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Liban - Reportage

Colère et frustration aux obsèques de cheikh Abdelwahed ; la peine capitale réclamée pour « les assassins »

Vibrants adieux à cheikh Abdelwahed. Mohammad Azakir/Reuters

C’est dans un mélange de grande colère et de désir de vengeance que le village de Biré (Akkar), a fait ses adieux à cheikh Ahmad Abdelwahed et à son compagnon Mohammad Houssam Merheb, tués la veille à un barrage militaire à Halba.


Les corps enveloppés des deux hommes sont arrivés de l’hôpital de Halba à Biré à 11 heures, après un parcours interminable au cours duquel ils ont franchi un chapelet de hameaux et de villages qui, tous, ont tenu à offrir au convoi un assourdissant baroud d’honneur. Biré n’a pas été en reste.


Le cérémonial de deuil avant la mise en terre a donné l’occasion au député Khaled Daher de demander la peine capitale pour les assassins des deux hommes.


C’est grâce au parlementaire que l’on a appris que trois officiers de l’armée et 19 autres militaires avaient été arrêtés, pour les besoins de l’enquête.


Dans un premier temps, l’armée avait, dans un communiqué, parlé d’un « incident regrettable ». Par la suite, un autre communiqué avait parlé d’échange de coups de feu entre les militaires et les gardes du corps de cheikh Abdelwahed.
M. Daher a qualifié l’assassinat du dignitaire religieux, à un barrage de l’armée, de « crime contre l’humanité ».

Colonne vertébrale
Le député a souligné, dans sa diatribe, que le Akkar est l’un des grands réservoirs humains de l’armée et qu’il considère cette institution comme sa seconde famille. « Tout le monde peut voir que ce dégoût général qui nous a saisis n’est pas dirigé contre l’institution militaire, mais contre les agents des renseignements syriens et les miliciens du régime syrien, ainsi que de ceux qui obéissent aux ordres du Hezbollah et du Courant patriotique libre, qui ont préféré leur mini-État à l’État libanais ».


Le député a considéré que l’armée a fait preuve « d’une grave négligence » dans le devoir de défense des frontières et des Libanais. Il a rappelé que l’armée syrienne a violé les frontières libanaises à plus de 60 reprises et que 12 Libanais sont tombés, victimes de balles syriennes (...), du fait de la décision politique du gouvernement de Bachar el-Assad au Liban.


« La responsabilité de la mort de cheikh Abdelwahed retombe sur le gouvernement et le Premier ministre, l’armée et le commandant de l’armée », a-t-il dit, tout en réclamant que les coupables soient châtiés et des réformes nécessaires entreprises.

Une patience limitée...
Prenant la parole à son tour, le mufti du Akkar, cheikh Oussama Rifaï, a fait assumer au président Sleiman, au Premier ministre et au commandant de l’armée la responsabilité de la mort des deux hommes. Le dignitaire sunnite a demandé que l’enquête soit rapide et que les sanctions soient « dissuasives, pour rassurer l’opinion et rétablir les ponts entre l’institution militaire et la population ».


On également pris la parole, au cours des obsèques, Ahmad Hariri, secrétaire général du courant du Futur et l’imam de Biré, Mohammad Awad Merheb. Ce dernier a invité les présents à faire preuve « d’une certaine patience, qui soit d’une durée raisonnable ».


« Il faut que justice soit faite rapidement et qu’elle soit transparente, sans équivoque, pour que nous puissions continuer à contrôler la foule », a-t-il dit, dénonçant « la politique des deux poids deux mesures, qui nous a conduits là ».

C’est dans un mélange de grande colère et de désir de vengeance que le village de Biré (Akkar), a fait ses adieux à cheikh Ahmad Abdelwahed et à son compagnon Mohammad Houssam Merheb, tués la veille à un barrage militaire à Halba.
Les corps enveloppés des deux hommes sont arrivés de l’hôpital de Halba à Biré à 11 heures, après un parcours interminable au cours duquel ils ont...
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