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À La Une - Révolte

Le CNS appelle les "Amis de la Syrie" à armer les rebelles

Nous ne baisserons pas les bras "avant le retrait des chars des villes", assure l'ASL ; Etats-Unis et CCG appellent Annan à envisager de nouvelles étapes.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan réuni avec des membres de l'opposition syrienne, dont le chef du CNS Burhan Ghalioun, samedi à Istanbul. MURAD SEZER/

Le régime syrien a affirmé avoir gagné "une fois pour toutes" la bataille contre la rébellion mais ses troupes bombardaient toujours samedi des poches de résistance.

 

Face à l'effusion de sang, Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, est monté au créneau en appelant les "Amis de la Syrie" à armer les rebelles. "Le peuple syrien est en train d'affronter des tueries et il a le droit d'avoir des armes pour arrêter cette machine à tuer du régime", a affirmé M. Ghalioun lors d'une conférence de presse à la veille de la réunion des "Amis de la Syrie" à Istanbul où plus de 70 pays tenteront d'"accroître la pression" sur le régime. 

 

Une réunion sur laquelle des experts ont exprimé leur scepticisme. "Il me semble qu'il y a un retrait de la communauté internationale en ce qui concerne la crise syrienne", a déclaré à l'AFP Agnès Levallois, spécialiste du Moyen Orient basée à Paris, estimant que les participants vont "essayer de se débarrasser du dossier syrien en le donnant à Kofi Annan pour trouver une solution".


Ce sentiment d'abandon a poussé vendredi des milliers de Syriens à manifester pour exprimer leur déception au lendemain d'un sommet arabe qui s'est contenté d'appeler régime et opposition au dialogue.


L'idée d'armer les rebelles, écartée par les Etats-Unis et de nombreux pays arabes et occidentaux, est défendue par le Qatar et l'Arabie saoudite dont le ministre des Affaires étrangères Saoud el-Fayçal a déclaré à Riyad aux côtés de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton qu'"armer l'opposition était un devoir".


Enhardi par ces divisions et par la fragmentation de l'opposition et fort de l'appui de son armée et d'une partie de la population, le régime poursuit sa répression brutale et sa guerre contre les rebelles, faisant 25 morts samedi.

 

Cela n'a pas empêché des milliers de participants à des funérailles dans le quartier de Kafar Soussé à Damas de scander "Le peuple syrien est uni, le peuple syrien ne sera pas humilié", avant d'essuyer des tirs des forces de sécurité.
L'AFP n'est pas en mesure de vérifier ces informations et ces bilans en raison des restrictions draconiennes imposées aux médias par les autorités pour la couverture de la crise.

 

Les violences se poursuivent alors même que Damas a dit approuver le plan de l'émissaire international Kofi Annan et annoncé qu'il acceptait d'accueillir, à la demande de l'ONU, des experts pour étudier les conditions de déploiement d'observateurs des Nations unies pour surveiller un éventuel cessez-le-feu.


La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, s'est, elle, montrée sceptique sur une acceptation par la Syrie du plan Annan demandant notamment le retrait de l'armée des villes et la fin de la répression. "Jusqu'à aujourd'hui, les forces du régime continuent à pilonner les civils, à maintenir le siège de quartiers et même à prendre pour cible des lieux de prière", a-t-elle dit.

 

La première réunion du Forum stratégique Etats-Unis/Conseil de coopération du Golfe (CCG) s'est d'ailleurs soldée par un communiqué appelant M. Annan à "fixer un calendrier pour les étapes suivante si les tuerie continuent" en Syrie.

La réunion a été dominée par la crainte de voir le régime syrien continuer à réprimer aveuglément les manifestations qui ont commencé il y a plus d'un an.


Face au piétinement de la diplomatie, le pouvoir annonçait à Damas qu'il avait gagné la partie après un an de révolte réprimée dans le sang au prix de près de 10.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"La bataille pour faire tomber l'Etat en Syrie est terminée une fois pour toutes", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdessi, prévenant que l'armée ne se retirerait des zones résidentielles qu'après "le rétablissement de la sécurité et la paix civile".

 

De son côté, le commandant Salim al-Kordi, porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL, composée principalement de déserteurs) pour la province de Homs, a affirmé à l'AFP que les rebelles ne baisseraient pas les bras "avant le retrait des chars des villes".

 

A Londres, le chef de la diplomatie britannique William Hague a exigé la libération immédiate de Ali Mahmoud Othman, responsable du centre de presse de Homs "capturé" et "torturé", "selon certaines informations". Plusieurs journalistes occidentaux, dont Marie Colvin, tuée dans un bombardement, avaient utilisé ce centre de presse lors du siège de la ville par les forces du régime en février.

 

La Belgique a en outre encouragé les défections en Syrie pour affaiblir le régime syrien et estimé qu'une aide humanitaire "protégée militairement" devra être envisagée si la répression des manifestations se poursuit, selon le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders.

Le régime syrien a affirmé avoir gagné "une fois pour toutes" la bataille contre la rébellion mais ses troupes bombardaient toujours samedi des poches de résistance.
 
Face à l'effusion de sang, Burhan Ghalioun, chef du Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, est monté au créneau en appelant les "Amis de la Syrie" à armer les rebelles. "Le peuple syrien est...
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