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Nos Lecteurs ont la Parole - Opinion

II.- Comment s’est opérée au Liban la modification des influences régionales depuis 1975

Arrive le 14 février 2005 et l’impressionnant attentat meurtrier contre l’ancien Premier ministre Rafic
Hariri. Les événements vont dès lors se précipiter. Damas est immédiatement soupçonné d’être le commanditaire de l’attentat. En à peine deux mois, et après 29 ans d’occupation, son armée quittait le Liban (voir L’Orient-Le Jour du vendredi 13 avril 2012).


Une partie de la résolution a alors abouti. Restait le deuxième objectif de la résolution, celui concernant le désarmement du Hezbollah.


L’attaque par Israël du Hezbollah et du Liban dans son ensemble, durant l’été 2006, n’avait d’autre objectif que de tenter d’anéantir le parti de Dieu et de précipiter le pays du Cèdre dans une guerre civile opposant les Libanais, ou plutôt une partie des Libanais, à ce parti, qualifié de « terroriste » par les Occidentaux.
Une dichotomie sunnites/ chiites devenait souhaitable par les manipulateurs à l’intérieur même du pays, à l’image de celle déjà en marche, sur un plan régional, opposant d’un côté l’Iran chiite et de l’autre l’Arabie saoudite et les émirats du Golfe (sunnites), les USA s’appuyant sur cette dichotomie pour asseoir leur politique énergétique certes, mais aussi la défense des intérêts de leur principal allié dans la région : Israël.
L’attaque de 2006 a doublement échoué, aucun des objectifs visés n’ayant été atteint : pas de désarmement et pas de guerre civile.
L’axe Iran-Syrie-Hezbollah apparaît plus puissant que jamais puisqu’il a déjoué les tentatives de dislocation.
La Chine, suivie par la Russie, ne compte plus laisser le champ du Moyen-Orient libre face aux appétits américains et occidentaux. L’axe chiite, suffisamment résistant à l’épreuve du temps, leur paraît assez solide pour le chapeauter de leurs influences comme puissances mondiales et comme membres permanents du Conseil de sécurité.
S’ouvre alors une ère nouvelle après celle du « dégel », que nous vivons actuellement, qui voit émerger la Chine comme puissance influente, notamment économique, partout dans le monde mais aussi au Moyen-Orient.
Avec les révolutions arabes depuis 2010, qui ont vu intervenir directement les Occidentaux dans la guerre contre Mouammar Kadhafi en Libye, la Syrie semble être aujourd’hui la limite ou la ligne rouge à ne pas franchir par les Occidentaux, pour un nouveau partage du monde, que ce soit sur le plan énergétique, économique ou autre, en vue de défendre ce qu’ils considèrent être leurs intérêts.


Aujourd’hui au Liban, nous nous trouvons devant une tentative nouvelle d’opposer deux clans.
Après celui meurtrier des musulmans contre les chrétiens, voici celui des musulmans sunnites contre les musulmans chiites.


Les révolutions arabes, et probablement demain en Afrique dont le sous-sol est gorgé de richesses, la dichotomie va s’exprimer et certainement agir.


El-Qaëda (sunnite par essence) ne paraît pas étrangère à ce plan de séparation, et ce depuis quelques années déjà.
La relecture de la conjoncture depuis l’an 2000 sous cet éclairage nouveau apporte à la fois une interprétation différente des événements qui ont eu lieu, dont ceux qui paraissaient invraisemblables, et des réponses à des interrogations longtemps restées sous le seul éclairage officiel.


Le Liban, de par sa position, sa composition, la corruption qui y prévaut et sa faiblesse militaire, n’a pas, à ce jour, la capacité de ne pas être sous influence. Il continue, de par sa particularité pluricommunautaire enrichissante, de souffrir gravement d’une faiblesse identitaire nationale.


Il est un exemple de coexistence qu’il faut développer, mais non un exemple d’unité nationale.
À ce jour, ne pas tomber dans le piège tendu paraît être un pas important dans la direction de la raison et de la non-violence. Le pays, dans son rôle tampon, voit son tissu social menacé.
La mainmise dans nos affaires intérieures est possible à travers toutes ces brèches dans l’unité que nous appelons de nos vœux.


Le sentiment d’appartenance nationale manque encore cruellement à nos concitoyens, qui se cantonnent chacun dans sa communauté alors que la nation a besoin de dépasser ce stade si l’on veut empêcher toute immixtion dans nos affaires intérieures. De plus, la dette abyssale la rend encore plus fragile et plus dépendante de l’étranger car elle l’empêche d’avoir une politique indépendante.


En conclusion, la lutte contre la corruption devra salutairement continuer parce qu’un pays à ce point endetté n’est pas un pays libre.

