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À La Une - Liban

La révolte syrienne, au coeur des commémorations de l’assassinat de Rafic Hariri

"Il est de notre responsabilité d’empêcher la discorde et de parvenir à la liberté", lance Saad Hariri au Biel.

Prenant la parole via connexion vidéo, Saad Hariri s'est adressé depuis Paris aux Libanais.

Par des discours fermes et musclés, le mouvement du 14 Mars a commémoré aujourd’hui le septième anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri lors d’un meeting organisé au BIEL. Une cérémonie marquée par l’absence de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, ténor du 14 Mars et fils de Rafic Hariri. Celui-ci s’est adressé de Paris, par écran interposé, à ses partisans, à ceux du 14 Mars et aux Libanais.

 

"Après l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, vous, Libanais, êtes descendus dans les rues et avez appelé à la liberté et à la justice. Nous avons réalisé aujourd'hui +Le printemps de la justice+ avec la publication de l’acte d’accusation du Tribunal spécial pour le Liban (chargé de juger les assassins de Rafic Hariri) et avec la prochaine tenue du procès".

 

"Nous parviendrons à la souveraineté, à l’indépendance, à la liberté et à la justice", a-t-il assuré, lors de son discours, avant de poursuivre : "Aujourd’hui, le Liban est de nouveau sur le point de retomber là où il était il y a sept ans. Ce qui se passe dans la région nous mènera soit à la liberté que nous demandons, soit à la discorde. Il est de notre responsabilité d’empêcher la discorde et de parvenir à la liberté".

 

Évoquant le dossier syrien, M. Hariri a déclaré : "Nous voulons coopérer avec le Conseil national syrien" (CNS), qui regroupe les principaux courants de l’opposition syrienne au régime de Bachar el-Assad. "La victoire du peuple syrien ouvrira la voie à l’établissement de relations démocratiques avec le Liban. La victoire du peuple syrien marquera la véritable fin de l’hégémonie. Le régime syrien va inévitablement à sa fin", a-t-il estimé.

 

"Certains disent aux chrétiens du Liban que les sunnites se sentiront puissants (si le régime syrien tombait). Nous, en tant que Courant du Futur, leur disons, nous sommes un mouvement qui soutient la pluralité. Nous sommes le courant de l’égalité entre chrétiens et musulmans, quel que soit le régime en place en Syrie. Nous sommes le peuple de la liberté d’expression. Nous sommes le courant pour la démocratie et la liberté quel que soit le régime en place en Syrie", a poursuivi l'ancien Premier ministre.

 

Évoquant la question du TSL, Saad Hariri a affirmé : "Nous ne tenons pas nos frères chiites pour responsables de l’assassinat de Rafic Hariri". Le TSL a publié un mandat d’arrêt portant le nom de quatre membres du Hezbollah. "Nous avons choisi le chemin de la justice, pas de la vengeance. (…) Le TSL n’a pas accusé un groupe ou une communauté", a-t-il ajouté.

 

"Nous savons que les chiites au Liban sont comme les autres Libanais. Ils soutiennent la liberté et la démocratie au Liban, comme ils soutiennent la liberté et la démocratie en Syrie", a insisté Saad Hariri, qui a souligné qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible en ce qui concerne le TSL.

 

"J’appelle donc le Hezbollah a revoir sa manière de gérer le TSL, car protéger les personnes visées par l’acte d’accusation ne va pas effacer cet acte d’accusation", a-t-il poursuivi. Le Hezbollah estime que le TSL est politisé et relève d'un complot israélo-américain contre la résistance.

 

Abordant la question des armes du Hezbollah, Saad Hariri a affirmé que "les armes entre les mains de partis politique sont en contradiction avec l’établissement d’un État. (…) Les armes qui ne sont pas entre les mains de l’État servent les intérêts d’Israël. (…)  Nous invitons le Hezbollah à remettre ses armes à l’État libanais pour éviter que le pays sombre dans la discorde et s'effondre".

