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Nos Lecteurs ont la Parole

II.- Comment récupérer trois milliards de dollars en 2012

George SABAT, ACMI
Taxe pour les permis de travail aux étrangers – $300 millions de revenus supplémentaires anticipés
Le boom de la construction au cours des dernières années s’ajoutant à la demande progressive des jeunes ménages pour une aide domestique ont tous deux provoqué un afflux sans cesse croissant de la main-d’œuvre étrangère au Liban. On peut estimer à l’heure actuelle le nombre d’employées de maison à environ 400 000, et celui des ouvriers de la construction, des ouvriers agricoles, des ouvriers d’usine, et des employés de stations-service à près de 800 000, compte non tenu des ouvriers syriens qui travaillent dans divers secteurs de l’économie.
Tous ces immigrants sont tenus de payer ou faire payer par leurs employeurs des taxes annuelles de permis de travail variant de $200 pour les employées de maison à $600 pour les Égyptiens. Nous ne possédons malheureusement pas de statistiques officielles dans ce domaine, mais il est estimé, sur base des éléments ci-haut, que le produit de ces taxes, à condition qu’elles soient dûment perçues et comptabilisées, devrait s’élever à 365 millions de dollars pour 2010. En contrepartie, le montant total des taxes pour les permis de travail enregistré par le ministère des Finances durant cette année s’est élevé à 53 milliards de livres libanaises, soit 35,50 millions de dollars seulement. Des montants sensiblement identiques ont été enregistrés dans les rapports du ministère pour les trois années précédentes, nonobstant le fait que l’entrée des travailleurs étrangers a graduellement et sensiblement augmenté durant cette période (voir L’Orient-Le Jour du vendredi 3 février 2012).
Ces données nous amènent à conclure qu’il existe dans ce domaine des possibilités d’améliorer la perception des taxes de permis de travail de plus de 300 millions de dollars par an. Ce résultat pourrait être obtenu à condition d’améliorer les procédures de collecte et de perception des taxes. À titre d’exemple, il serait utile de citer qu’un nombre important de travailleurs étrangers pénètrent clandestinement dans le pays afin d’éviter de payer les taxes de permis de travail. Une surveillance plus stricte des lieux de travail servirait à réduire ces pertes de revenu pour le Trésor. En outre, dans ce domaine, comme dans le précédent, la transparence et l’association du citoyen au processus devraient aider grandement à réaliser ces objectifs et à réduire les cas de détournement et de corruption

L’État pourrait réaliser des revenus supplémentaires importants à la suite d’une perception améliorée dans divers domaines
Les domaines dans lesquels l’État pourrait envisager des revenus supplémentaires incluent les taxes sur les revenus d’intérêts, les taxes sur l’enregistrement des voitures et celles de la « mécanique », ainsi que les taxes sur les profits du Casino du Liban, de la MEA et d’autres institutions où l’État possède des intérêts majeurs. Ce revenu supplémentaire pourrait être réalisé grâce à un contrôle plus étroit du processus de recouvrement des taxes et impôts.

B. Dépenses
En ce qui concerne les dépenses, les perspectives de réduction et de normalisation sont pratiquement sans limites dans un pays où le secteur public a cru anarchiquement à la fin de la guerre civile. Pour ne pas verser dans un optimisme béat, je me limiterai à deux domaines principaux, celui de l’électricité et celui du service de la dette dans lesquels même les plus pessimistes en la matière sont tenus de reconnaître qu’il y aurait moyen d’économiser au moins un milliard de dollars par an.

- EDL – 500 millions de dollars d’économies prévues en 2012
EDL agit pour le compte de l’État afin de générer et distribuer l’électricité aux quatre coins du pays. Durant ces dernières années, elle a enregistré, en grande partie suite à la grimpée des prix mondiaux du fuel, des pertes annuelles moyennes de l’ordre de deux milliards de dollars qui ont été naturellement couvertes par le Trésor. Compte tenu du fait que la comptabilité de cette institution n’a pas été soumise à une expertise comptable depuis la fin de l’année 2001, et que le dernier rapport en provenance d’une firme d’audit internationale contenait des critiques très poussées à l’encontre du système administratif et opérationnel prévalant et la capacité du système à aider l’administration à contrôler et à limiter les dépenses, il n’est pas irrationnel d’avancer que des économies de gestion de l’ordre de cinq cent millions de dollars par an sont envisageables si les mesures adéquates sont prises. Naturellement toute action devrait être précédée d’une réorganisation et d’une mise à jour du système comptable, et d’un strict renforcement des contrôles administratifs.

- Le service de la dette – 500 millions de dollars d’économies prévues en 2012
Le Liban souffre encore plus que par le passé d’une dette publique qui se chiffre à 60 milliards de dollars et continue d’enfler chaque année d’environ trois milliards supplémentaires par suite de l’incapacité permanente de l’État de trouver les fonds nécessaires pour couvrir le service de cette dette qui est de l’ordre de 7,5 % par an en moyenne.
Le problème de la dette du Liban est extrêmement complexe et beaucoup d’économistes de renom ont dû s’avouer incapables de lui trouver une solution dans les circonstances présentes. N’empêche qu’il n’est pas irréaliste d’envisager la possibilité d’une réduction de cinq cent millions de dollars dans ce domaine à condition que le ministère des Finances se décide à aborder le problème de front.
À l’appui de cette considération je me permettrai de mentionner que l’État avait réussi il y a quelques années à ramener le taux des effets souscrits en faveur de l’État malaisien, pour une somme de $500 millions, de 7, 5 % à 3,75 % par an. Une tentative similaire, quoique probablement de moindre envergure, qui serait effectuée avec d’autres créditeurs internationaux ou avec certaines banques locales, devrait permettre de réaliser, durant l’exercice 2012, une modeste réduction du service de la dette de l’ordre de 500 millions de dollars.

George SABAT, ACMI
Taxe pour les permis de travail aux étrangers – $300 millions de revenus supplémentaires anticipésLe boom de la construction au cours des dernières années s’ajoutant à la demande progressive des jeunes ménages pour une aide domestique ont tous deux provoqué un afflux sans cesse croissant de la main-d’œuvre étrangère au Liban. On peut estimer à l’heure actuelle le...

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