Les rebelles syriens ont donné 48 heures, mercredi, au président Bachar el-Assad pour appliquer le plan de paix du médiateur international Kofi Annan sous peine d'en supporter les conséquences.
"La direction commune de l'Armée libre à l'intérieur de la Syrie annonce qu'elle donne au régime un dernier ultimatum de 48 heures pour appliquer les résolutions du Conseil de sécurité", a déclaré le colonel Kassim Saadeddine dans un communiqué diffusé sur le site YouTube.
"Il prend fin vendredi à 12h00 (09h00 GMT). Nous serons alors libres de tout engagement et nous défendrons et protégerons les civils, leurs villages et leurs villes."
Le plan de paix en six points de Kofi Annan, aux termes duquel un cessez-le-feu est entré en vigueur le 12 avril, mais reste violé quotidiennement, prévoit également le retrait des forces syriennes et de leurs armes lourdes des centres urbains, ou encore l'ouverture d'un dialogue politique.
Plus tôt dans la journée, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, avait jugé que le départ du président Assad était le seul moyen de sauver le plan de Kofi Annan. "Une entente internationale pour un départ d'Assad est le seul moyen de trouver une solution politique, faute de quoi la situation risque d'exploser et menacera toute la région", a estimé le CNS.
Dans un communiqué, l’opposition cite aussi un entretien téléphonique entre son chef Burhan Ghalioun et le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, durant lequel l'opposant a appelé la communauté internationale à "agir rapidement pour mettre fin aux massacres". La position de la Russie encourage le régime à commettre des "crimes sauvages", a ajouté le CNS.
La Russie, alliée de Damas, a été très critiquée ces derniers mois pour avoir fait obstruction au Conseil de sécurité de l'ONU à des résolutions condamnant le régime syrien pour sa répression de la révolte lancée en mars 2011.
Le CNS avait appelé la veille le Conseil de sécurité à adopter une résolution autorisant le recours à la force.
Cette déclaration intervient cinq jours après le carnage de Houla, dans le centre de la Syrie, où 108 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, ont été tuées vendredi et samedi dernier.
Un haut responsable de l'ONU a affirmé avoir de "forts soupçons" sur l'implication des miliciens pro-régime dans cette tuerie, ce qu'a démenti Damas qui a parlé d'une attaque "terroriste", reprenant la rhétorique officielle attribuant les violences en Syrie à des groupes "terroristes", en référence à l'opposition.
(Lire le témoignage de rescapés du massacre de Houla en cliquant ici)
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU devrait tenir vendredi une session spéciale sur la situation en Syrie et sur le massacre de Houla, à la demande notamment du Qatar, des Etats-Unis, de l'Arabie Saoudite et de l'Union européenne.
Mercredi, les combats ont fait rage entre armée et rebelles, faisant 19 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a fait état d'un nouveau "massacre" de 13 civils dans la région de Deir Ezzor (est).
Le chef des observateurs de l'ONU en Syrie, le général Robert Mood, s'est dit mercredi "profondément perturbé" par cette nouvelle découverte macabre. "Tous les corps avaient les mains liées derrière le dos et certains semblent avoir été tués d'une balle dans la tête à bout portant", écrit-il dans un communiqué, parlant d'un acte "épouvantable".
Dans la nuit de mardi à mercredi, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme avait fait état du "massacre" de 13 civils mardi dans la région de Deir Ezzor.
Le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a indiqué par téléphone à l'AFP "ils (les victimes) ont été exécutées d'une balle dans la tête, selon les premières informations en provenance de la région", avant d'appeler les observateurs de l'ONU à se rendre sur place pour enquêter.
M. Annan avait appelé mardi à Damas M. Assad "à prendre des mesures courageuses maintenant". En Jordanie mercredi, il a estimé qu'"une intensification des efforts internationaux est nécessaire pour (...) mettre fin aux violences".
Mais devant l'incapacité des observateurs à faire arrêter les violences, qui ne connaissent aucun répit malgré la trêve entrée théoriquement en vigueur le 12 avril, plusieurs pays occidentaux ont durci le ton mercredi à l’encontre du régime syrien.
La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, le Canada, ou encore le Japon mercredi, ont annoncé l'expulsion des représentants diplomatiques syriens de leur capitale en représailles au carnage à Houla.
La Turquie a aussi sommé mercredi les diplomates syriens de quitter le pays dans les 72 heures.
En France, l'ambassadrice syrienne Lamia Chakkour, déclarée mardi persona non grata par les autorités françaises, sera toutefois autorisée à rester dans le pays car elle est aussi accréditée auprès de l'Unesco dont le siège est situé à Paris.
En Syrie, la presse officielle a dénoncé les expulsions des diplomates et le ministère des Affaires étrangères a annoncé l'expulsion de la chargée d'affaire des Pays-Bas, l'une des dernières diplomates occidentales en poste à Damas.
"Ces mesures hystériques d'expulsion des ambassadeurs syriens (...) sont un coup porté aux efforts de l'émissaire de l'ONU Kofi Annan", écrit le journal du parti au pouvoir, al-Baas.
Les pays occidentaux veulent faire croire qu'une "confrontation militaire (avec la Syrie) est inéluctable", ajoute al-Baas, critiquant le président français François Hollande qui "tient un discours de guerre, sous l'influence des dollars du Golfe, sacrifiant la politique étrangère de la France pour satisfaire Israël". "La Syrie ne tremblera pas comme ils le pensent. Elle (...) continuera de prôner le dialogue", selon al-Baas.
La Russie a qualifié les expulsions de diplomates syriens de mesure "contreproductive" car "les canaux importants (...) d'influence sur le gouvernement syrien (...) sont désormais fermés".
Autre signe d'un durcissement de la position des Occidentaux à l'égard de Damas, plusieurs pays ont évoqué l'éventualité d'une intervention militaire -tout en la conditionnant à un feu vert du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Mardi soir, le président français François Hollande a déclaré ne pas exclure une intervention armée, "à condition qu'elle se fasse dans le respect du droit international". L'Australie et la Belgique se sont dites prêtes à envisager une telle intervention, sous mandat de l'ONU.
Le Luxembourg a cependant estimé que "la probabilité que les cinq puissances disposant d'un droit de veto s'entendent sur une intervention militaire est égale à zéro". Et l'Allemagne a dit ne voir aucune raison de "spéculer sur des options militaires".
Moscou a jugé un tel examen "prématuré" et Pékin a répété être "opposé à une intervention militaire".
En 14 mois de révolte, les violences ont fait plus de 13.000 morts, dont plus de 1.800 depuis le début de la trêve, selon l'OSDH.
"La direction commune de l'Armée libre à l'intérieur de la Syrie annonce qu'elle donne au régime un dernier ultimatum de 48 heures pour appliquer les résolutions du Conseil de...
Ils vont essuyer le sol syrien Sain avec ce "Baassdiot baassyrien" !
15 h 52, le 31 mai 2012