 

Enfin, M. Hariri a exprimé la certitude qu’il serait bientôt de retour à Beyrouth.

 

"Les masques tomberont et la justice sera rendue"

"Ces dernières années, nous commémorions l'absence de Rafic Hariri. Cette année, nous célébrons son retour. Il est revenu avec les révolutions arabes. Il est revenu avec le renouveau du concept +le Liban d'abord+. Il est revenu avec la publication de l'acte d'accusation du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), a déclaré, pour sa part, le chef des Kataëb, Amine Gemayel. "Des verdicts seront publiés, les masques tomberont et la justice sera rendue, a-t-il martelé.

 

"Nous souhaitons que les révoltes dans le monde arabe ne restent pas uniquement des slogans mais que ce printemps arabe fleurisse par l’unité, la fraternité, la démocratie et l’égalité", a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "Nous soutenons les révolutions arabes non parce qu’elles sont contre les régimes en place, mais car elles sont pour la liberté et la démocratie". 

"Est-il possible que nous soutenions les peuples arabes dans leur lutte contre les armes des régimes alors que le peuple libanais reste sous le joug de ces armes ?", s'est-il interrogé, dans une référence aux aux armes du Hezbollah. 

 

Sur le plan politique, M. Gemayel a dénoncé la "paralysie" au sein du gouvernement. "Le cabinet est paralysé et paralyse la vie du peuple et tout le pays", a regretté l'ancien président, en appelant au retour à la vie démocratique à travers la relance du dialogue national avec "ceux qui croient en la liberté et la démocratie".

 


Une résistance contre la liberté est une résistance misérable


De son côté, Samir Geagea, leader des Forces libanaises, a largement abordé la question la question de la révolte syrienne. Samir Geagea a apporté son soutien à l’opposition au régime de Bachar el-Assad, déclarant : "Nous saluons Homs et Deraa. Nous saluons Hama, Zabadani, Deir ez-Zor, Douma...".

 

M. Geagea a parallèlement lancé une sévère offensive contre la résistance, un terme utilisé en référence au Hezbollah, allié du régime syrien. "Les massacres horribles du peuple syrien sont commis sous le slogan de la résistance, comme ce fut le cas au Liban, (le 7 mai 2008). Votre résistance est une résistance contre la liberté et la démocratie. Votre résistance affronte le peuple et leurs demandes légitimes. C’est une résistance contre le changement et la réalisation de la liberté et de la démocratie. C’est une résistance contre l’établissement d’une véritable Etat au Liban. C’est une résistance contre la stabilité, la justice, la sécurité, le développement et la modernité. C’est une résistance qui bombarde des villes et des villages, tue des femmes et des enfants".

 

"En fin de compte, Homs, Hama, Idleb, Deir ez-Zor et Deraa seront vainqueurs", a-t-il assuré. "Aujourd’hui, au nom des peuples persécutés, j’appelle tous les pays, surtout les pays de la région, à faire un effort pour mettre fin au bombardement et à l’assassinat du peuple syrien. C'est une résistance misérable", a encore dit M. Geagea.

 

"Une Syrie stable et démocratique, signifie un Liban stable dont les frontières sont délimitées et les armes uniquement entre les mains des forces de l’État. C’est la fin de l’exportation du terrorisme. Une Syrie démocratique sert les intérêts libanais et syriens ainsi que les intérêts régionaux", a-t-il insisté.

 

S’adressant au Hezbollah, M. Geagea a déclaré : "Assez des chemises noires. Le temps de la démocratie et de la liberté est venu, ne faites pas de mauvais calculs". "Les armes illégitimes n’ont pas d’avenir, les mini-États n’ont pas d’avenir. Seul l’État a un avenir", a-t-il martelé.

 

Concernant la politique libanaise, Samir Geagea a qualifié le gouvernement de Nagib Mikati de "cabinet misérable", aux "performances misérables" et à la rhétorique "misérable", comportant des ministres "misérables", "couvrant des scandales avec des slogans et des mensonges".

