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Les opposants syriens, mieux organisés mais toujours sous-équipés

"Sans une décision régionale claire pour fournir à l'ASL les moyens dont elle a besoin (...), les rebelles ne pourront pas combattre au niveau suivant."

Ces derniers mois, des civils de plus en plus nombreux se sont portés volontaires pour prendre les armes aux côtés des dissidents de l'armée régulière pour lutter contre le régime du président Bachar el-Assad.

L'Armée syrienne libre (ASL), composée au départ de dissidents, a gagné en organisation au fil des mois en imposant une guérilla avec le soutien de combattants civils, mais elle manque encore d'armes et de la structure requises pour défaire le régime, selon experts et rebelles.

 

Ces derniers mois, des civils de plus en plus nombreux se sont portés volontaires pour prendre les armes aux côtés des dissidents de l'armée régulière pour lutter contre le régime du président Bachar el-Assad, qui n'a eu cesse de réprimer la contestation au départ pacifique.

 

"L'armée syrienne a un million d'hommes en réserve, des civils avec un entraînement militaire. Beaucoup d'entre eux rejoignent actuellement la révolte", explique à l'AFP Riad Kahwaji, directeur de l'Institut d'analyse militaire pour le Proche-Orient et le Golfe (Inegma). L'ASL, qui compte des "milliers" de membres, est également "de plus en plus organisée", souligne-t-il.

 

"Les petits groupes de rebelles armés sans contact les uns avec les autres sont remplacés par des escadrons plus larges afin de mieux organiser l'insurrection", confirme Ahmed al-Khatib, un militant basé à Damas qui participe aux efforts pour unifier l'ASL et encourager les désertions. Ainsi, les combattants de bastions rebelles clés ont été regroupés sous un commandant unique à chaque fois, ajoute-t-il via Skype. "Il n'y pas de commandement unifié, mais désormais les unités situées dans différentes parties de la Syrie peuvent communiquer entre elles".

"Plus l'ASL est coordonnée, plus elle devient efficace et plus ses combattants reçoivent le soutien d'opposants civils au régime", se félicite le militant.

 

Autre atout, selon M. Kahwaji: l'ASL est "une armée populaire, qui bénéficie d'un soutien large et croissant de la population syrienne", permettant de contrebalancer pour une part son faible équipement.

"Les combattants de l'ASL ne sont pas bien armés, mais la population les nourrit et les cache", dit-il. Ils agissent "dans un environnement hospitalier", contrairement à l'armée qui doit faire face à "l'hostilité" d'une grande partie des habitants.

 

Selon Nasser Nahhar, commandant d'une unité opérant aux alentours du quartier rebelle de Baba Amr à Homs (centre), le soulèvement pacifique lancé en mars 2011 s'est transformé en affrontement armé et "désormais une majorité de combattants anti-régime sont des civils". "Nous aurions voulu faire tomber le régime pacifiquement, mais c'était impossible", ajoute-t-il.

"Chaque jour de résistance est un succès, mais l'armée d'Assad reste supérieure", reconnaît le commandant Nahhar. "L'armée syrienne a des chars et des hélicoptères, tandis que nous avons des armes légères".

 

Par conséquent, l'ASL a opté pour de nouvelles tactiques issues de la guérilla: elle tend des embuscades à l'armée, la vise avec des tirs de roquettes, avant de se replier aussi vite.

 

"L'objectif principal de l'ASL est d'harceler l'armée jusqu'à l'épuiser", déclare Elias Hanna, un ancien officier libanais, désormais professeur de géopolitique à l'Université américaine de Beyrouth. "Plus vous épuisez les troupes régulières, plus vous affaiblissez leur moral et encouragez les désertions", ajoute-t-il.

Mais les rebelles "ne peuvent pas continuer de la sorte longtemps". "Sans une décision régionale claire pour fournir à l'ASL les moyens dont elle a besoin (...), les rebelles ne pourront pas combattre au niveau suivant", dit-il, alors que les pays occidentaux s'opposent à la demande de pays arabes comme le Qatar et l'Arabie saoudite d'armer les insurgés.

 

Sans grand espoir, les rebelles se veulent pragmatiques: "Nous n'avons pas besoin de gagner, nous avons simplement besoin que l'armée perde", souligne le commandant Nahhar.

L'Armée syrienne libre (ASL), composée au départ de dissidents, a gagné en organisation au fil des mois en imposant une guérilla avec le soutien de combattants civils, mais elle manque encore d'armes et de la structure requises pour défaire le régime, selon experts et rebelles.
 
Ces derniers mois, des civils de plus en plus nombreux se sont portés volontaires pour prendre les armes aux...

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