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À La Une - Liban - Hariri

Le séisme de 2005 commémoré aujourd’hui au BIEL

A la veille du meeting géant du 14 Mars, Saad Hariri s’élève contre la politique officielle du Liban à l’égard de la révolution syrienne.

Série de panneaux portant des portraits géants de Rafic Hariri à Saïda. Photo AFP

À l’occasion de la commémoration de l’assassinat de son père, le 14 février, Saad Hariri a accordé hier une interview, à Paris, à la chaîne du Futur, à la veille du discours qu’il adressera aujourd’hui, par écran interposé, à ses partisans, à ceux du 14 Mars et aux Libanais, lors du meeting prévu au BIEL. Le Conseil national syrien (qui regroupe les principaux courants de l’opposition syrienne) pourrait adresser un message aux participants à ce meeting, selon certaines informations.

 

Le chef du courant du Futur s’est élevé dans l’interview d’hier soir contre la politique officielle libanaise au sujet des événements de Syrie, affirmant que s’il était au gouvernement, il soutiendrait le peuple syrien ou présenterait sa démission.

 

Sans nier les risques de sécurité sur sa personne, M. Hariri a assuré qu’il avait projeté de rentrer à Beyrouth avant le 14 février, mais que son grave accident de ski et le traitement qu’il subit à l’heure actuelle l’en ont empêché. « Aussitôt que le traitement sera terminé, je retournerai », a-t-il déclaré sans avancer de date.

 

Se livrant à une boutade au sujet de ce traitement, il a dit avoir demandé à ses médecins qu’on lui mette 14 vis dans sa jambe fracturée et non 8.

« Je ne suis pas un exilé politique. Le 7 mai (2008), j’étais à Beyrouth, je n’ai pas pris la fuite. Je reviendrai le plus tôt possible », a-t-il lancé, assurant que son retour « n’est pas lié » à la chute du régime syrien.

 

Interrogé sur son état financier, il a indiqué avoir eu des problèmes sur ce plan en rapport avec la crise financière dans le monde. « Mais ce problème est à présent surmonté. »

 

Sur la crise syrienne, il a souligné « l’impossibilité de rester neutre face aux massacres qui s’y déroulent. Si je dois faire de la politique sans écouter mon cœur, je rentrerais chez moi parce que l’homme politique ne peut pas se délester de son humanité ». « Que M. Mikati veuille adopter la politique consistant à se tenir à l’écart (de la crise syrienne), bien lui en fasse. Pour ma part, je ne suivrais pas cette politique. Si j’étais chef du gouvernement, j’aurais présenté ma démission ou soutenu le peuple syrien. »

 

« Il n’est pas dans l’intérêt du Liban de se tenir à l’écart. Les alliés du régime syrien au Liban devraient comprendre que le peuple syrien est plus important que le régime et que la personne qui gouverne. Ce régime va tomber et un autre le remplacera. Que nous diront les Syriens ce jour-là ? Vous vous êtes tenus à l’écart », a-t-il dit. Il a affirmé souhaiter une réconciliation entre les peuples libanais et syrien, mais toujours sur la base du « Liban d’abord ».

 

« Il y a eu quarante ans de répression, et le résultat est que des islamistes arrivent maintenant au pouvoir. Notre discours en tant que courant du Futur est clair pour ce qui est de la modération », a-t-il observé, avant d’ajouter : « Ce que je vois dans le monde arabe aujourd’hui me satisfait parce que les gens commencent à aller vers les urnes. Et si les peuples ont le sentiment ultérieurement que leur liberté est menacée (par les islamistes), ils iront à nouveau aux urnes. »

 

Au sujet du dialogue interlibanais, M. Hariri a réitéré ses critiques contre le comportement du Hezbollah à ce propos, réclamant la nécessité d’appliquer les résolutions adoptées précédemment et soulignant, de façon insistante, que le dialogue doit se concentrer sur la question des armes illégales.

S’élevant contre les derniers propos du secrétaire général du Hezbollah au sujet de l’engagement de ce parti auprès de l’Iran, il s’est demandé : « Mais pourquoi devons-nous, en tant que Libanais, payer le prix si Israël ou l’Amérique attaque l’Iran ? Pouvons-nous supporter encore des guerres ? Le Hezbollah entraîne le pays là où les Libanais ne veulent pas aller. »

 

Il a révélé à ce sujet qu’avant la guerre de juillet 2006, il avait rapporté personnellement à Hassan Nasrallah des informations que lui avait transmises l’ancien président français Jacques Chirac, et selon lesquelles Israël avait fait savoir son intention de détruire le Liban en cas de rapt d’un soldat israélien par le Hezbollah. « Après cela, il nous dit : “Si seulement je savais”, a-t-il ajouté, dans une allusion au discours tenu par le secrétaire général du Hezb au lendemain de la guerre de juillet 2006.

 

« Aujourd’hui, Chirac est devenu l’ennemi (aux yeux du 8 Mars). Mais qui donc avait empêché que le Hezbollah ne soit considéré en Europe comme une organisation terroriste ? N’était-ce pas le président Chirac ? »

Tout au long de l’entretien, M. Hariri s’est refusé à parler en détail du bilan du gouvernement en place et de son chef. « Je n’ai pas peur de la concurrence, a-t-il dit. Nous vivons en démocratie. » Il a tout de même observé qu’au sein du gouvernement, « ils vont s’étriper encore un peu ».

 

À l’occasion de la commémoration de l’assassinat de son père, le 14 février, Saad Hariri a accordé hier une interview, à Paris, à la chaîne du Futur, à la veille du discours qu’il adressera aujourd’hui, par écran interposé, à ses partisans, à ceux du 14 Mars et aux Libanais, lors du meeting prévu au BIEL. Le Conseil national syrien (qui regroupe les principaux courants de...

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