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À La Une - Syrie

Moscou refuse de parler de l'après-Assad avec Washington

Une réunion de l'opposition syrienne tourne au pugilat au Caire ; Damas accuse Erdogan d'agir par "instincts sectaires"...

Les funérailles d'une jeune Syrienne à Deraa. Shaam News Network/

Les Occidentaux, et en premier lieu, les Américains, cherchent à convaincre la Russie d'accorder l'asile politique au président syrien Bachar el-Assad, après qu'un accord international a été conclu samedi à Genève sur les principes d'une transition politique en Syrie, écrit mercredi le quotidien russe Kommersant.

Citant une source diplomatique russe, le journal indique toutefois que la Russie "n'avait pas et n'a pas pour projet d'accueillir" le président syrien.

 

Une autre source a souligné au quotidien que Moscou ne soutenait pas personnellement Bachar el-Assad et estimait même faibles ses chances de rester au pouvoir. "Nous ne défendons pas Assad", a ainsi déclaré une source proche du Kremlin. "Il y a peu de chance qu'il puisse rester au pouvoir, environ 10% de chance", a-t-elle renchéri.

 

"Nous ne discutons pas de la situation concernant l'avenir du président syrien avec les Etats-Unis", a rétorqué le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence Interfax.

"Notre position a déjà été expliquée à de nombreuses reprises: la question du pouvoir en Syrie doit être décidée par le peuple syrien. Les schémas qui sont avancés, d'autant plus quand ils sont imposés de l'extérieur, ne peuvent qu'être préjudiciables", a ajouté M. Riabkov.

 

Samedi à Genève, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne) ainsi que la Turquie et des pays représentant la Ligue arabe se sont accordés sur les principes d'une transition en Syrie, où la révolte contre le régime du président Bachar el-Assad s'est transformée en conflit armé.

 

 

Des enfants blessés par les violences en Syrie, se font soignés

dans un hôpital à Amman. Ali Jarekji/Reuters

 

 

Parallèlement, à Damas, le président syrien continue de hausser le ton contre la Turquie qu’il accuse de fournir un soutien logistique aux "terroristes" syriens.

"La volonté de la Turquie de vouloir s'immiscer dans les affaires intérieures de la Syrie l'a placé dans une position qui a malheureusement fait d'elle une partie prenante dans toutes les activités sanglantes" en Syrie, a-t-il dit dans un entretien accordé au quotidien turc Cumhuriyet. "La Turquie a fourni tout soutien logistique aux terroristes qui ont tué notre peuple", a poursuivi Assad.

 

Le président syrien a en outre accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a vigoureusement attaqué la politique de Damas, d'agir par "instincts sectaires", ce qui attise le conflit en Syrie, selon lui.

La Turquie qui partage une longue frontière avec la Syrie est majoritairement de confession sunnite tandis que l'administration de Damas, l'armée et le parti Baas au pouvoir sont en grande partie composée d'alaouites, une confession musulmane proche du chiisme.

 

Moscou, de son côté, a jugé mercredi que l'avion turc abattu par la Syrie le 22 juin a "provoqué" la défense antiaérienne syrienne, en violant deux fois l'espace aérien de ce pays. "L'équipage ne pouvait être guidé que par un seul motif, celui de tester le système de défense antiaérienne syrienne. Et il l'a testé en effet", a déclaré une source russe au courant du dossier citée par Interfax.

 

Mercredi, un communiqué en ligne de l'état-major turc a annoncé que les cadavres des deux pilotes de l'avion de combat turc ont été retrouvés au fond de la mer. "Des travaux sont en cours pour les ramener en surface", précise le texte.

 

 

Par ailleurs, au Caire, une réunion d'opposants syriens a tourné mardi au Caire au pugilat. Un groupe de Kurdes syriens a quitté la salle, provoquant le chaos et des cris de "Scandale, scandale !" chez certains délégués. Des femmes ont éclaté en sanglots lorsque des hommes ont fait le coup de poing, le personnel de l'hôtel où se tenait la réunion s'empressant d'évacuer les tables et les chaises alors que les coups pleuvaient.

 

"Les Kurdes se sont retirés parce que la conférence a refusé le droit à la reconnaissance du peuple kurde", a expliqué Abdel Aziz Othman, du Conseil national kurde. "C'est injuste et nous n'accepterons plus d'être marginalisés".

 

Seize mois après le début du soulèvement contre Bachar el-Assad, l'incapacité de l'opposition à unir tous les courants politiques, ethniques et religieux de la "mosaïque" syrienne derrière une direction unifiée fait le jeu du chef de l'Etat contesté. Elle rend aussi plus difficile l'indispensable reconnaissance de la communauté internationale.

 

Toutefois, un diplomate de la Ligue arabe, qui organisait la réunion, a assuré que malgré son caractère souvent "chaotique", l'opposition syrienne avait marqué des points en adoptant des documents sur les principes de base d'une nouvelle Constitution et d'un processus de transition.

 

Après deux jours de discussions à huis clos, "les participants ont été unanimes (à estimer) que le début d'une solution politique doit débuter par le départ du régime de Bachar el-Assad", selon un communiqué publié à l'issue des discussions. Les participants ont également affirmé leur soutien aux rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), qui ont boycotté la réunion en la qualifiant de "complot".

 


Depuis la mi-mars, la répression et, depuis quelques mois, les combats entre l'armée et les rebelles ont fait plus de 16.500 morts, en majorité des civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

Mercredi, de violents combats entre rebelles et armée syrienne ont éclaté à l'aube près d'une branche des renseignements aériens dans la banlieue de Damas, selon l’OSDH qui a fait état de sept civils tués dans le pays.

 

Mardi, 69 personnes, dont 26 civils et 25 soldats, ont été tuées dans la répression et les combats.

 

 

Lire aussi : Un opposant syrien tue un partisan d'Assad à Beyrouth

 

 

Les Occidentaux, et en premier lieu, les Américains, cherchent à convaincre la Russie d'accorder l'asile politique au président syrien Bachar el-Assad, après qu'un accord international a été conclu samedi à Genève sur les principes d'une transition politique en Syrie, écrit mercredi le quotidien russe Kommersant.
Citant une source diplomatique russe, le journal indique...
commentaires (4)

Excusez moi ,pour cette erreur, bon... ils peuvent toujours parler de l'avant Assad que le Liban subi...

M.V.

10 h 58, le 04 juillet 2012

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Commentaires (4)

  • Excusez moi ,pour cette erreur, bon... ils peuvent toujours parler de l'avant Assad que le Liban subi...

    M.V.

    10 h 58, le 04 juillet 2012

  • Le demandeur d'asile n'est pas un étranger comme les autres : il n'est pas un migrant économique, il fuit des persécutions ou des craintes de persécutions dans son pays d'origine....Mais si le demandeur est le grand persécuteur ?? A suivre . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    07 h 56, le 04 juillet 2012

  • Erratum: vers le TSL

    Pierre Hadjigeorgiou

    07 h 33, le 04 juillet 2012

  • C'est délicat ....Cela demande sûrement une étude juridique sérieuse ,afin de savoir si un crriminel de guerre peut être extradé de Russie vers le TPI ?

    M.V.

    04 h 34, le 04 juillet 2012

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