L’Arabie saoudite cherchera à se doter de l’arme nucléaire le jour où l’Iran mènera à bien un essai atomique, rapporte le journal britannique The Times dans son édition de vendredi.
Citant une source saoudienne sous le couvert de l’anonymat, le journal affirme que Riyad adoptera une "politique d’armement nucléaire à deux voies" si Téhéran parvient à rejoindre le club des pays dotés de l'arme atomique. Selon The Times, cette "politique à deux voies" consistera à acheter des ogives nucléaires du Pakistan, tout en développant sa capacité de production en renforçant son programme d’enrichissement de l’uranium. Enrichi à 90%, l'uranium peut être utilisé à la fabrication d'une bombe.
Tout comme la communauté internationale, l’Arabie saoudite soupçonne l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.
En novembre dernier, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait évoqué dans un rapport une "possible dimension militaire" du programme nucléaire iranien. Le directeur de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano y avait présenté un vaste catalogue d'éléments, jugés crédibles, indiquant que l'Iran avait travaillé - contrairement à ses dires - à la mise au point de l'arme nucléaire.
La publication de ce rapport et la pression internationale sans précédent qui a suivi n'ont pas empêché l'Iran de lancer la production d'uranium enrichi à 20% à Fordo (sud-ouest), dans un site enfoui sous une montagne et difficile à attaquer.
L'entrée en service du site début janvier a provoqué une avalanche de critiques dans les pays occidentaux, mais aussi en Russie où les autorités ont exprimé leur "inquiétude". Le chef des services israéliens de renseignement militaire a affirmé il y a une semaine que l'Iran pouvait d'ores et déjà produire quatre bombes atomiques.
"Un Iran nucléaire pose un grand défi pour les Saoudiens et risque de déclencher une course à l’armement dans la région", affirme The Times.
Selon un haut responsable saoudien cité par le journal, Riyad "n’a pour le moment pas l’intention de se doter de l’arme atomique, mais la position des autorités risque de changer si les Iraniens parviennent à produire une bombe". "D’un point de vue politique, un Iran nucléaire est totalement inacceptable pour le royaume", a-t-il ajouté.
En décembre dernier, le prince saoudien Turki Al-Fayçal, un influent membre de la famille régnante, avait affirmé que son pays songeait à acquérir l’arme nucléaire. "Tous nos efforts et ceux du monde ayant échoué à convaincre Israël de renoncer à ses armes de destruction massive, mais aussi l'Iran, il est de notre devoir à l'égard de nos peuples d'envisager toutes les options possibles, y compris l'acquisition de ces armes", a déclaré le prince Turki, ancien chef du renseignement saoudien. Il a toutefois précisé que l'arme nucléaire serait à "usage pacifique", rappelant ainsi les vertus dissuasives que l'on prête régulièrement à l'arme atomique. "Une catastrophe touchant l'un de nous s'abattra sur nous tous", a prévenu le prince, en référence aux effets dévastateurs d'une course régionale à l'arme nucléaire.
L'Arabie saoudite s'est déjà tournée vers le nucléaire civil, à des fins énergétiques. En juin, un coordinateur de l'organisme saoudien du nucléaire civil, Abdel Ghani Malibari, cité par la presse locale, avait annoncé que Riyad entendait construire 16 réacteurs nucléaires civils dans les vingt prochaines années pour un coût de quelque 80 milliards de dollars.
Citant une source saoudienne sous le couvert de l’anonymat, le journal affirme que Riyad adoptera une "politique d’armement nucléaire à deux voies" si Téhéran parvient à rejoindre le...
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Lorsqu'on perd ses nerfs, on divague sans arrêt.
SAKR LEBNAN
03 h 35, le 11 février 2012