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À La Une - Liban

Tension et menaces avant des manifestations pro et anti-Assad à Beyrouth

Hassan Nasrallah est responsable de toute attaque qui viserait les manifestants, met en garde cheikh Assir.

Cheikh Amahd Assir.

L'appel lancé par un imam saïdawite, cheikh Ahmad el-Assir, pour un sit-in "pacifique", dimanche à Beyrouth sur la place des Martyrs, en solidarité avec le peuple syrien a suscité une vague de réactions samedi et quelques inquiétudes, en raison d'appels à des contre manifestations.

 

Cheikh Assir a tenu le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah pour responsable de toute attaque qui viserait les manifestants. "Nous avons le droit de faire parvenir notre message de Beyrouth, capitale de tous les Libanais, pour que cette ville ne devienne pas un secteur du régime syrien", a-t-il dit dans une déclaration à la télévision MTV

 

Le Premier ministre Nagib Mikati a appelé le ministère de l'Intérieur à "prendre des mesures de sécurité draconiennes" pour encadrer les manifestations et afin "d'éviter tout dérapage sécuritaire".

Le ministre libanais de l'Intérieur et des municipalités, Marwan Charbel, a d'ailleurs assuré aujourd'hui que les forces de l'ordre seront déployées en force à Beyrouth.

"Le ministère de l'Intérieur a prévu des mesures sécuritaires importantes en vue des deux manifestations qui auront lieu dimanche à Beyrouth, place des martyrs", a expliqué le ministre à la chaîne de télévision LBC. "Les forces de sécurité intérieure et des soldats de l'armée libanaise seront présents en grand nombre", a-t-il souligné.

Le ministre a toutefois assuré que son ministère "n'annulera pas les manifestations car la Constitution permet aux citoyens d'exprimer leur opinion".


Le chef de la police de Beyrouth Elias Saadeh a  confirmé la mise en oeuvre de mesures sécuritaires importantes, demain, précisant que les forces de sécurité seront également déployées en masse tout au long de la zone tampon qui sépare les deux manifestations.

 

Le député Boutros Harb a néanmoins exhorté samedi le gouvernement à ne pas accorder de permis aux manifestations à caractère confessionnel, sur tout le territoire libanais, "surtout à Beyrouth, place des martyrs".

"Le gouvernement sera tenu pour responsable de tout incident qui pourrait déstabiliser le Liban ou qui menace la sécurité et la paix civile", a martelé l'ancien ministre. "La situation actuelle ne permet pas l'organisation de ce genre de rassemblements", a insisté M. Harb, en demandant aux responsables d'annuler les appels à manifester.

 

L'inquiétude quant à des dérapages dimanche est d'autant plus grande que le secrétaire général du parti libanais Baas prosyrien, l'ancien ministre Fayez Chokr a menacé samedi d'organiser une contre-manifestation, même si le gouvernement ne lui accorde pas de permis. "Si (le cheikh) Assir obtient une autorisation sans que l'on nous en accorde une, nous allons protester quand même car il s'agit d'un complot", a averti l'ancien ministre, précisant que les partisans du cheikh sunnite ont lancé des message selon lesquels le transport à Beyrouth était gratuit pour les manifestants. "Il ne s'agit plus d'un sit-in pacifique", a-t-il poursuivi.

"Al-Assir incite à la discorde confessionnelle au Liban", a-t-il affirmé en soirée à la télévision MTV. "L'Etat devrait prendre les mesures nécessaires à l'encontre de ce groupe terroriste", a-t-il encore dit.
 

En dépit de ces menaces de dérapages, l'imam saïdawite a maintenu le rassemblement tout en appelant "le gouvernement et les services de sécurité à assumer leurs responsabilités et à protéger les manifestants". "Nous vivons dans un État, pas dans une jungle", a indiqué el-Assir, critiquant les appels à contre-manifester du 8 Mars.

 

Dans le même temps, le Courant du futur a publié un communiqué dans lequel il a assuré qu'"il n'était pas concerné par ces manifestations". "Nous sommes solidaires avec le peuple syrien et sa lutte pour la démocratie et la liberté, mais ce genre de manifestation, à l'heure actuelle et vu la sensibilité de la situation, ne servent pas l'intérêt du peuple syrien", indique le texte.

 

Le député du bloc du Courant du futur, Ahmad Fatfat a pour sa part exprimé son soutien à la manifestation anti-Assad, soulignant que les Libanais ont le droit d'exprimer leur opinion "tant qu'ils ne possèdent pas des armes".

 

La Jamaa Islamiya a également annoncé samedi dans un communiqué qu'elle ne participera pas aux manifestations en solidarité avec le peuple syrien. "Nous espérons que les forces de l'ordre feront de leur mieux afin d'éviter d'entraîner le pays dans la dissension", précise le document. "Nous poursuivons notre soutien au peuple syrien à travers des aides humanitaire, politique et médiatique", conclut le texte.

 


 

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