Un laboratoire suisse, l'Institute for Radiation Physics de Lausanne, qui a analysé des échantillons biologiques prélevés dans les effets personnels du dirigeant palestinien, remis à sa veuve par l'hôpital militaire de Percy, au sud de Paris, où Arafat est mort, y a découvert "une quantité anormale de polonium", selon le documentaire.
"La conclusion, c'est que nous avons trouvé (un niveau) significatif de polonium dans ces échantillons", a déclaré à Al-Jazira le directeur du laboratoire, François Bochud, estimant que cette substance radioactive n'est accessible qu'à "des gens qui s'intéressent ou construisent des armes nucléaires".
Le polonium est la substance avec laquelle aurait été empoisonné l'ex-espion russe Alexandre Livtenko, mort en 2006 à Londres.
Le 11 novembre 2011, date du 7ème anniversaire de sa mort, sa veuve, Souha, avait déploré que "le président Arafat (soit) mort et le secret de son décès avec lui", précisant que le rapport médical officiel "indiquait que la cause de la mort était la destruction des globules rouges, sans en mentionner la raison". "Le rapport ne parle pas de la présence de poison qui aurait causé sa mort et je ne sais pas si quelqu'un a connaissance de quelque chose que j'ignore", avait-elle déclaré à l'AFP.
"Nous réaffirmons notre conviction de la responsabilité d'Israël dans l'empoisonnement du défunt président Yasser Arafat, mais nous reconnaissons notre incapacité à obtenir une réponse définitive", avait déclaré la veille Nasser al-Qidwa, neveu de Yasser Arafat et membre de la direction de son mouvement, le Fatah.
"Si nous mettons ensemble toutes les informations dont nous disposons - résultats des analyses de laboratoire, caractéristiques cliniques, circonstances de la mort de Arafat-, il est difficile de tirer une conclusion", a le professeur Patrice Mangin, directeur du Centre universitaire de médecine légale de Lausanne. Se montre prudent, il estime qu'il "serait bien sûr obligatoire d'aller plus loin et de faire une enquête plus approfondie si cela est possible".
Après les révélations d'Al-Jazira, les dirigeants palestiniens se sont déclarés mercredi prêts à une analyse du corps de Yasser Arafat. "Nous sommes convenus que si la famille du martyr est d'accord, nous contacterons le laboratoire suisse dans les prochains jours pour qu'il vienne collecter les échantillons dont il a besoin",a déclaré à l'AFP Taoufiq Tiraoui, chef de la commission d'enquête palestinienne sur la mort d'Arafat.
"L'Autorité est toujours prête à coopérer pleinement et à fournir toutes les facilités pour découvrir les véritables raisons de la maladie et de la mort de l'ancien président", a déclaré pour sa part le porte-parole du président Abbas, Nabil Abou Roudeina.
"Il n'y a aucune raison religieuse ou politique qui empêchent le réexamen de cette question, y compris une analyse des restes du défunt par des organismes scientifiques et médicaux fiables, avec l'accord de sa famille", a-t-il affirmé à l'AFP.
Arafat est mort le 11 novembre 2004 à l'âge de 75 ans dans l'hôpital militaire Percy, au terme d'un séjour de deux semaines. Aucune autopsie n'a été effectuée.
Ce terroriste ne mérite pas une enquête sur le modèle de celle pour R. HARIRI. Carlos Achkar
10 h 14, le 04 juillet 2012