Un cabinet dont M. Geagea a dit qu’il est "cliniquement mort".

 

Une lettre du CNS


L’ancien député Farès Souhaid et secrétaire général du 14 Mars a, pour sa part, lu à la tribune du Biel, une lettre adressée par le Conseil national syrien (CNS).

 

Dans cette lettre, le CNS affirme que la révolte libanaise (en 2005) contre la présence des soldats syriens au Liban, a été le premier revers infligé au régime de Bachar el-Assad.

 

"Nous comptons sur la volonté du peuple syrien pour parvenir à la victoire et nous ne plierons pas. Nous comptons sur le soutien des Arabes et de la communauté internationale. La Russie et la Chine ne réussiront pas à rétablir la guerre froide", poursuit le communiqué du CNS.

 

Après avoir remercié le 14 Mars pour sa solidarité avec l’opposition syrienne, le CNS poursuit en assurant que la révolte syrienne "n’a pas besoin d’utiliser le Liban. Le Liban n’abrite que des réfugiés syriens espérant recevoir de l’aide".

 

Évoquant l'après-Assad, le CNS poursuit en affirmant que "la Syrie établira de meilleures relations avec le Liban. Elle établira des relations diplomatiques dignes de ce nom, délimitera les frontières, en commençant par les fermes de Chebaa et éliminera le Haut conseil libano-syrien". 

 

"Nous avons répété, à de multiples reprises, vouloir un régime démocratique et civil en Syrie, car nous le méritons", assure encore le CNS. 

 

L’opposition salue enfin la mémoire de "Rafic Hariri et de tous les martyrs" et assure que "le régime criminel syrien tombera en Syrie et au Liban".

Par des discours fermes et musclés, le mouvement du 14 Mars a commémoré aujourd’hui le septième anniversaire de l’assassinat de Rafic Hariri lors d’un meeting organisé au BIEL. Une cérémonie marquée par l’absence de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, ténor du 14 Mars et fils de Rafic Hariri. Celui-ci s’est adressé de Paris, par écran interposé, à ses partisans, à...
commentaires (3)

Il va de soi que cette commémoration avait tout son sens. L'union fait la force. Chrétiens, musulmans, Druzes et toutes autres communautés ensemble, le Liban redeviendra ce qu'il était avant la guerre: un exemple.

Nayla Sursok

15 h 15, le 14 février 2012

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Commentaires (3)

  • Il va de soi que cette commémoration avait tout son sens. L'union fait la force. Chrétiens, musulmans, Druzes et toutes autres communautés ensemble, le Liban redeviendra ce qu'il était avant la guerre: un exemple.

    Nayla Sursok

    15 h 15, le 14 février 2012

  • - - Le rassemblement des bras cassés sans oublier la jambe qui est venue se greffer à leur palmarès de faux pas , était un FIASCO total . Ils n'ont parlé que de la Syrie , comme si le Liban n'existait pas . Ils ont annoncé solennellement leur union avec l'opposition Syrienne , de quoi penser que la clé de Beyrouth sera remise une nouvelle fois , mais par le fils cette fois , aux tombeurs de ceux qui l'avaient reçue il y a quelques années , par celui dont ils célébraient la fête au Biel aujourd'hui .. Titi Titi ou Tintarella Di Luna ..

    JABBOUR André

    13 h 41, le 14 février 2012

  • GRANDIOSE commémoration du 14 Février. Les VRAIS LIBANAIS Saad Hariri, Samir Geagea et Amine Gémayel, garants de l'avenir des chrétiens et de tout le Liban dans ses 10452km2, contrairement à la minorité chrétienne et à ses alliés inféodés, vendus et signataires d'accords douteux, se sont prononcé. Ils laissent les "autres", participants d'un gouvernement mort-né, se brûler les doigts complètement. Ils retourneront, le moment venu, en VAINQUEURS INCONTESTABLES, au pouvoir.

    SAKR LEBNAN

    13 h 12, le 14 février 2012

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