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À La Une - Syrie

Les rebelles adressent un ultimatum de 48 heures à Assad

L’opposition syrienne accuse Moscou d’encourager le régime à la répression

Une photo tirée du site Shaam News Network montrant des opposants au régime de Bachar el-Assad piétinant des bustes de son père Hafez, à Qusayr.

L’opposition syrienne a accusé hier la Russie d’encourager le régime de Bachar el-Assad à commettre des « crimes sauvages », à la suite des critiques de Moscou contre les sanctions diplomatiques prises en Occident pour protester contre l’escalade de la violence en Syrie. Le Conseil national syrien (CNS) a ainsi critiqué la stratégie de Moscou et réclamé une résolution de l’ONU autorisant le recours à la force. « Une entente internationale pour un départ d’Assad est le seul moyen de sauver le plan Annan et de trouver une solution politique, faute de quoi la situation risque d’exploser et menacera toute la région », a estimé le CNS. Le régime ne comprend que le langage de la violence et les massacres commis par ses forces prouvent que sa fin approche, a en outre estimé un porte-parole de l’Armée syrienne libre (ASL), le colonel Kassem Saadeddine. « La direction commune de l’Armée libre à l’intérieur de la Syrie annonce qu’elle donne au régime un dernier ultimatum de 48 heures pour appliquer les résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il également déclaré, précisant : « Il prend fin vendredi à 12h00. Nous serons alors libres de tout engagement et nous défendrons et protégerons les civils. »

 

Parallèlement, à l’ouverture hier d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, l’ambassadeur allemand Peter Wittig a souhaité que le massacre de Houla « ouvre les yeux » des alliés, comme la Russie et la Chine, du régime Assad. Les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont entendu un compte-rendu de Jean-Marie Guéhenno, adjoint du médiateur international Kofi Annan, qui s’exprimait par vidéoconférence depuis Genève, et du chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous. Ceux-ci ont dressé un tableau « lugubre » des massacres qui se sont déroulés à Houla la semaine dernière. S’exprimant devant les médias après sa vidéoconférence, M. Guéhenno a dit attendre des « gestes concrets » de Damas concernant l’arrêt des violences, la libération des détenus et l’accès humanitaire. Il a aussi appelé l’opposition à dialoguer et renoncer à la violence. M. Guéhenno a en outre appelé le Conseil de sécurité à être uni et avoir des « discussions stratégiques » afin d’éviter une guerre civile en Syrie.

 

Cependant, la Russie a jugé « prématurée » toute nouvelle initiative de l’ONU et a qualifié de « contre-productif » le renvoi des ambassadeurs syriens. Au cours de la réunion du Conseil, le représentant russe Vitaly Tchourkine a maintenu cette attitude intransigeante. Il a ainsi fait valoir que l’opposition syrienne ne respectait pas non plus le plan Annan et refusait tout dialogue avec Damas. Le président français François Hollande, qui reçoit demain son homologue russe Vladimir Poutine, a fait part de son ambition d’infléchir la position russe. La Maison-Blanche a, quant à elle, affirmé que les pays persistant à soutenir le régime syrien se trouvaient « du mauvais côté de l’histoire » et rappelé sa « déception » vis-à-vis de l’attitude de Moscou et de Pékin. En visite hier en Jordanie, M. Annan a estimé « qu’une intensification des efforts internationaux est nécessaire pour (...) mettre fin aux violences ». Plusieurs pays, dont la France, ont relancé le débat sur une intervention militaire, tout en la conditionnant à un feu vert de l’ONU.

 

Toutefois, Pékin et Moscou ont réitéré leur opposition à une telle opération. Le Luxembourg a souligné que « la probabilité que les cinq puissances disposant d’un droit de veto s’entendent sur une intervention militaire est égale à zéro ». Et l’Allemagne a dit ne voir aucune raison de « spéculer sur des options militaires ».

 

Demain, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU tiendra une session spéciale sur la Syrie et sur le massacre de Houla. Par ailleurs, le Japon et la Turquie ont emboîté hier le pas à de nombreux pays occidentaux en annonçant l’expulsion des diplomates syriens de leurs capitales. Les autorités syriennes ont rétorqué en ordonnant le départ de la chargée d’affaires des Pays-Bas.

L’opposition syrienne a accusé hier la Russie d’encourager le régime de Bachar el-Assad à commettre des « crimes sauvages », à la suite des critiques de Moscou contre les sanctions diplomatiques prises en Occident pour protester contre l’escalade de la violence en Syrie. Le Conseil national syrien (CNS) a ainsi critiqué la stratégie de Moscou et réclamé une résolution de l’ONU...
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