 

Première partie

Comment s’est opérée au Liban la modification des influences régionales depuis 1975

Arrive le 14 février 2005 et l’impressionnant attentat meurtrier contre l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Les événements vont dès lors se précipiter. Damas est immédiatement soupçonné d’être le commanditaire de l’attentat. En à peine deux mois, et après 29 ans d’occupation, son armée quittait le Liban (voir L’Orient-Le Jour du vendredi 13 avril 2012).
Une...

commentaires (6)

Monsieur Jean-Pierre El Khoury, c'est de " MAINMISE " qu'il s'agit.ll

SAKR LEBNAN

08 h 03, le 17 avril 2012

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Commentaires (6)

  • Monsieur Jean-Pierre El Khoury, c'est de " MAINMISE " qu'il s'agit.ll

    SAKR LEBNAN

    08 h 03, le 17 avril 2012

  • ...La suite. Là où une guerre pourrait éclater? Si Israel anéantit le parti intégriste alors que le pays n'a pas d'armée forte, n'a pas de gouvernement sérieux, n'a pas de président fort..Alors là oui... il y aurait des milices à fusion. Mais ne vous inquiétez pas. Le jour où les USA, l'iran, la syrie Assad ( si elle est encore en vie) et Israel décideront de ceci, vous verrez le Hezbollah sacrifié par ses alliés pour que le bordel s'installe au Liban. Concernant le fait que les libanais n'ont d'autre allégeance que leur communauté au lieu de l'allégeance au pays: Normal. Une allégeance à quelle identité?? Puisqu'une partie prépare un futur à l'image de l'iran et l'arabie sans alcool, sans critique, sans concerts de musique et sans démocratie L'autre partie souhaite vivre librement, loin des tabous et complexes liés à la black list des années 50 établie par les pays arabes. Loin de la censure, loin des kidnappings , loin de la terreur Lorsque 2 blocs s'affrontent, aucune structure étatique n'existe, il est normal que chacun revienne vers sa communauté. Surtout les modernistes ouverts au monde civilisé. Ce sentiment d'être victime , les poussant à adhérer un bloc pour survivre. L'autre en face, armé, fort, imposant ses choix, qui veut instaurer une identité étrangère (wilayet el fakih) à celle des libanais. Si vous n'avez pas saisi ceci, alors une grande partie de votre article tombe à l'eau

    Jean-Pierre EL KHOURY

    07 h 42, le 17 avril 2012

  • Personne ne pourra dire que votre article ne tient pas la route. Cependant votre article est largement influencé par des idées perçues ou du moins vos affinités personnelles; Concernant les objectifs de la guerre entre le parti intégriste et Israel. Sachez qu'israel n'est pas le seul à considérer ce parti terroriste. Etre terroriste pour les israeliens a un sens différent que celui que les libanais pourraient lui donner. La terreur de ce parti provient du fait qu'il impose aux libanais sa vision des choses. Il impose déjà sa présence militaire. Il impose le choix des modes de vie. il impose les alliances que le pays devrait avoir. Voici un genre de terreur que les libanais subissent. Ceci dit, l'autre objectif, selon vous: La guerre civile. Toujours le même épouvantail: Guerre entre qui? Le hezbollah armé oui (donc vous avouez tacitement que cette dite résistance n'est autre qu'une milice?) Et qui? Qui voyez vous en face, possédant une structure militaire, organisme, réseau télécom, réseaux militaires autre que ce parti chiite?? Personne. Donc une guerre n'est pas possible actuellement. Si guerre civile éclate, ce parti prend le dessus en moins d'une semaine. Ce qui ne signifie pas qu'il ne perdra pas 100% de son crédit et 100% des appuis (libanais) actuels. Donc arrêtons de parler de guerre civile puisqu'aucune des parties n'est en mesure d'affronter militairement cette milice intégriste.

    Jean-Pierre EL KHOURY

    07 h 28, le 17 avril 2012

  • La Chine...ils ont cédé pour la réevaluation du Yuan..et ce n'est qu'un début...leur marché est le monde occidental...si ce marché se réindutrialise,parès mise au pas des voyous financiers,......quand l'Occident,l'Afrique,et les pays arabes se réveilleront,ma Chine tremblera...

    GEDEON Christian

    06 h 04, le 17 avril 2012

  • Là où pèche le plus votre fameux article, Monsieur Jreige, c'est de donner à la Chine "aux pieds économiques de foin" et à sa collègue la Russie " aux pieds économiques de verre" un poids international que la première n'a que grace aux autres, et que la seconde cherche encore à tâtons à acquérir, et que, au bon vouloir des Américano-Européens, tous les deux perdraient le peu de poids qu'ils en ont en un clin d'oeil d'un bouleversement économique que contrôlent ces derniers exclusivement dans les deux premiers pays en question. Et, j'en passe sur les autres "suppositions" de votre article...

    SAKR LEBNAN

    04 h 44, le 17 avril 2012

  • Excellent Dr. Riad Jreige! Je partage tout a fait votre opinion. Si seulement les Libanais s'unissaient pour dejouer le complot americano-israelien...

    Michele Aoun

    02 h 35, le 17 avril 2012

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