, baignoire suspendue sur un tremplin, cordelles et barres de fer pour une cage, un jeune homme lettré, enfoui sous un monceau de livres, s’exclut volontairement de la vie. Une vie qu’il trouve sans beauté.


Il a, pour tout cadre, une famille névrotique et frustrée, une mère simple et soumise, un frère violent et retors, une belle-sœur faussement provocante et manipulatrice, une sœur un peu fruste et frustrée et un futur beau-frère aux confins du benêt, mi-figue mi-raisin... Dans un dialogue toujours tendu et révélateur des tourmentes des personnages mal dans leur peau et leur vie, échappe tout ce qui est non dit : la folie, la colère, le désir, le désespoir, l’innocence, la solitude, la peur de la mort, le besoin ou le rejet de l’autre, les pulsions de pureté et de transparence. Jusqu’au dénouement final où de duels de mots en confidences, de propos venimeux en tendres aveux, éclate tragiquement la manipulation d’une femme qui laisse un homme encagé dans la noirceur de son amertume, de ses désillusions et de son crime...


Une œuvre pesamment mise en scène par Kalyl Kadri pour un texte étouffant qui dépasse de toute évidence le jeu compassé et artificiel des acteurs qui s’embourbent même parfois dans les méandres de leurs phrases en anglais.
Pour la génération de jeunes qui sont sous les feux de la rampe et surtout universitaires, supposés être moins conventionnels avec le rapport scènes et acteurs, on aurait aimé avoir un monde plus décontracté par un jeu et une mise en scène plus déliés. Et qui ont plus d’originalité et de peps.

En première, pour une ouverture sans grand éclat, à la salle Gulbenkian, The cage de Mario Fratti, une oppressante œuvre pirandellienne, en langue anglaise.
 
Pour cette année, marquée par l’instabilité et la récession régionales, ce festival, pourtant prometteur à ses débuts, offre aujourd’hui l’image, un peu peau de chagrin, d’un théâtre qui stagne entre deux...
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