Treize endroits dans Beyrouth seront aménagés samedi prochain pour que les Libanais puissent venir pique-niquer en ville. Douze ONG ont uni leurs efforts pour la deuxième année consécutive afin organiser cette initiative qui vise à demander à la municipalité une date précise pour l’ouverture du Horch de Beyrouth. Du gazon sera déposé, des activités seront proposées (jeux, yogas, cerf-volant...), l’idée étant de créer des espaces conviviaux afin de prouver l’intérêt social pour une ville d’ouvrir des espaces verts. Près de 800 personnes ont déjà indiqué sur Facebook qu’elles participeraient à l’événement
«Tous les Libanais sont conviés à se joindre à cette journée», invite Mohammad Ayoub, président de l’ONG Nahnou, à l’origine du pique-nique festival, munis de leurs paniers de pique-nique, de leur bonne humeur et de leur volonté de faire évoluer la ville. «Notre objectif est d’améliorer le cadre de vie des Beyrouthins, explique-t-il, car il n’existe presque aucun parc public dans la capitale. Ces lieux sont pourtant essentiels au bien-être des citoyens.»
Réservé aux touristes
et à quelques privilégiés
L’espace en question est donc la forêt des pins de Beyrouth, qui se situe à proximité de Tayyouné. Ce jardin public, rénové entre 1990 et 2001, est un vrai grand espace vert. Calmes et apaisants, ces 30 hectares de verdure sont fermés au public depuis la fin des travaux de rénovation.
Seuls les touristes étrangers et une poignée de Beyrouthins privilégiés bénéficiant d’une autorisation municipale ont le droit d’accéder au parc. «C’est grâce à notre père que nous avons eu l’autorisation d’accéder au parc, reconnaissent deux sœurs qui viennent régulièrement au Horch de Beyrouth pour faire leur footing.»
«C’est dommage que tout le monde n’ait pas accès à ce lieu, regrette l’une d’elle. Mais le risque est que l’endroit soit dégradé si la municipalité le rendait libre d’accès.» C’est effectivement l’argument qui revient à chaque fois que l’on tente de comprendre la raison de la clôture stricte du parc. De nombreuses solutions alternatives sont pourtant envisageables : infliger des amendes aux visiteurs ne respectant pas les lieux, avertir les promeneurs de la nécessité de préserver la propreté du parc par des panneaux de sensibilisation, responsabiliser la population en fermant le parc s’il y a des dégradations, équiper les lieux de nombreuses poubelles voyantes, employer des agents de surveillance...
«Le Horch de Beyrouth est un espace public, souligne M. Ayoub. Tous les citoyens devraient avoir le droit d’accéder librement à ce lieu, surtout dans une ville aussi bétonnée et polluée que Beyrouth. Lors d’un débat public que nous avons organisé en février, le président de la municipalité nous avait affirmé que le parc deviendrait public. Mais nous attendons toujours qu’une date précise soit fixée.»
Pique-nique de 16h à 19h
C’est donc pour sensibiliser la population à cette cause et accélérer le processus de réouverture du parc que les treize lieux de pique-nique seront aménagés samedi à Beyrouth. Ceux-ci se tiendront entre 16h et 19h à Gemmayzé, Furn el-Chebbak, Mar Mikhaël, Wata Mousseitbé, Aïn Mreïssé, Sassine, Raouché, Tayyouné, Hamra, Musée national, Zaytouna Bay et Riad el-Solh. Plus d’informations sont disponibles sur la page web: www.facebook.com/horshbeirut.
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