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À La Une - Disparus de guerre

Leila Cheaïb : Mes parents ont toujours refusé de déclarer mon frère, Hassan, mort

Le sort de milliers de Libanais – et de ressortissants arabes – disparus durant la guerre civile et la période qui l’a suivie sous la tutelle syrienne au Liban reste inconnu. Pour que ce dossier vieux de plus de trente ans ne reste pas occulté et relégué aux oubliettes, « L’Orient-Le Jour » relatera chaque semaine le témoignage d’un parent en quête de la vérité sur le sort
d’un disparu.

Hassan Cheaïb a été enlevé avec huit de ses amis, en 1976, par une unité syrienne déployée au Liban sous la bannière de la Force arabe de dissuasion.

Beyrouth, 1976. Hassan Ahmad Cheaïb, 17 ans, sort de la maison parentale située à Tarik Jdidé pour rejoindre ses amis du Fateh. « Ils étaient neuf, raconte sa sœur Leila. C’était le dernier soir où mes parents l’ont vu. »
Leila avait 5 ans lorsque son frère, le troisième d’une famille composée de quinze enfants, a disparu. « Ma mère nous raconte que Hassan et ses amis ont été emmenés à Aïntoura (dans le Metn), poursuit-elle. Ils auraient détruit un char de la Force arabe de dissuasion (force d’intervention militaire créée par la Ligue arabe en 1976 pour arrêter la guerre du Liban et qui passe rapidement sous le commandement direct de la Syrie, NDLR). Un des amis de mon frère a pu échapper et a raconté à mes parents que le groupe a été arrêté par les forces syriennes. »
La mère de Leila Cheaïb est d’origine syrienne. « Elle a été à Damas pour avoir des nouvelles de son fils, indique-t-elle. On lui a répondu qu’elle n’avait aucun droit et que même si son fils était en Syrie, ils ne le lui diront pas. Mais ma mère n’a pas baissé les bras. Toutefois, elle n’a jamais pu avoir des informations à son sujet. Les uns disaient que mon frère et ses amis ont été tués, les autres qu’ils sont détenus en Syrie. »
La famille Cheaïb a ainsi vécu plusieurs années dans l’incertitude, dans l’espoir que le lendemain leur apporterait une bonne nouvelle. « Plusieurs années plus tard, ma famille a enfin pu savoir que Hassan était détenu à Mazzé, note Leila Cheaïb. D’anciens détenus l’avaient vu. Ils nous ont même donné certains détails qui nous ont confirmé qu’il s’agissait bien de lui. »
Au Liban, la famille de Hassan a tapé à la porte de Chafic Wazzan, alors Premier ministre. « Il a dit à ma mère qu’il a demandé des informations aux Syriens, mais qu’il n’a pu rien obtenir d’eux et qu’il ne pouvait plus rien faire », se souvient Leila Cheaïb, qui suit le dossier de son frère depuis 2005, date à laquelle les parents des détenus libanais en Syrie ont entamé un sit-in permanent au jardin Gebran Khalil Gebran, place Riad Solh, jusqu’à ce que la lumière soit faite sur le sort des leurs.
Leila Cheaïb ajoute : « En l’an 2000, j’ai reçu des informations d’une source syrienne sûre selon laquelle mon frère était encore en vie et qu’il avait été transféré à la section Palestine. Mes parents ont toujours refusé de déclarer sa mort. Mon père est décédé il y a deux ans, sans avoir de ses nouvelles. Ma mère espère toujours. Elle rêve tout le temps de lui. Quant à moi, je crois fermement qu’il est toujours en vie et que viendra le jour où nous le reverrons. »
Beyrouth, 1976. Hassan Ahmad Cheaïb, 17 ans, sort de la maison parentale située à Tarik Jdidé pour rejoindre ses amis du Fateh. « Ils étaient neuf, raconte sa sœur Leila. C’était le dernier soir où mes parents l’ont vu. »Leila avait 5 ans lorsque son frère, le troisième d’une famille composée de quinze enfants, a disparu. « Ma mère nous raconte que Hassan et ses...
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