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Culture - Événement

Zeid et les 40 musiciens moyen-orientaux

Figure tutélaire de l’underground libanais, Zeid Hamdan s’est vu confier l’organisation du Red Bull Bass Camp de Beyrouth, ou trois jours de conférences, d’enregistrements et de performances live réunissant, au DRM, quarante talents de la région face à quatre maîtres ès musiques : DJ Zinc, Young Guru, Ibrahim Maalouf et Fadi Tabbal.

Zeid Hamdan, pionnier de l’underground libanais. Photo Nadim Kamel

Zeid Hamdan s’est un peu assagi au fil des années. Ou, du moins, il en a l’air. Mais la flamme intérieure qui l’animait depuis son envol dans les années 90 brûle toujours. Figure incontournable, pionnière même, de l’underground libanais, le trentenaire promène sa dégaine de «rockeur engagé et très attaché à ses racines». Crinière raccourcie, lunettes fumées couvrant à peine ses cernes d’oiseau de nuit, colliers et liens divers autour du cou, il avoue avoir été happé par la guitare électrique à l’âge de 9 ans.

 

Vingt-sept ans plus tard, il peut se targuer d’avoir fait un bon chemin musical. Récapitulons un peu. Il y a, en vrac, Soap Kills (fondé en 1997 avec Yasmine Hamdane) où il a exploré le chant classique arabe et la musique electro-pop indé, puis The Government, aux accents plus rock où il officie comme vocaliste et guitariste. Les Scrambeled Eggs, dont il est le manager, tout comme pour Lumi. Sans oublier Zeid and the Wings et un album qui l’a retenu en détention provisoire, accusé de diffamation avec la chanson General Suleiman.

 

Plus récemment, il a signé la bande originale du film Beirut Hotel de Danielle Arbid, censuré des grandes salles libanaises mais pas du petit écran puisqu’il a été visionné par des milliers sur «Arte». Il a également produit et accompagné en tournée des artistes aux styles extrêmement variés, d’un joueur de kora guinéen au hip-hop underground de Beyrouth, en passant par un groupe de rock franco-libanais et divers chanteurs comme Shiftz, Hiba Mansouri, Kanjha Kora, Lumi... Zeid Hamdan est également compositeur pour pièces de théâtre, DJ (Shift Z), fondateur de Mooze Records et du site lebaneseunderground.com. Il est aussi formateur auprès de jeunes musiciens irakiens à Amman et nominé au Young Music Entrepreneur Award par le British Council.


Avec ces multiples cordes à sa guitare, pas étonnant donc qu’il se retrouve aujourd’hui, pour la deuxième année, à la tête d’un événement emblématique pour la scène musicale underground, le Red Bull Bass Camp de Beyrouth. Cet événement, organisé également dans d’autres villes comme Moscou, Varsovie, Rome, Madrid et Anvers, rallie producteurs, musiciens, DJ, instrumentistes et chanteurs de tous les genres qui, en l’espace de trois jours, goûtent à l’esprit de la fameuse Académie Red Bull de musique qui se tient cette année en septembre/octobre à New York.


Ce kaléidoscope sonore et expérimental inclut du travail collectif en studio, des conférences inspirantes et des soirées dans des nights-clubs. Invités de marque à ce laboratoire musical ambulant, DJ Zinc, Young Guru, Ibrahim Maalouf et Fadi Tabbal. De son vrai nom Benjamin Pettit, DJ Zinc est un DJ et producteur anglais de drum’n’bass/breakstep, considéré par certains comme le maître anglais du break. Young Guru est l’ingénieur de longue date de Jay-Z. Fadi Tabbal, noyau du groupe The Incompetents, partagera sans doute son expérience d’ingénieur de son. Quant à Ibrahim Maalouf, gageons qu’il ne manquera pas d’inspirer les jeunes talents avec sa trompette enchantée.


Ce laboratoire musical, réunissant «musiciens, interprètes, compositeurs et producteurs parmi les plus actifs, doués et innovateurs de la région», comme l’indique Hamdan, se déroule donc au Democratic Republic of Music, où quatre studios de production ont été équipés pour accueillir les participants et leurs expérimentations les plus folles.


Si les journées sont réservées aux professionnels, le soir, ils feront le tour de plusieurs clubs de la ville. La soirée de demain, samedi 24 mars, grande «jam cession» au DRM, autour du trompettiste Ibrahim Maalouf, à partir de 21h. «Laisser la musique prendre la parole» (Let the music do the talking), dit le slogan de l’événement. Ainsi soit-il.

Zeid Hamdan s’est un peu assagi au fil des années. Ou, du moins, il en a l’air. Mais la flamme intérieure qui l’animait depuis son envol dans les années 90 brûle toujours. Figure incontournable, pionnière même, de l’underground libanais, le trentenaire promène sa dégaine de «rockeur engagé et très attaché à ses racines». Crinière raccourcie, lunettes fumées couvrant à...

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